- Coupe de la Ligue
- Finale
- Saint-Étienne/Rennes (1-0)
Saint-Étienne enfin titré, Brandão invincible!
Enfin ! Après plus de trente ans d'attente, le peuple vert soulève un trophée. Emmenés par un Brandão invincible en Coupe de la Ligue et seul buteur du soir, les joueurs de l'AS Saint-Étienne ramassent la mise et mettent fin à la disette. La lose continue pour le Stade rennais.
Saint-Étienne 1 – 0 Stade rennais Buts : Brandão (18e)
Le scénario était écrit, le film a été bon et le héros grandiose. Au Stade de France, sur les planches de son théâtre préféré, Brandão a une nouvelle fois crevé l’écran. Pour la quatrième année consécutive, l’équipe dans laquelle évolue – ou a évolué, il a disputé trois rencontre en CdL avec l’OM en 2010-2011 – le Brésilien remporte la Coupe de la Ligue. Chez Julien Lepers, on appelle ça un « quatre à la suite » , l’apanage des grands. Serein d’un bout à l’autre de la rencontre, le Stéphanois a réalisé une partie à l’image de sa carrière : il n’a jamais douté. Plus bavard que d’habitude, celui qui a parlé à ses partenaires tout au long de la rencontre était en mission. En mission pour le peuple vert qui, quelques mois après avoir adopté le Brésilien dans son cœur, voit déjà la monnaie de sa pièce. Pour la première fois depuis 32 ans, les Verts soulèvent un trophée majeur. C’est mérité.
Le peuple vert à Saint-Denis
Si l’histoire était écrite et que Brandão était la star du casting, on ne fait pas un bon film sans figurants. À ce petit jeu-là, les supporters stéphanois méritent une Palme d’Or. Dans un Stade de France habituellement si calme, le calme a laissé place à un raz de marée majoritairement vert. Loin de la place Jean Jaurès de Saint-Étienne, où un écran géant a été installé, hommes, femmes et enfant du 42 et d’ailleurs chantent leur amour de Saint-Étienne, mais se font rapidement peur. Lancé en profondeur dès le coup d’envoi, Mevlüt Erding dégaine une frappe qui, contrée par Brison, oblige Stéphane Ruffier à une parade réflexe. Pas de round d’observation ni d’appréhension entre deux losers du football français de ces dernières années. Juste des visages concentrés et une réponse stéphanoise à la deuxième minute, sur un premier sprint d’Aubemeyang et une frappe contrée. Dans la foulée, Clerc fait trembler les Bretons sur corner, mais sa volée de l’intérieur du pied, suite à un corner de Mollo, meurt juste à côté du poteau de Costil. Plus dans le coup que leurs adversaires, les Verts profitent d’un léger temps mort pour reculer et mieux sauter.
Combatifs sur le côté gauche du terrain, Cohade et Aubameyang combinent bien. Lancé en profondeur, le Gabonais envoie un amour de centre de l’extérieur du pied que Costil, un peu aux fraises, voit passer devant lui sans rien pouvoir faire. Au bon endroit au bon moment, comme souvent, Brandão pousse le ballon au fond des filets. Non, ce n’est pas une impression de déjà-vu. Intenable, la doublette offensive stéphanoise remet ça quelques minutes plus tard de l’autre côté du terrain, mais la tête piquée du Brésilien sur le centre de l’homme aux initiales de compte épargne est bien détournée par le portier de Rennes. Côté breton, rien à se mettre sous la dent, si ce n’est la blessure de Mevlüt Erding, remplacé par Diarra. Au final, seuls les mikados de Pitroipa mettent un peu de feu dans la défense des Verts. Mais ni sa reprise acrobatique ni un petit coup franc de Julien Féret ne font trembler Stéphane Ruffier avant la pause.
Rennes motivé mais sans idées
Des chants, des cris et même quelques fumigènes. S’il le pouvait, le Stade de France sourirait, tout heureux d’avoir enfin des vrais amoureux du foot qui posent leurs fesses dans ses gradins. Les Rennais, qui n’ont plus rien à perdre, attaquent bien le deuxième acte. Plus tranchants, moins timorés, mais pas beaucoup plus créatifs, les Bretons essayent tant bien que mal de se débarrasser de cette étiquette d’éternels perdants. Malgré cela, la première grosse occasion est stéphanoise. D’un coup de rein magique, Mollo se crée de l’espace sur la gauche et envoie un centre en retrait parfait à Cohade. Trop enlevée, la frappe du milieu de terrain vert passe au-dessus du but d’un Costil soulagé. Agacés de voir les coups de tête de John Boye passer partout, sauf au fond des filets de Stéphane Ruffier, les Rennais s’agacent, Jean II Makoun en tête. Des coups, des discussions interminables avec l’arbitre, mais pas plus d’occasions franches avant le dernier quart d’heure et l’entrée de Hamouma à la place d’un bon Mollo. Moins performants en seconde période, mais pas vraiment bousculés, les Verts connaissent de longues minutes en fin de rencontre, notamment quand Ruffier doit s’employer face à Diarra. Des minutes longues comme des années, comme plus de trois décennies, en fait. Celles qui séparent Michel Platini de Brandão. Brandão qui court encore à la 93e minute. La dernière du Saint-Étienne qui regardait vers le passé. Le scénario futur est plus incertain que celui de ce soir, mais pas moins intéressant. Avec Brandão, ses coéquipiers et, surtout, tout le peuple vert. Un peuple en fête.
Swann Borsellino