- Europa League
- Barrages retour
- Saint-Étienne / Karabukspor (1-0, 4-3 aux Tab)
Saint-Étienne passe au vert
L'ASSE a décroché son billet pour la phases de poule de l'Europa League en sortant le 7e du dernier championnat turc aux tirs au but. Ouf, et merci Ruffier.
Il y avait eu l’Esbjerg l’année dernière. Certains se souvenaient aussi de Cluj, en 2005. Des éliminations précoces, inattendues, honteuses. Cette fois, l’AS Saint-Étienne s’en est sortie. De justesse. Rapidement devant grâce à Monnet-Paquet, les Verts ont dominé la partie pendant 120 longues minutes, cherchant systématiquement la solution sur les côtés avec leurs ailiers virevoltants, mais buttant sur un bloc turc aussi solide qu’inoffensif. Il a donc fallu attendre les tirs au but et deux arrêts de Ruffier pour valider la qualif’ et retrouver l’Europe, que le peuple vert aime tant. Pour sa première campagne européenne, le Karabukspor a frôlé l’exploit. Avant de croiser la route de Ruffier, héros de la soirée.
Blague Karabuk
Pour remettre ses Verts en Europe, le Chaudron fait le plein dans les kops et met la grosse ambiance d’entrée. Pas impressionnés, les Turcs, qui en ont vu d’autres au pays, sortent une copie du maillot extérieur du Bayern Munich. Et mettent un tampon d’entrée au pauvre Lemoine et sa coupe jeune « anti cheveux gris » . Les Stéphanois ne se posent pas trop de questions, ils attaquent et tirent dans tous les sens. Une bonne idée, au vu de la fragilité de l’arrière-garde de Karabuk. La treizième minute est celle du bonheur : pendant que le rival lyonnais tombe en terres roumaines, Monnet-Paquet ouvre le score et libère le Forez. Si Gradel n’avait pas la vue trouble, Sainté aurait même pu doubler la mise dans la foulée, profitant de la sortie « chocottes » de Boy Waterman, l’ancien portier du PSV. Un gardien qui sort en tournant le dos, on n’avait jamais vu ça. À part au soccer 5 avec les copains. Et pourtant, Samba Sow fait encore mieux : glissade ridicule, intervention en retard avec le pied gauche, balayette sur Gradel avec le pied droit. Impeccable. Hamouma joue comme Camel Meriem à sa plus belle époque, mais conclut ses actions comme Ben Arfa dans ses plus mauvaises soirées. Avec quatre dribbles de trop.
Café, chicha et prolongation
On croyait Fab’ Lemoine touché, c’est finalement Loïc Perrin qui abandonne les troupes, au profit de grand frère Pogba. Et les locaux reprennent leur incontestable domination avec, toujours, Ben Hamouma à la baguette et Max Gradel à la conclusion maladroite. L’aile droite stéphanoise aux improbables noms composés (Théophile-Catherine et Monnet-Paquet) est la plus dangereuse. La plus joueuse. La moins laborieuse. Dans son but, l’ami Waterman montre toute l’étendue de son absence de talent : sorties hasardeuses, jeu au pied catastrophique, numéro 99 dans le dos. Kafkas, le coach turc, fait mine qu’il est serein et se boit un petit café. Bluffeur, il est même à deux doigts de s’allumer une chicha et de se faire une petite partie de backgammon avec son assistant. Le chrono tourne. Volontaire mais peu tranchant, Erding laisse sa place à Ricky van Wolfswinkel en pointe. Il faut faire la diff’, planter le deuxième. « La France a besoin de vous » , dirait Manu Valls le fan de foot. Prolongation.
L’Europe de retour dans le Forez
Au poste de meneur de jeu, Cohade a pris la place d’Hamouma. L’Ardéchois fait moins rêver, il touche moins la balle, mais est plus sobre et plus efficace. Devant, Van Wolfswinkel, intéressant dans ses déplacements, mais léger physiquement, est le nouveau souffre-douleur de capitaine Mabiala, l’ancien du PSG. Les Verts poussent. Le buteur hollandais est trouvé dans la surface, il crochète le défenseur, puis le gardien. C’est trop. Le défenseur est revenu. Les Turcs jouent la montre. Ils visent les pénos. 105e minute, Tabanou est seul au deuxième poteau : boum, sa volée termine au centre-ville de Saint-Étienne. Le Chaudron met le boxon. Les Verts sont meilleurs, mais le Kardemir Demir Celik Karabukspor, comme on l’appelle, ne craque pas. Même face à un retourné accrobatique de Gradel. Même sur un coup de tête sur le poteau de Van Wolfswinkel, après une nouvelle sortie dégueulasse de Waterman. L’ASSE a tout tenté, et a dû attendre les pénos pour libérer tout un peuple.
Par Léo Ruiz