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- Saint-Étienne-Guingamp (1-3)
Batlles : le départ qui cache le Forez
L'ASSE s'est séparée de Laurent Batlles mardi soir après la cinquième défaite d'affilée des Verts, giflés par Guingamp (1-3). Les certitudes du début de l'automne ont disparu, laissant le Forez dans un épais brouillard.
Les journalistes attendaient ses explications à l’issue de la défaite subie contre Guingamp mardi soir (1-3), il n’est jamais venu. Laurent Batlles a été limogé par l’AS Saint-Étienne, quelques minutes après le coup de sifflet final. En un mois, l’ASSE est passée du podium au ventre mou, et son entraîneur n’a pas résisté aux défaites subies consécutivement contre le PFC (0-1), Auxerre (5-2), Pau (1-2), Amiens (1-0) et enfin l’EAG. Les joueurs ont quitté Geoffroy-Guichard sous les sifflets mardi. Le Kop Nord leur tournait même le dos à la fin de la rencontre. Le symbole d’un club où les choses sont finalement moins bien alignées que ce que l’on pouvait penser.
Le Kop Nord tourne le dos à ses joueurs #ASSEEAG 📸©️Evect pic.twitter.com/QNF1sPBFLt
— Envertetcontretous (@Site_Evect) December 5, 2023
Dans la machine à laver
Laurent Batlles semblait avoir les cartes en main pour mener l’ASSE à son objectif assumé, la remontée en Ligue 1. En poste depuis juin 2022, l’ancien milieu de terrain a connu un début de mandat pénible. Relégables pendant la quasi-totalité de la phase aller, et encore lanterne rouge au mois de janvier, les Verts ont fini par trouver la bonne carburation : dix matchs sans revers entre février et avril, seulement deux défaites sur les 17 dernières journées, et une huitième place à l’arrivée – ils auraient même fini sixièmes sans leurs trois points de pénalité. Tout sauf un navire à la dérive. Sur cette lancée, les Stéphanois ont pris la saison 2023-2024 par le bon bout, malgré deux défaites inaugurales : ils sont restés invaincus pendant dix journées de championnat (sept victoires, trois nuls). Une série qui leur a permis de se replacer au deuxième rang, synonyme d’accession directe à l’élite. L’heure était à l’optimisme, d’autant que sur leur route, ils ont scalpé le duo de tête des Pays de la Loire : le Stade lavallois (0-1) et le SCO (2-0). « Le groupe avance avec un état d’esprit irréprochable, se félicitait Batlles après la victoire sur Angers. On a vu du contenu, des actions, notre structure de jeu. Quelque chose se crée, maintenant il faut continuer. » Les bons sentiments se sont néanmoins envolés avec le mois de novembre. « On est dans la machine à laver, les joueurs aussi. À un certain moment, tout le monde a besoin de fraîcheur et de changement », confiait Batlles au sujet de son onze mardi soir. Prémonitoire.
Laurey et les hardis ?
Touchés, mais pas coulés, les Verts occupent la huitième place du championnat, à quatre points du top 5, synonyme de barrages. C’est toutefois un autre homme qui devra mener l’ASSE jusqu’à la ligne d’arrivée. Laurent Huard, le directeur du centre de formation, a pris l’entraînement en main mercredi matin. Libre depuis son départ du PFC il y a six mois, Thierry Laurey est pressenti pour prendre la relève. L’Équipe glisse aussi le nom d’Olivier Dall’Oglio comme potentielle option. « Si l’on regarde nos derniers matchs, nous allons avoir beaucoup de difficultés à atteindre nos objectifs, expliquait Jean-François Soucasse devant les médias mardi. Je ne suis pas dans le déni, je connais notre classement. On va activer les leviers pour reprendre le fil de notre saison. (…) Nous avons considéré qu’il fallait une nouvelle mobilisation. » Contre Guingamp, malgré l’ouverture du score d’Aimen Moueffek, les Verts ont piqué du nez et concédé leur quatrième défaite en neuf matchs cette saison dans le Chaudron.
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« Ce n’est pas digne des objectifs que le club nous a fixés et que nous nous sommes fixés, admettait Anthony Briançon sur beIN Sports. (Les supporters) font des sacrifices pour venir nous voir, et nous, on ne répond pas présent. On a fait une bonne entame et après, comme j’ai l’impression depuis quelques matchs, on se liquéfie sur la deuxième mi-temps. Il nous manque beaucoup de choses. On n’arrive pas à tenir les matchs, ce n’est pas normal d’enchaîner trois défaites consécutives à domicile. » Au flou sportif s’ajoute la perpétuelle incertitude quant à un possible rachat. Selon L’Équipe, la fumée blanche pourrait venir d’un fonds d’investissement britannique, via la société Panthère noire, ou d’un homme d’affaires américain, avec qui Bernard Caïazzo a récemment discuté. Mais quand ? Comme quoi, Lyon n’a pas le monopole du bordel au carrefour de la Loire et du Rhône.
Par Quentin Ballue