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- Épinal-Saint-Étienne (1-2)
Saint-Étienne crée l’exploit contre Épinal
Tombé sur des Verts peu inspirés et dominés, Épinal (National 2) voit son parcours s'arrêter au stade des quarts de finale de la Coupe de France. Mais ce sont bien les Vosgiens et leur buteur Jean-Philippe Krasso qui laisseront malgré tout la meilleure impression.
SA Spinalien 1-2 AS Saint-Étienne
Buts : Krasso (62e, sp) pour le SAS // Bouanga (37e) et Camara (58e) pour l’ASSE
Pour Xavier Collin, entraîneur d’Épinal, ce quart de finale historique devait être « une mise en lumière » . Pour les Vosges, pour son club, pour ses joueurs et pour son travail personnel. Ce jeudi à Nancy, cela a été bien plus que ça. Puisqu’en plus de mettre en lumière la toute petite forme de Saint-Étienne, le SAS a démontré durant 90 minutes une solidarité folle et un sacré caractère. Pourtant, à cause de deux pions de Bouanga et Camara et pas grand-chose d’autre, les Spinaliens ne pourront entrer dans le club très fermé des équipes de quatrième division à atteindre les demi-finales de la Coupe de France (Calais, Montceau-les-Mines et Quevilly). Les Verts, eux, retrouvent le carré final, cinq ans après leur dernière apparition, mais sont tout de même repartis la tête basse.
La fable du gros Poucet
« Ça peut paraître prétentieux, mais je ne cherche pas à m’adapter à l’adversaire. On va s’appuyer sur nos qualités et notamment nos deux attaquants, qui sont capables de poser des problèmes à pas mal de défenses. » Comme promis par le coach Collin, le SA Spinalien ne déroge pas à ses principes. Ceux qui veulent que son public préfère la baston, le jeu direct et pèse grâce à sa doublette Biron-Krasso. Ce dernier ne met d’ailleurs pas longtemps à chercher des crasses à l’arrière-garde stéphanoise par un coup du sombrero. Les Verts sont décontenancés, la jouent petit bras et serrent les fesses sur les coups de pied arrêtés de Nicolas Borodine, sans qu’aucun Vosgien n’arrive à trouver la mire. Il faut se le dire : l’ogre n’est pas celui que l’on croit.
Saint-Étienne se fait croquer les orteils dans chaque duel, de manière licite ou non, et n’arrive pas à franchir la ligne médiane. Et quand la rencontre s’enlise à cause de fautes inutiles, c’est la fusée martiniquaise Mickaël Biron qui est mise sur orbite sur une déviation de Jean-Philippe Krasso. Sa frappe manque le cadre, mais Marcel-Picot se réveille (33e). Pourtant, sur le seul vrai décalage trouvé par les visiteurs, Denis Bouanga ouvre son pied aux abords de la surface et vient nettoyer d’une frappe enveloppée la lucarne de Jérôme Idir (0-1, 37e). Cruel, mais les pensionnaires de National 2 se sont fait piéger par Sainté et ses méthodes de petit Poucet.
Ça sent le sapin
Le coup sur la caboche fait encore effet au retour des vestiaires et, grand prince, Franck Honorat n’en profite pas sur un bon centre en retrait de Bouanga. Épinal se reprend en main et remet le pied sur le ballon. Mais quand Jean-Philippe Krasso pense obtenir un penalty, sa défense craque. Peinant à sortir un ballon aérien, les Spinaliens laissent Honorat se saisir du cuir et servir Mahdi Camara dans la surface. Le milieu masqué croise parfaitement sa frappe entre les jambes du capitaine Gace et pense mettre Saint-Étienne à l’abri (0-2, 58e). Pense seulement, puisque dans la foulée, Krasso en remet une couche devant William Saliba et va chercher un penalty logique. L’Ivoirien se fait justice lui-même en prenant Ruffier à contre-pied (1-2, 62e) et redonne de la voix aux siens.
Mickaël Biron profite de la cacophonie générale pour servir un délicieux enchaînement contrôle-frappe des 20 mètres, bien captée par Ruffier. L’énergie, l’espoir et le vice sont encore avec le SAS, même si la ruse de Christopher Makengo, mettant le bras sur un nouveau bon coup franc de Jérémy Colin, ne trompe pas l’arbitre. Au métier, mais sans grande conviction, Saint-Étienne profite alors des approximations techniques, plus flagrantes avec la fatigue, pour contenir les dernier assauts spinaliens. Auteur d’une grande prestation, Colin empêche Gabriel Silva de corser l’addition et permet cinq minutes de temps additionnel de feu. Le pressing fou, une tentative de reprise acrobatique de Biron et une salve de corners font vibrer Picot une dernière fois, mais l’aventure s’arrête là. Oui, la belle image est pour Épinal.
Épinal (3-5-2) : Idir – Colin, Gace, Sangaré – Luvualu (Berkhane, 80e), Tapé, El Rhayti (Kubota, 63e), Makengo (Niang, 83e), Borodine – Biron, Krasso. Entraîneur : Xavier Collin.
Saint-Étienne (4-3-3) : Ruffier – Debuchy, Fofana, Saliba, Gabriel Silva – Diousse (Benkhedim, 74e), M’Vila, Camara (Kolodziejczak, 90e+3) – Honorat, Diony (Abi, 74e), Bouanga. Entraîneur : Claude Puel.
Par Mathieu Rollinger, à Marcel-Picot