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Sainer : « Le championat polonais est à des années-lumière de ceux d’Europe de l’Ouest »

Propos recueillis par Maxime Delcourt
Sainer : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Le championat polonais est à des années-lumière de ceux d’Europe de l’Ouest<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Que ce soit dans le football ou dans le street-art, la Pologne ne fait pas vraiment frétiller les sous-vétements du reste de l’Europe. Qu’à cela ne tienne, Sainer, graffeur surdoué basé à Varsovie, se penche aujourd’hui sur la tristesse du football polonais et l’agressivité de ses supporters.

Dans le dernier numéro de Graffiti Art, tu dis que le football était ta première passion. Comment est né cet intérêt ?

Aussi que loin que je m’en souvienne, le football est l’une des seules occupations possibles quand on est petit en Pologne. Il n’y a pas beaucoup d’autres choses à faire. Dès que j’ai eu l’âge de courir et de tenir un ballon, je me suis donc mis à jouer avec mes amis. Avant de m’inscrire carrément dans un club à 9 ans.

Tu n’as jamais rêver de devenir footballeur professionnel ?

J’aurai adoré, mais je me suis fait opérer plusieurs fois. Après la deuxième chirurgie, les docteurs m’ont dit que ça serait mieux pour moi d’arrêter, car mon corps n’était pas prêt pour une carrière professionnelle. J’ai grandi trop vite, donc j’ai eu pas mal de problèmes à la plante des pieds. Quand j’avais quatorze ans, je m’étais déjà blessé et j’avais été éloigné des terrains quelque temps. Ça a été dur pour moi de revenir au bon niveau, mais suite à la deuxième opération, les docteurs ont été très clairs. Je me suis donc mis au graffiti.

Ton premier grand souvenir de foot ?

Je pense que c’est la passion que je pouvais avoir pour ce sport étant petit. Dès que je finissais l’école, je partais jouer, peu importe où. Pareil pendant les vacances, on jouait de 6 heures du matin jusqu’au coucher du soleil ou jusqu’au moment où on entendait nos mères râler parce qu’on était en retard pour le dîner. Je trouve que c’est le plus beau rapport que l’on peut avoir avec le football. L’autre beau souvenir, c’est mon premier T-shirt. Avec des copains, on avait cousu des logos originaux sur les nôtres pour qu’ils paraissent vrais. On se préparait les T-shirts pendant des heures avant d’aller jouer.

Quelle est ton équipe de cœur ? Legia Varsovie ou Wisła Cracovie ?

Je viens de Łódź, donc je tiens logiquement pour Widzew, dans le centre de la Pologne. C’est la dernière équipe polonaise à avoir joué la Ligue des champions. En 1996, tout de même. C’est tellement triste. À l’époque, les gens pleuraient presque de voir cette équipe à un niveau aussi haut.

Le niveau du championnat polonais est assez faible, non ?

Oui, c’est plutôt dur de regarder un match de ce championnat. On est à des années-lumière des championnats d’Europe de l’Ouest. Mais les joueurs jouissent de meilleures conditions aujourd’hui. Je pense qu’on devrait se servir de la Grèce comme exemple. Pour un petit pays, ils ont de bonnes équipes et parviennent à faire de bons résultats internationalement.

Tu penses que les Polonais sont de bons supporters ?

C’est un bon et long sujet (rires). Il y a quelques années, les fans étaient complètement cinglés. C’était très dur d’aller au stade, tout le monde se bagarrait. Petit, je me souviens pourtant que l’atmosphère était vraiment cool. Mon père m’y amenait sans aucune crainte. Il devrait y avoir un film sur les supporters polonais. On parle tout de même de personnes prêtes à se rencontrer dans une forêt avant le match pour se battre. Heureusement, tout ça a un peu changé. Il y a un peu plus de restriction.

Toi, tu es quel genre de supporter au stade ?

À vrai dire, je ne vais plus souvent au stade. J’aimerais y retourner, bien entendu, mais par manque de temps je ne peux pas. J’aimerais également me rendre dans différents stades du monde entier pour ressentir les différentes atmosphères.

Quel est ton championnat favori ?

L’Angleterre, incontestablement. La Liga est très bonne aussi, mais la Premier league réserve bien plus de surprises. En 2011, Manchester United battait Arsenal 8 à 2, par exemple. D’autant qu’entre le premier et le dernier du championnat, il peut toujours y avoir une surprise. Ailleurs, c’est plus compliqué. En Espagne, par exemple, le Clásico n’est pas si attirant. On ne peut pas se dire qu’on assiste au meilleur football possible en le regardant, même si j’aime Barcelone et son jeu.

Selon toi, quels joueurs polonais ont le potentiel pour exploser au niveau européen aujourd’hui ?

Concernant les joueurs évoluant en Pologne, je ne sais pas. Mais dans le reste de l’Europe, on en a déjà pleins : Lewandowki, Piszczek, Szczęsny. L’année dernière, Lewandowski était d’ailleurs le meilleur joueur du monde. Son quadruplé contre le Real Madrid était magnifique. Malheureusement, je ne sais pas ce qu’il se passe avec l’équipe nationale : on a de bons joueurs, mais ça ne prend pas. Dans un sens, heureusement que nous n’allons pas au Brésil, ça nous évitera pas mal de honte. Il n’y a pas d’esprit dans notre équipe, on n’est pas prêt de faire une surprise comme celle de la Grèce en 2004. Si demain on joue contre l’Espagne en amical, les joueurs espagnols risquent d’avoir l’impression de jouer contre des enfants. Bref, la Coupe du monde n’est pas pour nous (rires).

Tu dois bien avoir un moment de fierté avec l’équipe nationale ?

Je pense que tout s’est passé dans les années 70 avec la première participation à la Coupe du monde, mais je n’étais pas né à cette époque. Du coup, pour moi, je pense que c’est la qualification pour l’Euro 2008, où on termine premier de notre poule devant le Portugal et la Serbie. Ce n’est pas très glorieux, d’autant que l’on ne fera que de la figuration durant l’Euro…

De tous les street artistes que tu rencontres, qui aime le plus le football ?

Je ne parle de football avec eux. Il doit sans doute avoir des fans, mais je n’ai jamais pensé à en parler avec eux.

Un élément peut-il faire le lien entre le street-art et le football ?

Il doit certainement y avoir de petites connexions entre ces deux univers. Si on y réfléchit, le travail collectif de plusieurs graffeurs peut se rapprocher d’une équipe : parce qu’on est obligé de donner le meilleur de soi-même pour arriver à un résultat cohérent et abouti. La passion peut-être également un lien. Moi, par exemple, lorsque j’ai appris que je ne pourrais plus jouer aussi intensément au foot, ça m’a fait du bien de décharger toute ma passion dans le graffiti.
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Propos recueillis par Maxime Delcourt

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