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Saël Kumbedi, l’éclaircie lyonnaise
Alors que l'OL vit une saison compliquée, les Gones sont peut-être en train d'assister à l'éclosion de Saël Kumbedi. Le jeune latéral droit, recruté au Havre l'été dernier et qui a profité de l'absence de Malo Gusto, est l'une des rares satisfactions lyonnaises.
Si la saison de l’Olympique lyonnais est bien nuageuse, depuis quelques semaines la lueur d’une étoile parvient à se frayer un chemin au milieu des cumulonimbus : celle de Saël Kumbedi. Arrivé cet été entre Rhône et Saône en provenance du Havre, le natif de Stains en Seine-Saint-Denis a profité de la blessure de Malo Gusto contre Monza en préparation pour gratter des minutes. Avec le retour du latéral droit titulaire ce samedi face à Strasbourg, Laurent Blanc aura affaire à un bon casse-tête. Vaudra-t-il mieux faire débuter Gusto, 19 ans, numéro un du poste et bon sans être transcendant depuis le début de la saison, ou alors Kumbedi, 17 ans, lancé dans une très bonne dynamique depuis la fin de la Coupe du monde ? Au sein d’une équipe en manque de confiance et d’idée, le moindre soupçon de positif et de bon esprit est non négligeable.
Lyon va faire du Saël
Pourtant réticent à l’idée de faire jouer des très jeunes en cette période de crise, Lolo White est sous le charme de la pépite du 93, encore impressionnante ce mercredi à Nantes, malgré le match nul (0-0). « Je peux dire qu’il a de la vitalité à revendre. Défensivement, il avait un sacré joueur face à lui qui va vite(Moses Simon, NDLR), qui est bon dans les espaces et il l’a bien maîtrisé. Il a su maîtriser défensivement son adversaire et amener offensivement ce qu’il est capable d’amener. Il a peut-être fait son meilleur match ce soir », s’enthousiasmait le Président après le partage des points à la Beaujoire. Défensivement, Saël Kumbedi semble déjà offrir davantage de garanties que Malo Gusto, qui a encore beaucoup de progrès à faire de ce côté-là. À l’image de son partenaire, l’ancien Havrais, comme tout latéral « moderne » qui se respecte, est aussi particulièrement porté vers l’avant.
S’il n’a pas encore fait trembler les filets en professionnel, il n’était pas loin d’ouvrir son compteur lors de la défaite face à Clermont, avant que les Auvergnats ne poignardent les Rhodaniens dans les derniers instants (1-0). En revanche, le Francilien s’était montré décisif en juin dernier, lorsqu’il claquait un doublé en deux minutes en finale de l’Euro U17, pour offrir le titre aux Bleuets face aux jeunes Néerlandais (2-1). Né en 2005, le Lyonnais est de la génération de Désiré Doué, Mathys Tel, Warren Zaïre-Emery (2006), qui commence à enflammer les pelouses d’Europe. Comme Zaïre-Emery, il aurait pu éclore sous la tunique du PSG, où il a joué trois ans (U11 à U13) après avoir commencé à taper dans un ballon au club d’Épinay. L’ado Kumbedi est finalement recalé par le centre de formation et atterrit au Cosmo Taverny.
L’étoile de Saël
« C’était un joueur plutôt offensif, mais il manquait de fougue, expliquait Massinissa Amarouche, éducateur au Cosmo Taverny, au Parisien. Il a fallu travailler pour qu’il comprenne certaines choses. Il avait un manque de confiance en lui, il était très réservé. Alors, je l’ai pris pour faire des séances spécifiques en plus des entraînements. Il a même dirigé des séances d’entraînement pour travailler sa communication et son ouverture aux autres. Et, de là, tout est allé très vite. » Saint-Étienne et Metz s’intéressent à lui, mais c’est finalement le club doyen qui rafle la mise. Lancé en pro par Paul Le Guen face à Vierzon en Coupe de France il y a un peu plus d’un an, il rejoint l’OL pour un million d’euro l’été dernier après avoir joué à peine sept matchs en professionnel, dont une première apparition en Ligue 2 dans le derby face à Caen marquée par un carton rouge et une humiliation (2-4).
Un chemin qui rappelle celui emprunté par Ferland Mendy : « On a à peu près le même parcours. Ça booste, ça montre qu’on peut y arriver », déclarait Kumbedi au site footnormand.fr. De là à s’envoler pour le Real Madrid d’ici deux ans et foutre Carvajal sur le banc ? Avant de se voir en blanc, il pourrait se voir en bleu, celui des Espoirs, lui qui a appris La Marseillaise devant les matchs de l’équipe de France. « Je me suis dit que ça pourrait me servir pour plus tard », expliquait-il à footnormand.fr. Certainement que pour lui, le plus dur sera d’aller en Coupe d’Europe avec l’OL, pas d’être retenu par Sylvain Ripoll.
Par Léo Tourbe