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Sabaly, le retour du Titi
Formé au PSG, Youssouf Sabaly est prêté depuis deux ans à Évian Thonon Gaillard où il empile les titularisations là où certains copains de promotion enchaînent les matchs en CFA. À 21 ans, le champion du monde U20 retrouve la pelouse du Parc des Princes sans pression.
La famille, les potes, les formateurs. Cet après-midi, Youssouf Sabaly connaîtra du monde en tribunes du Parc des Princes. Et pour cause, le garçon a grandi en région parisienne, entre le Chesnay et La Celle-Saint-Cloud. Le PSG, c’est sa maison quelque part. Formé dans la capitale comme ses potes Jean-Christophe Bahebeck et Alphonse Areola, avec qui il a été sacré champion du monde des moins de 20 ans en 2013, Sabaly n’a encore jamais joué en professionnel avec Paname. Un regret ? Aucun. Le garçon sait trop bien d’où il vient pour se plaindre.
Un prêt, deux prêts
Alors qu’il a longuement hésité entre le basket-ball, le judo et le football, il prend finalement le chemin du football et du PSG vers l’âge de 13 ans. Un choix qu’il n’a jamais regretté, lui qui a prolongé son bail avec le club champion de France jusqu’en 2018 l’été dernier. Une marque de confiance, diront certains. Surtout que le gamin enchaîne les matchs en Ligue 1 sous la liquette des Haut-Savoyards. 36 matchs en championnat l’an dernier, 19, déjà, cette saison et la plupart du temps en tant que titulaire. Droitier de formation, le latéral est indiscutable… à gauche. Ce qui est plutôt rare dans un pays où la polyvalence n’est pas ce que l’on demande en premier aux jeunes footballeurs.
Mais voilà, derrière un physique de vendeur de télévision (1,74m, 68 kilos), le joueur a la chance d’être doté d’une caisse physique impressionnante. Révélation du 74 l’an dernier, Pascal Dupraz a tout fait durant le mercato d’été pour se refaire prêter le jeune Parisien. Même si le prêt n’est assorti d’aucune option d’achat, Dupraz est aux anges. Il peut compter sur sa petite mobylette. Outre ses bonnes performances en Ligue 1, le jeune défenseur continue son apprentissage du haut niveau avec les Espoirs. Même le sélectionneur des Bleuets, Pierre Mankowski, est sous le charme du môme. « C’est un joueur très surprenant. Quand on le voit arriver avec sa petite taille, on se dit que ça va être difficile pour lui. Mais il est très tonique. Il a un potentiel physique énorme et il est très généreux dans l’effort » détaillait le patron des Espoirs dans les colonnes du Dauphiné Libéré.
Discret, travailleur
D’autres auraient pris la grosse tête au moindre compliment. Sabaly n’est pas comme ça. Au sein du club où l’on peut se siffler une belle entrecôte sur les bords du lac d’Annecy, on décrit un garçon « discret, timide, travailleur et taiseux » . Un môme bien élevé, qui ne maîtrise pas les us et coutumes des conférences de presse et autres exercices médiatiques. Pourtant, au détour des micros, dans l’intimité, Sabaly se confie sur son amour du football, la tactique, le poste de latéral gauche, bref, la vie d’un jeune de 21 piges avec la tête bien sur les épaules. Surtout que Sabaly doit faire avec les contre-performances. Alors que tout semblait lui réussir l’an dernier, il connaît des petits passages à vide cette saison.
Moins précis, moins concentré, moins solide. Rien d’anormal quand on découvre le haut niveau après tout. Cela dit, Pascal Dupraz et son staff avaient recruté le Danois Jesper Juelsgård pour en faire le titulaire côté gauche et permettre ainsi à Sabaly d’entrer dans la rotation au poste de latéral droit, son poste de prédilection. Six mois plus tard, Juelsgård est tricard, et Sabaly a fait une OPA sur le poste de défenseur gauche. Et personne ne s’en plaint. Mieux, certains l’imaginent déjà revenir au PSG pour y faire autre chose que de la figuration. Après tout, ils sont peu à pouvoir se vanter une telle polyvalence au sein du PSG. Dans un club où son copain de promotion 1993 Lucas Digne peine à s’affirmer, Sabaly pourrait être amené à redistribuer les cartes l’été prochain. En attendant, il va pouvoir se mesurer à son club de cœur, sur la pelouse du Parc des Princes. Devant la famille.
Par Mathieu Faure