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- Anderlecht-Saint-Étienne (2-3)
Saint-Étienne, une remuntada et une première place
Mené 2-0 à la pause, Saint-Étienne a réalisé un deuxième période de rêve et s'impose finalement 3-2 sur la pelouse d'Anderlecht. Les Verts sont premiers de leur poule.
Anderlecht 2-3 Saint-Étienne
Buts : Chipciu (21e), Stanciu (31e) pour Anderlecht // Søderlund (62e et 67e), Monnet-Paquet (74e) pour Sainté
Bah voilà ! Enfin ! Enfin Saint-Étienne a fait honneur à son nom et à son passé glorieux. Enfin, les Verts ont offert une réaction d’orgueil comme on n’en avait plus vu en Europe depuis des lustres. Enfin les joueurs de Galtier ont produit du jeu, eux les habitués du 0-0. Enfin Søderlund est parvenu à foutre le ballon au fond des filets, et deux fois ! La soirée avait pourtant mal débuté, puisqu’à la demi-heure de jeu, Saint-Étienne est déjà mené 2-0 sur la pelouse d’Anderlecht, leader de la poule. Les Verts étant déjà qualifiés, on se dit qu’ils vont nous faire un match façon Monaco mercredi soir, et s’incliner lourdement. Pourtant, au retour des vestiaires, une tout autre équipe déboule sur la pelouse, et une tornade verte s’abat sur les Mauves. Un penalty raté d’abord en guise d’apéro, puis un raz-de-marée. En douze minutes, Sainté marque trois fois et éteint le stade Constant Vanden Stock, qui pensait tenir tranquillement un succès bon pour la confiance à quelques jours d’un choc face à Bruges. Mais non. Ce soir, c’est bien Saint-Étienne qui repart avec un moral gonflé à bloc, et une première place de poule. Enfin !
Le pari manqué du retour à la défense à trois
Au coup d’envoi, l’audace est là pour les Stéphanois, du moins tactiquement, avec un pari tenté et ce retour à une défense à trois, composée de Lacroix, Pogba et Théophile-Catherine. Chargés d’animer les ailes, Malcuit et Polomat évoluent très haut, mais ne permettent pas à Søderlund de s’illustrer. Bien vite, au contraire, le déséquilibre du collectif des Verts apparaît évident, de même que la fragilité de cet assemblage défensif inédit. Après vingt minutes à cerner les faiblesses de son adversaire, Anderlecht en trouve une belle et en profite : Acheampong joue de sa vitesse pour transpercer un couloir gauche stéphanois quasi déserté et centre à ras de terre vers Chipciu, qui profite de la glissade de Polomat pour allumer Ruffier.
C’est facile, tout comme pour les Mauves de marquer le but du break dix minutes plus tard, avec encore un Chipciu à la conclusion, d’un tir croisé à ras de terre tenté après une perte de balle de Nordin, une charnière qui recule et un Lacroix bien trop passif. À la demi-heure, ça fait donc déjà 2-0 et les supporters de l’ASSE ont de quoi s’inquiéter. Pas autant du score que de la fébrilité défensive de leurs favoris, une carence qui vient s’ajouter à l’inefficacité offensive constatée depuis déjà pas mal de temps. En fin de première période, seul un coup franc bien tiré par Saivet permet de semer un peu la panique devant le but gardé par Davy Roef. C’est trop peu.
Søderlund sort d’hibernation
Pas de quoi pourtant inquiéter Christophe Galtier, qui décide de démarrer la seconde période avec les onze mêmes joueurs et ce même schéma tactique en 3-4-3. Grand bien lui en a pris. Sur un nouveau coup franc de Saivet, direct cette fois, Vancamp est sanctionné pour avoir stoppé la trajectoire du ballon alors qu’il était l’un des hommes du mur. Ce même Saivet se charge de tirer le penalty, mais le ballon vient heurter la transversale, et le ballon est taclé in extremis par Nuytinck, après qu’il a rebondi sur Roef. Les Verts sont maudits. Ou maladroits, c’est selon. De quoi les démoraliser ? Tu parles. Ils insistent et finissent par réduire l’écart : sur un très bon centre de Malcuit, Søderlund marque de l’épaule son premier but depuis la mi-août…
Un réveil inespéré, qui vire à l’hallucination lorsque le Norvégien s’offre un doublé cinq minutes plus tard, cette fois sur un centre signé Hamouma (entré en jeu peu avant). Ce n’est plus du tout le même match, Saint-Étienne montre cette fois bien plus d’envie et – enfin ! – de réalisme offensif. En face, les Belges doutent et craquent une troisième fois, sur une copie quasi conforme du second but : centre d’Hamouma pour Søderlund, sauf que cette fois Roef s’impose et dégage le ballon… sur Monnet-Paquet, qui en profite. 3-2. La remuntada est complétée, et Anderlecht ne ressortira jamais la tête de l’eau. Cette ASSE renversante s’offre une victoire de prestige sur la scène européenne, récupère la première place à son adversaire du soir et a retrouvé de la vie, de l’envie et des idées offensives. Quelle belle surprise.
Résultats et classement de la Ligue Europa Retrouvez toute l’actualité de la Ligue EuropaPar Régis Delanoë