- Ligue Europa
- Groupe F
- J2
- St-Étienne/Dnipro Dnipropetrovsk (0-0)
Sainté ne sait plus gagner
Ultra-dominateurs dans le jeu, les hommes de Christophe Galtier, trop maladroits dans le dernier geste, n'ont pu faire mieux qu'un décevant match nul 0-0 face au FC Dnipro Dnipropetrovsk. Ils rentrent aux vestiaires sous les sifflets de Geoffroy-Guichard et c'est bien dommage.
En littérature, le réalisme, c’est Émile Zola. En peinture, le réalisme, c’est Gustave Courbet. Au cinéma, le réalisme, ce sont les frères Dardenne. En football, le réalisme, ce n’est sûrement, mais alors sûrement pas l’AS Saint-Étienne. Malgré une belle motivation et l’envie d’offrir à leur public une vraie nuit de Coupe d’Europe, les Stéphanois n’ont pas su concrétiser leur écrasante domination, la faute à un incroyable manque de réalisme dans le dernier geste. Et dire que si Ruffier n’avait pas sorti le penalty de Kalinić, Dnipropetrovsk serait reparti avec les trois points de la victoire.
Ruffier tient la baraque
Un stade Geoffroy-Guichard qui rugit son bonheur de retrouver une Coupe d’Europe. Des discours valeureux et convaincants de Galtier durant toute la semaine, une équipe de titulaires — contrairement au match contre Marseille dimanche —, tout est réuni pour que Sainté démarre le match pied au plancher. Dès les premiers instants, les Verts font effectivement montre d’une grosse détermination. Ils étouffent par leur pressing un Dnipro très timide sans Yevhen Konoplyanka, préservé sur le banc. Bayal, d’un coup de boule sur coup franc, Ricky van Wolfswinkel et surtout Gradel donnent des sueurs froides à Boyko. Trois occasions nettes en 10 minutes, plus que durant tout le match contre l’OM… L’envie est là. Malheureusement, les imprécisions techniques sont aussi de la partie, ce qui empêche la grosse domination stéphanoise de se traduire au tableau d’affichage. Dominer sans marquer, c’est se mettre en danger. Le vieux proverbe est une nouvelle fois en passe de se réaliser quand, à la 26e minute, Loïc Perrin accroche par le bras Kalinić à l’entrée de la surface. Penalty indiscutable. Heureusement pour les hommes de Galtier, Ruffier se couche parfaitement sur sa gauche et bloque le tir un peu mou du même Kalinić. Après ce coup de chaud, le jeu reprend sur les mêmes bases. Sainté maîtrise, domine, mais pèche dans le dernier geste, comme sur cette reprise trop écrasée de Clerc après un travail magnifique de Gradel, meilleur Stéphanois de cette première période. Les minutes s’égrènent finalement jusqu’au repos et le Stéphanois reste sur sa faim. L’envie, c’est bien, mais ça ne suffit visiblement pas pour marquer des buts. Cette équipe forézienne manque cruellement d’un buteur.
Quand ça n’veut pas, ça n’veut pas
Tous les supporters des Verts se tiennent la tête à deux mains : marquer dès le retour des vestiaires aurait été idéal, mais la reprise du bout du pied de Kévin « Monnet-Pieds-Paquets » est superbement sortie par Boyko ! Touchés mais pas coulés, les Ukrainiens répondent une nouvelle fois par Kalinić. Une nouvelle fois, le Croate bute sur Ruffier : le roc tient à sa clean sheet. C’est à l’heure de jeu que notre ami Kévin Monnet-Paquet décide d’envoyer son premier bon centre en direction de Ricky. Tout le stade croit au but, mais non. La reprise de l’ex de Norwich termine dans le petit filet extérieur. À l’image de ce joli mouvement, les pensionnaires de Geoffroy-Guichard s’entêtent. La réussite fuit nos bons amis presque autant que les frappes de Gradel fuient systématiquement le cadre. S’il est venu avec l’intention d’aller chercher une victoire dans le Forez, le Dnipro a clairement revu son ambition à la baisse. Malgré l’entrée en jeu de Konoplyanka, c’est sauve-qui-peut, tout le monde derrière et on serre les fesses. La charnière Mazuch-Bacelar prend des claques, mais reste sur ses jambes. Malgré ça, un détail — le gardien, un défenseur, un contrôle raté, un hors-jeu, une frappe dévissée — vient sauver jusqu’au bout l’équipe entraînée par Miron Markevich. Le match aurait pu durer 6 heures, avec un tel manque de réalisme, le score aurait été le même.
Par Pablo Garcia-Fons