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Sadio Mané, un forfait qui plombe le Sénégal
Sorti sur blessure face au Werder, Sadio Mané devrait déclarer forfait pour le Mondial 2022. Le coup de grâce pour les ambitions des Lions de la Téranga ?
Dire que le 8 novembre deviendra un jour de deuil au Sénégal dans les années à venir est peut-être fort de café. Mais ce qui est certain, c’est que l’imprévu y est allé de son grain de sable, de la taille d’un gros rocher, dans les plans d’Aliou Cissé : touché au tendon du genou droit ce mardi en pleine session tronçonnage du Werder Brême, Sadio Mané devrait manquer plusieurs semaines de compétition, passant à côté de la Coupe du monde au Qatar avec les Lions de la Téranga. Alors que la liste des champions d’Afrique tombera vendredi, son importance dans la vie du groupe laisse un maigre espoir de voir son nom couché parmi les 25 autres. Tel un grand frère, tel un totem d’immunité, tel un ange gardien. Dans l’attente d’un miracle, aussi ?
You had a Sad’ day
À peine sorti de son pieu ce mercredi, le président de la République sénégalaise, Macky Sall, a tenu à adresser ses meilleures ondes à Sadio Mané. Révélateur de l’aura à toute épreuve de celui qui est peut-être devenu le joueur le plus emblématique de l’histoire du Sénégal, mais aussi cocasse, quand on connaît l’impopularité du leader politique… aux antipodes du statut d’icône bienfaitrice de l’ancien Scouser.
Taulier ultradécisif et incontesté des Lions (34 pions en 93 sélections) qui sont montés sur le toit de l’Afrique pour la première fois de leur histoire en février dernier, l’ancien bambin timide de Casamance a connu un coup de mou en septembre du côté de Munich. Mais tout est rentré dans l’ordre ces dernières semaines en Bundesliga comme en Ligue des champions, et ce n’est pas Héctor Bellerín ou Jules Koundé qui sont en mesure d’affirmer le contraire. Disons-le, Mané semblait prêt à porter le Sénégal vers les phases à élimination directe à Doha, pour marcher dans les pas du Ghana 2010, et peut-être même voir plus loin.
Lions blessés
Dauphin de Karim Benzema au classement du dernier Ballon d’or, double bourreau de l’Égypte de son pote Mo Salah, Sadio de Bambali a plus que réussi son année 2022. Sur le papier, à 30 ans, l’ancien Messin a également encore le temps d’attraper un second Mondial, pour tirer sa révérence comme le font les très grands de ce sport. Mais il restera ce « et si ? » : placé dans un groupe abordable, avec le pays hôte, l’Équateur et les Pays-Bas, le Sénégal a clairement la gueule de l’emploi pour porter haut les couleurs du continent africain, vingt ans après le coup de maître de Bruno Metsu, avec sa défense de fer et sa kyrielle de joueurs évoluant dans des clubs majeurs.
Mais sans son phare offensif, capable de faire corps avec la pression et de sublimer ses coéquipiers, la donne pourrait changer. Vulnérables, les Lions pourraient le devenir aux yeux d’un Équateur accrocheur et également bien en place. Kalidou Koulibaly & Cie vont-ils parvenir à constituer l’union sacrée ? Un joueur surprise sortira-t-il du lot ? Bamba Dieng pourrait en tout cas tirer son épingle du jeu. Il vaut mieux également se garder d’enterrer le roi de la savane aussi facilement. Les premiers retours du staff sénégalais laissent eux penser que Sadio Mané sera bien du voyage, histoire de remplir son rôle de cadre jusqu’au bout. Sans perdre de vue qu’un Mondial peut durer un mois pour les meilleurs.
Par Alexandre Lazar