- C3
- J2
- Nice-Vitesse (3-0)
Saint-Maximin, la vitesse sans précipitation
Face au Vitesse Arnhem, Allan Saint-Maximin a marqué un but extraordinaire, mais il a surtout confirmé qu'il avait grandi. Le Saint-Maximin qui fonçait tête baissée dans les adversaires pour les humilier avant de perdre le ballon n'existe plus. Place au Saint-Maximin concentré, intelligent, collectif, mais toujours aussi rapide.
« La la la la la Saint-Maximin, la la la la la Saint-Maximin. » Ce chant aux paroles très recherchées, les supporters de l’Allianz Riviera l’ont répété pendant deux longues minutes, sans interruption, au moment de la sortie d’Allan Saint-Maximin (79e) jeudi soir. Une ovation méritée tant l’international espoir a régalé face au Vitesse Arnhem par ses dribbles, ses replis défensifs et ses accélérations destructrices. Un combo résumé en une seule action, celle du 2-0. Dans sa moitié de terrain, Allan Saint-Maximin intercepte une passe adverse manquée, accélère, échappe à la tentative de faute d’Alexander Büttner, accélère encore, se retrouve au milieu de quatre défenseurs néerlandais, entre dans la surface de réparation, se met sur son pied droit et décoche une merveille de frappe croisée qui termine dans le petit filet de Remko Pasveer, impuissant. Un bijou qui permet aux Aiglons de faire le break et de mettre, au passage, une option sur la qualification.
[VIDEO] UEFA Ligue Europa Seul face à 4 joueurs du Vitesse, Saint-Maximin double la mise pour Nice #OGCNVIThttps://t.co/pE3Q41DKv2
— beIN Sports (@beinsports_FR) 28 septembre 2017
Lucien, le grand frère
Arrivé à Nice cet été en provenance de l’AS Monaco, Allan Saint-Maximin devait d’abord se faire accepter des supporters, malgré son passé d’ancien Monégasque, et assumer son nouveau statut de joueur le plus cher de l’histoire du club niçois (10 millions d’euros). Une première mission plus que réussie, puisque après des débuts convaincants en Ligue 1, l’ailier de 20 ans remporte même le prix de l’Aiglon du mois d’août décerné par les supporters. Après ce baptême réussi, Allan Saint-Maximin pouvait alors s’attaquer à sa mission principale : réussir, enfin, à utiliser sa vitesse supersonique et ses dribbles ronaldinhesques de manière intelligente et régulière.
Ne pas juste enflammer les réseaux sociaux sur une action, mais utiliser ces qualités hors normes afin d’aider l’équipe à gagner des matchs. Tout ce que n’a pas réussi à faire Saint-Maximin à Saint-Étienne, Hanovre ou encore à Bastia la saison dernière où il a trop souvent joué la carte du soliste. Mais ça, c’était avant la rencontre avec Lucien Favre. « Il sait être dur avec moi quand j’en ai besoin, être gentil et plaisanter quand il le faut aussi. Je ne pensais pas qu’il me ferait aussi vite comprendre des choses qui étaient peut-être inaudibles pour moi auparavant. Vraiment, je ne pouvais pas espérer mieux. C’est le coach parfait. Il fait un tel travail pour moi qu’il me donne envie d’apprendre encore plus » , confiait Saint-Maximin à Nice-Matin quelques jours avant la rencontre face au Vitesse Arnhem.
Allan 2.0
L’avenir nous le dira, mais la manière dont évolue Allan Saint-Maximin depuis le début de saison prouve bien que Lucien Favre a réussi à canaliser sa Formule 1. Face aux Néerlandais, l’ancien Bastiais a lâché son ballon au bon moment, fait les efforts défensifs sans rechigner et a tenté à une seule reprise l’option solitaire, lors de son but merveilleux. Tout le contraire de ce que lui reprochait Lucien Favre au lendemain de la défaite face au Napoli en barrages de Ligue des champions : « Il faut que ça joue avec le collectif aussi. C’est facile de courir avec le ballon, après il faut jouer juste, combiner à deux ou trois joueurs. Savoir déstabiliser les autres équipes, c’est encore autre chose. Il y a beaucoup de travail. Il a des qualités, mais il a énormément de boulot. » Un boulot que semble désormais prêt à faire Allan Saint-Maximin. Pour le plus grand malheur des latéraux.
Par Steven Oliveira