- Ligue Europa – Barrage aller – Karabükspor/Saint-Étienne (1-0)
Sainté refait le coup
Après avoir passé une partie de la rencontre à jouer en marchant, les Verts se sont inclinés 1-0 sur la pelouse de Karabükspor. Les barrages de l'Europa League ont décidément l'air maudits pour les Stéphanois.
Karabukspor – Saint-Étienne 1-0But : Kumbela 60′
Les Stéphanois en Coupe d’Europe, c’est un peu comme ce collégien plutôt doué en classe qui a préféré passer son mercredi après-midi à jouer à FIFA plutôt que de réviser son contrôle de maths du lendemain matin. Il se dit qu’au talent, ça va passer. Mais quand le prof rend les copies, il se demande comment il va pouvoir expliquer son 4/20 à ses parents. Il promet alors de ne plus le refaire, mais au second trimestre, après quelques bonnes notes, rebelote. Idem pour les Verts. Après avoir été humilié lors de la double confrontation face aux Danois d’Esbjerg l’année dernière en barrage de la C3, Saint-Étienne a perpétué la tradition, en s’inclinant 1-0 sur la pelouse de Karabükspor. Bien sûr, il reste un match retour. Et avec un but de retard, les coéquipiers de Mevlüt Erding ont toutes leurs chances de jouer les phases de poules de l’Europa League. Pour ce, il faudra jouer à leur vrai niveau, et non pas en marchant, comme ils ont pu le faire ce soir pendant près d’une heure.
Des occasions en première mi-temps
Bonne nouvelle déjà au vu de la compo, Christophe Galtier n’a pas aligné son équipe bis. Par rapport au match contre Reims le week-end dernier en championnat, Cohade remplace Corgnet, et Hamouma, Monet-Paquet. Mais le premier quart d’heure est pauvre. Très pauvre. Les Stéphanois courent après le ballon, ne se trouvent pas, sont en retard, prennent des coups, concèdent des occasions. Bref, la bande-annonce du traquenard parfait à l’extérieur en Coupe d’Europe sur une pelouse pourrie et dans un stade à moitié vide. Les clubs français connaissent le scénario par cœur et en général, le temps fort de la petite équipe du fin fond de l’Europe se traduit inévitablement par un but.
Sur un coup franc à 30 mètres tiré façon Cristiano Ronaldo ? Au quart d’heure de jeu, Özgenç se dit « pourquoi pas » , mais Ruffier détourne le ballon flottant. Ozek a suivi, mais ne cadre pas. À son rythme, au petit trot, Sainté entre peu à peu dans le match, bien aidé par des erreurs turques. 28e minute de jeu : l’instant Évian Thonon Gaillard. Hamouma regarde à droite, à gauche et voit la défense turque lui faire une haie d’honneur jusqu’au but. Du coup, l’ancien Caennais s’infiltre, mais butte sur le gardien. Sur le corner qui suit, la tête de Bayal Sall trouve la barre. Ça va mieux pour les Verts. À la 42e, Cohade caviardise Erding qui manque sa reprise à l’angle des six mètres. 0-0 à la pause.
Frappe improbable
Mais au retour des vestiaires, le faux rythme est de retour. Les Verts s’endorment et Lemoine perd le ballon dans son camp. Kumbela le récupère et tente une frappe improbable à 25 mètres. Poteau rentrant. C’est le premier but avec Karabükspor pour l’attaquant zaïrois, arrivé cet été de l’Eintracht Brunswick, en Allemagne. À la 59e minute, les Turcs mènent 1-0 chez eux, et c’est logique. Sentant qu’on va recommencer à parler « indice Uefa » après la défaite de Lille contre Porto, Sainté réagit et domine la suite des débats. À 20 mètres, Cohade ne cadre pas (68e), tout comme Gradel sur coup franc à la 80e. La suite est une succession de coups de pied arrêtés où la plupart des duels sont remportés par les joueurs turcs. Pas de grosse réaction ni de révolte. Au terme de cinq longues minutes d’arrêts de jeu, Karabükspor, 7e du dernier championnat turc, s’impose sur la plus petite des marges. Comme Beşiktaş ou Fenerbahçe, Sainté tombe dans le stade Dr. Necmettin Şeyhoğlu. Il faudra faire mieux, beaucoup mieux, à Geoffroy-Guichard.
Antoine Beneytou