S.Pichot : «La L1 c’est le top en France»
Les joueurs moyens tombent dans l'oubli. D'autres subsistent dans les mémoires à force de maladresses. Stéphane Pichot appartient à la seconde catégorie. Dans une Ligue 1 désormais orpheline de Bernard Mendy, il règne en maître, conscient que le football n'est qu'un jeu. Une interview au cours de laquelle le football côtoie les valeurs régionales et l'un des fleurons de l'industrie française. Pour le plus grand plaisir de Jean-Pierre Pernaut.
Lorsque tu es parti en vacances, cela t’a fait plaisir de voir un peu de soleil ? Oui. Je suis parti à Marrakech. J’étais sûr d’avoir plus de soleil là-bas qu’à Sochaux et même que dans toute la France.
En 2007, Alain Perrin a racheté sa dernière année de contrat, c’est vraiment sinistre Sochaux ? Ce n’est pas triste ici. Il a eu une opportunité qui ne se refuse pas. Il a obtenu deux trophées avec l’OL. Je le félicite, même si ça aurait été mieux qu’il les gagne avec nous. Par contre je ne comprends pas pourquoi il est parti. Le courant n’a pas dû passer avec les dirigeants lyonnais. Je sais qu’il attend une offre et elle va arriver. C’est un bon coach.
Avec la saucisse et les usines Peugeot, vous êtes la vitrine du pays Montbéliard ça ne vous met pas trop la pression ? Non ça va. Sochaux est un club tranquille qui reste ambitieux. On travaille dans la sérénité. Je ne dirai pas que c’est un club familial car je trouve le terme péjoratif. Nous respectons les valeurs et les gens de la région. C’est un club simple et sain.
Votre nouveau président est Alexandre Lacombe (ancien directeur des ventes chez Peugeot France). Au moment de sa prise de fonction, « le Monsieur de chez Peugeot avait quelque chose à vous dire » . Oui mais quoi ? Il nous a dit de faire mieux que l’année dernière (rire). D’être dans la continuité de la deuxième partie de saison. Il était fier d’être à la tête du club et de travailler avec nous ; ou plutôt que l’on travaille avec lui. Il ne nous a pas donné d’objectif précis. Il voulait juste que l’on donne une meilleure image.
Peugeot existe « pour que l’automobile soit toujours un plaisir » , pour que la Ligue 1 redevienne un plaisir que faudrait-il ? C’est toujours un plaisir. La ligue 1 c’est le top en France. Mais le plaisir ça doit être pour les spectateurs : plus de buts, du spectacle. Marquer plus oui, prendre des buts non. Je dis ça en tant que défenseur.
Baros et Rothen aiment la vitesse, comment expliques-tu que vous n’ayez pas encore réussi à les attirer dans le fief de l’automobile ? Ils roulaient avec des voitures plus puissantes que des Peugeot. Mais il n’y a pas eu qu’eux comme joueurs pris. A Sochaux, si tu ne fais pas d’excès de vitesse c’est un plus (sic). Le club nous a prêté des Peugeot 308.
Au premier semestre 2008, Peugeot a enregistré un bénéfice de 733 millions d’euros. Alors pourquoi Sochaux n’est-il pas plus actif sur le marché des transferts ? Je ne sais pas si c’est une bonne info (Les Echos, ndlr). On a un bel effectif. Comme beaucoup de clubs, on dégraisse avant de recruter. On fait du poste pour poste. Bréchet a été remplacé par Faty. On a pris le Brésilien Carlao à la place de N’Daw. Santos sera un atout. Tout peut encore bouger. Le marché des transferts n’est pas encore terminé.
Dalmat est resté deux saisons consécutives dans le même club, vous l’avez félicité ? Non. Mais on est très fiers qu’il reste. C’est un élément essentiel. Il a beaucoup bougé et il n’a pas toujours eu l’opportunité de rester dans les clubs où il a marché. C’est une bonne chose pour lui et pour nous.
Que penses-tu du départ de Bernard Mendy à Hull City ? Je pense qu’il aurait bien aimé rester au PSG. Il est connu en Angleterre. Pour lui, ça devrait être plus tranquille qu’à Paris. Je lui souhaite une bonne saison.
Vous ne craignez pas qu’avec une seconde mauvaise saison, il y ait une nouvelle vague de suicides chez PSA Peugeot Citroën ? Non. On n’a pas peur de ça. De toute façon, on ne peut pas faire deux mauvaises saisons de suite.
Si Sochaux reste la Peugeot de la Ligue 1, qui seront les Formules 1 et les Lada ? Les favoris seront les gros budgets comme Lyon, Bordeaux, Marseille. Paris a bien recruté. Ils ont un effectif de qualité mais est-ce que la mayonnaise va prendre ? Il y a toujours des surprises. Pour le bas du tableau, je ne préfère pas faire de pronostics. L’an passé on était condamnés à la trêve et on s’est sauvés après un bon parcours. Strasbourg a fait l’inverse. Tout va très vite, dans un sens comme dans l’autre.
Comme Peugeot, serais-tu prêt à te délocaliser ? C’est possible. Si j’ai une offre, je l’étudierai. Espagne, Angleterre, je n’ai pas de préférence. Il faut juste que le challenge soit intéressant.
Début juin, Jean-Claude Plessis (votre ancien président) a été arrêté pour outrage à agents, c’est tout ce que vous avez trouvé pour faire parler du club ? (Rires) Non je ne pense pas. J’ai eu des échos de cette affaire. Sans plus. Ce n’était pas pour faire parler du club. Plessis a fait de belles choses ici. Il était proche de ses joueurs. Il est resté je ne sais pas combien d’années et a gagné des trophées.
Y-a-t-il une chance pour que Carlao et Niculae se mettent en couple ? Non je ne crois pas. Ce sont des rumeurs. Ça me fait sourire.
Crois-tu que la tecktonik augmente le risque de blessure ? Je ne suis pas un fan. Je ne vois pas pourquoi ça favoriserait les blessures. Sauf si tu danses la tecktonik tous les jours et toutes les nuits.
Dommages collatéraux :
Date de l’entretien : le 24 juillet 2008.
Durée : 16 minutes 54.
Lieu : Un café à Alesia. D’après la qualité sonore, Stéphane Pichot était dans une grotte ou un tunnel.
Température : 30°.
Particularité : Pichot réfléchissait cinq secondes après l’énoncé des questions.
Bruits extérieurs : aucun bruit distinguable.
Répondeur : « Bonjour. Vous êtes sur la messagerie SFR du… » Je buvais un café.
Propos recueillis par Adrien Ares
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