- C3
- J3
- ASSE-Oleksandria (1-1)
Sainté se casse les dents sur le phare d’Oleksandria
Rapidement devant au score grâce à Gabriel Silva, mais plombé tout aussi rapidement par un CSC du même homme, Saint-Étienne n'a pu faire mieux qu'un match nul face aux modestes Ukrainiens d'Oleksandria (1-1). Ultra-dominateurs après le repos, les Verts ont eu l'opportunité de prendre les trois points. Mais cette fois, la magie Puel n'a pas opéré. Et Sainté, dernier du groupe I, n'avance toujours pas dans cette Ligue Europa.
Saint-Étienne 1-1 Oleksandria
Buts : Gabriel Silva (7e) pour les Verts // Gabriel Silva CSC (14e) pour Oleksandria
Les deux genoux à terre, Gabriel Silva se prend la tête entre les mains. L’image a un air de déjà-vu, et pour cause : cette scène, le Brésilien l’a déjà jouée sept minutes plus tôt lorsqu’il a, d’un tir limpide au sortir d’un bon travail de Romain Hamouma, mis Saint-Étienne sur orbite dans ce match déjà décisif pour la qualification. Le hic ? Cette fois, c’est son propre portier que le numéro 11 stéphanois vient de tromper. Plombant l’entame enthousiasmante des Verts, et relançant du même coup une équipe d’Oleksandria alors aux abois. Cet ascenseur émotionnel, le Brésilien – enfin remis d’une rupture au tendon d’Achille – s’en serait sans doute bien passé après huit mois sans jouer. Sainté aussi : les hommes de Claude Puel, qui ont mis une demi-heure à s’en remettre, ont dû se contenter du nul face à des Ukrainiens pourtant largement à leur portée. Rageant.
Silva, de libérateur à collabo
C’est que Saint-Étienne, un point en deux journées de C3, n’a pas pléthore d’options à son entrée sur la pelouse de Geoffroy-Guichard : la victoire, sinon rien. Voilà pour l’aspect comptable. Mais puisqu’il joue par essence tous les matchs pour les gagner, Claude Puel attend un peu plus de ses ouailles ce jeudi soir : un état d’esprit bien sûr, mais aussi et surtout des progrès dans le jeu. De la maîtrise. De la domination. Message saisi cinq sur sur cinq par Nordin et Berić, dont les centres dangereux sèment d’entrée la panique dans la surface ukrainienne (1re, 4e). Mais aussi par Hamouma et Gabriel Silva, à qui il faut à peine sept minutes pour intégrer les consignes de coach Puel sous les ordres duquel ils évoluent pour la première fois. Auteur d’un superbe contrôle en porte-manteau sur un renversement de jeu de Youssouf, le premier fixe côté gauche et glisse le ballon dans la course du second qui déboule et envoie une chiche du gauche transperçant Pankiv (1-0, 8e).
On croit alors Sainté lancé, mais les Verts redescendent sur terre sept minutes plus tard. Le temps pour Tretiakov d’échapper à Debuchy et de délivrer un centre menaçant que ne parvient pas à reprendre Sitalo, mais qui surprend le malheureux Silva, buteur contre son camp (1-1, 14e). Un simple contretemps, pour l’ASSE ? Pas vraiment : passé ce but, la troupe de Claude Puel peine à retrouver sa verve et sa justesse initiales. À l’image de Nordin, qui s’emmêle les pinceaux sur une récupération haute de Debuchy (36e). La meilleure situation en première période est même à mettre au crédit des Ukrainiens, quand Sitalo envoie valser Kolodziejczak et sert en retrait Kovalets. Des deux poings, Ruffier repousse et maintient les Verts à flot.
Hamouma partout, précision nulle part
Il faut attendre la deuxième période et l’entrée de Boudebouz pour voir Saint-Étienne remettre le pied sur le ballon, et mettre la pression sur le but de Pankiv. Mais le centre en retrait d’Hamouma est repoussé in extremis (53e), le tir de RB7 fuit le cadre (54e) et l’ouverture de Youssouf pour Hamouma est un poil trop longue (57e). Hamouma, encore lui, est tout proche de trouver la faille, mais son tir dévié file à droite du poteau (65e). À trop appuyer, l’armée verte s’expose et il faut un bon retour de Saliba pour éviter la catastrophe sur un contre emmené par Luchkevych (68e).
Sauf que Claude Puel ne veut rien savoir. Après Boudebouz et Abi, dont le coup de boule sur un centre de Debuchy oblige Pankiv à une superbe horizontale (70e), l’entraîneur stéphanois abat une troisième carte offensive en la personne de Denis Bouanga. Reste que le technicien a beau s’époumoner comme les kops foréziens, rien n’y fait : l’arrière-garde ukrainienne brise les vagues vertes, inlassablement. Quand les fesses de Pashaev ne privent pas Hamouma du 2-1 (82e), c’est même le dos de Youssouf qui contre un scud de Bouanga. Vainqueur dans le temps additionnel lors des deux premières de son nouveau coach, Sainté y croit jusque dans le « Puel time » . En vain : la tête d’Hamouma passe d’un cheveu au-dessus de la barre (90e), et la reprise de Boudebouz est détournée par Pankiv (90e+3). Quand ça ne veut pas…
Saint-Étienne (4-3-3) : Ruffier – Debuchy, Saliba, Kolodcieczjak, Silva – Youssouf, M’Vila, Ahoulou (Boudebouz, 46e) – Nordin (Abi, 63e), Berić (Bouanga, 74e), Hamouma. Entraîneur : Claude Puel.
Oleksandria (4-1-4-1) : Pankiv – Pashayev, Dubra, Bukhal, Miroshnichenko – Hrechyshkin – Luchkevych (Shastal, 80e), Banada, Kovalets (Dovgyi, 83e), Tretiakov (Baboglo, 90e+2) – Sitalo. Entraîneur : Volodymyr Sharan.
Simon Butel