- Ligue Europa
- Groupe F
- J4
- Saint-Étienne/Inter Milan (1-1)
Sainté fidèle à ses habitudes
Une mi-temps chacun. La première aura été celle de l'Inter, par l'intermédiaire du rythme de Kuzmanović, les mouvements de Palacio et les débordements de Dodô. Et la seconde aura été celle des Verts : la puissance de Sall et l'audace de Romain Hamouma. Entre défense à trois et changements coordonnés, Galtier et Mazzarri auront joué à cache-cache.
M. Bayal (50′) pour Saint-Étienne , Dodô (32′) pour Inter Milan.
Toujours pas de victoire, toujours pas de défaite. Pour Saint-Étienne, les matchs dans cette Ligue Europa se suivent et se ressemblent. Quatrième rencontre, quatrième nul. Seul changement : ce coup-ci, Sainté a marqué un but. Hourra ! Un but sur coup de pied arrêté, certes, mais un but quand même. Un but important, surtout, puisqu’il permet aux Verts de glaner un point face à une Inter qui avait ouvert le score en première période par Dodô. Résultat des courses ? L’Inter de Mazzarri a une jambe et demie en seizièmes de finale (huit points au compteur), tandis que Saint-Étienne se retrouve à égalité avec les deux autres équipes du groupe, le Dnipro Dnipropetrovsk et Qarabağ. Pour se qualifier, il faudra au moins gagner un des deux derniers matchs. Ou bien faire un perfect de matchs nuls, ce qui serait une vraie folie.
Kuzmanović dicte, Palacio court, Dodô crée
L’Inter aborde ce match en tant que leader du groupe, avec 7 points. Du coup, entre deux journées de Serie A, Mazzarri fait reposer Handanović, Ranocchia, Hernanes et Icardi, et met en scène l’attaquant italien Federico Bonazzoli, né en 1997… Tactiquement, c’est toujours du 3-5-2. Côté Verts, Christophe Galtier répond avec une défense à trois, pour limiter l’effet du positionnement haut des latéraux italiens. Un trio Perrin-Sall-Pogba, la paire Lemoine-Clément dans l’axe, Tabanou et Théophile-Catherine sur les côtés et le trio Hamouma-Gradel-Erding devant. Mais c’est bien l’Inter qui prend le meilleur départ. Un corner et un coup de pied arrêté dès les deux premières minutes, et une première situation dangereuse à la 6e. Le rythme est relativement lent, Kovačić manque ses quatre premiers contrôles, mais le Chaudron se montre digne d’une belle soirée européenne. Première folie du match : Ruffier qui prend le ballon avec les mains sur une passe de Bayal Sall. Du coup, coup franc indirect, qui ne donne rien.
Après un premier quart d’heure de souffrance, Saint-Étienne parvient à faire ressortir le ballon via son côté droit. Sous l’impulsion d’un Théophile-Catherine puissant et appliqué, les Verts commencent par lancer Erding et Hamouma, systématiquement pris à deux, puis opèrent par centres. À la 25e, c’est au tour de l’Inter de ne plus sortir de sa moitié de terrain. Mais à part un bon débordement de Hamouma, Saint-Étienne ne déséquilibre pas le bloc intériste. Après les deux temps forts, le match reprend un rythme calme, celui de Kuzmanović principalement, jusqu’au but de Dodô qui, à la 33e minute, reprend au deuxième poteau d’une frappe du gauche qui vient frapper le poteau avant de finir au fond des filets. 1-0. Du coup, les dix dernières minutes de la première mi-temps proposent un match de tennis sur le côté droit des Verts : l’impulsion de Theophile-Catherine et Hamouma face à l’activité du duo Dodô-Kovačić.
Galtier et Mazzarri se répondent coup pour coup
Le retour de la mi-temps ne donne pas d’enseignement, à part les grandes difficultés de Vidić balle aux pieds. Sur une action qui part de l’une de ses pertes de balle, Gradel se retrouve avec le ballon à l’entrée de la surface, feinte Juan Jesus et obtient un corner sur une frappe contrée. Sur le corner qui suit, le ballon vient mourir au point de penalty, et Bayal Sall envoie un coup de canon sous la barre de Carrizo. Enfin un but européen ! 1-1. À la 54e, Erding gagne deux duels consécutifs face à Vidić et Andreolli, et permet à Hamouma de venir défier toute l’arrière-garde interista, armé de ses seuls passements de jambe. Cela ne donne rien, mis à part un vrai moment de football. Après tout, l’Europe sourit aux audacieux. Un principe que Galtier et Mazzarri persistent à ignorer : deux minutes plus tard, le milieu ivoirien Ismael Diomandé vient remplacer Erding, et Obi prend la place de Bonazzoli, actif mais léger face aux trois centraux des locaux. Les deux formations ont retiré un attaquant pour rajouter un milieu, et le match se ferme.
Il faut attendre le dernier quart d’heure pour que les choses s’activent à nouveau. Saint-Étienne accélère et les situations dangereuses se succèdent autour de la surface italienne. Suite à une faute sur Kovačić, Juan Jesus en profite pour chauffer Gradel et arrêter le temps fort des verts. Mazzarri fait enfin entrer Osvaldo pour un Kovačić usé, mais l’Italo-Argentin n’aura qu’un ballon à exploiter… Saint-Étienne aura eu raison d’insister sur les côtés, et Kuzmanović aura progressivement perdu son emprise sur le milieu. En fin de match, c’est bien les Verts qui continuent à pousser. À la 85e, à la suite d’un superbe crochet sur Juan Jesus, le nouvel entrant Van Wolfswinkel est à deux doigts d’offrir la victoire aux siens, mais Carrizo s’interpose. Au printemps dernier, alors que Mazzarri était très critiqué pour son manque de prise de risques, l’idole interista Nicola Berti avait lancé une bombe dans la Gazzetta dello Sport : « Pour moi, Christophe Galtier pourrait être le Rudi Garcia de l’Inter » . Pas sûr que cette double confrontation ait convaincu l’Italie.
Par Markus Kaufmann