- France
- Ligue 1
- 22e journée
- Bordeaux/Saint-Étienne (2-0)
Saint-Étienne boit la tasse à Bordeaux
Un but inscrit dans chaque période, et c'est Bordeaux qui a coulé le sous-marin vert. Plus intelligents dans la maîtrise du ballon, et plus combatifs, les Girondins l'ont emporté logiquement (2-0) sur leur pelouse de Chaban-Delmas. Un terrain à la limite du pratiquable…
Bordeaux – ASSE (2–0) A. Traoré (40′), C. Henrique (51′) pour Bordeaux
En fait, l’éclair est venu d’Abdou Traoré. Sorti cette saison des tréfonds de l’oubli, le Malien qui a la confiance de Francis Gillot a pour une fois su lui rendre la monnaie de sa pièce. Parce que le garçon, repositionné un peu plus bas pour l’occasion, convertissait la sienne en but ! La seule cadrée de sa formation, au cours du premier acte. Son audacieux enchaînement technique intérieur du pied/frappe coup de pied – au second poteau – trouvait le dessous de la barre transversale de Stéphane Ruffier (41e). Peu avant la pause, ça débloquait un match verrouillé jusque-là. On ne peut pas dire que Saint-Étienne méritait pareil châtiment, mais les relâchements coupables successifs de la défense stéphanoise laissaient également Carlos Henrique sceller son sort à la 51e… Son intérieur du pied victorieux leur mettant la tête un peu plus sous l’eau…
Un éclair et des suspicions
Rare éclair de génie dans un après-midi morose, le but bordelais réchauffait quelque peu les ardeurs des fans locaux venus se tremper la gueule dans un stade Chaban-Delmas exposé aux intempéries depuis plusieurs jours. Mais glaçait les ultras verts présents dans le virage, aussi. Parce que la vraie star du week-end, c’était la pluie battante qui sévissait depuis plusieurs jours sur la Gironde. Reporté, pas reporté. Bref, le match s’est joué, suivant les conseils de M. Rainville et des délégués de la LFP. La ville de Bordeaux, elle, avait dit non par arrêté municipal… Tandis que les mauvaises langues parlaient d’une reprogrammation envisagée pour cause d’absences notoires aux avant-postes bordelais. Parce qu’avec Diabaté, Jussiê, Hoarau et Obraniak blessés, Sacko prêté (au Havre, Ligue 2) et Saivet moins en forme devant le but (dernier but inscrit sur penalty face à Sochaux, 9e journée, ndlr), c’était pas idiot, comme suspicion. Mais les Verts, Zouma et Baysse en moins, ils voulaient jouer. Et ils étaient bien là. Du moins, pendant quarante minutes…
Des corners puis que dalle
« Tant qu’on ne marquera pas de buts, on ne pourra pas gagner les matchs » , avait lancé Francis Gillot la veille en conf’ de presse. Un pléonasme qui prenait sens après trois matchs (et une élimination en Coupe de France face à une CFA 2) sans planter un seul pion. « Connaissant la qualité de l’entraîneur et l’orgueil des joueurs pros, les Girondins auront à cœur de se racheter ; ils n’ont plus que le championnat pour objectif, comme nous » , se méfiait quant à lui Christophe Galtier. Et les siens, justement, malgré quelques velléités offensives, ne parvenaient pas à contrecarrer celles de leurs vis-à-vis. Dans un premier acte terne, mais pourtant pas désagréable, qui offrait au public transis… neuf corners, en guise d’occupation : six pour Bordeaux, trois pour l’ASSE… Ou la stat qui ne sert à rien ! Car dans le jeu, hormis des ballons longs en touche, et quelques phases de jeu à terre animées, pas grand-chose à se mettre sous la dent. Du rythme quand même, mais dans le cœur des débats, on approchait le néant. Seuls Ruffier, vigilant sur les coups de pied arrêtés, et Hamouma dans ses courses sur son aile, sauvaient les apparences. Quand Maurice-Belay provoquait ses adversaires en duel, dans une clairière détrempée.
La maîtrise bordelaise
Bon, au-delà de quelques tacles glissés que n’aurait pas reniés Marc Planus (blessé), la seconde période voyait les joueurs de J-Lo asseoir leur mainmise sur le cuir. Preuve éclatante avec le but de renard inscrit par Henrique, peu après le retour des vestiaires (51e). Le Carlos, fallait pas le faire chier, parce que pendant toute la partie, son compatriote Brandão lui a dit des trucs pas sympas à l’oreille… Sanction immédiate : il profitait d’un corner – encore – pour glisser au fond ! Spécialité, pourtant, de l’autre… Cohade, dont la mise en plis ne résistait ni aux assauts du temps ni aux fautes sifflées par l’arbitre, tentait de sonner la révolte. Mais sans succès. Au contraire, ce sont cartons jaunes et fautes récurrentes qui ponctuaient l’initiative. Galtier arborait un regard aquilin, qui rappelait ses glorieuses heures de découpeur, quand il était joueur. Sûr qu’il ne se serait pas fait prier pour mettre les crampons et aller secouer la perruque de ses ouailles… Mais malgré une bonne entrée en jeu de Corgnet, et quelques situations intéressantes liées à ça (tête détournée par Carrasso, 86e), rien n’y fit. Les Verts laissaient échapper une opportunité de se rapprocher des cadors, en haut du classement. Les Marine et Blanc, meilleurs dans la gestion des temps forts et au milieu du terrain, revenaient à trois points de leurs adversaires du jour.
Bordeaux : Carrasso (cap) – Mariano, Henrique, Sané, Orban – N’Guemo, A. Traoré (Crivelli, 83e), Rolan (Poko, 74e), Sertic, Maurice-Belay (Bréchet, 90+1e) – Saivet.
Saint-Étienne : Ruffier – F. Clerc, B. Sall, L. Perrin (cap), Brison – J. Clément (Erding, 56e), Lemoine, Cohade – Hamouma (Mollo, 66e), Brandão, Tabanou (Corgnet, 80e).
Par Laurent Brun, à Chaban-Delmas.