- Coupe du monde 2014
- Groupe H
- Russie/Corée du Sud
Russie et Corée du Sud rejouent l’entente cordiale
Le dernier match de la première journée de la phase de poules a vu les Russes et les Sud-Coréens se neutraliser, à l'issue d'un match qui s'est un peu mieux terminé qu'il n'avait débuté, et heureusement. La Russie, en mode à réaction, avance toujours masquée, et la Corée du Sud, grâce à une grosse boulette d'Akinfeev, préserve ses chances de qualification dans un groupe H très ouvert.
Russie – Corée du Sud (1–1) A. Kerzhakov (74′) pour Russie , C. Lee (67′) pour Corée du Sud.
Cette fois ça y est, la première journée de la phase de poules de cette Coupe du monde est terminée, avec cet ultime match qui a vu la Russie et la Corée du Sud repartir dos à dos (1-1). La Russie arrivait masquée dans cette compétition, sans qu’on sache vraiment si elle était en mesure de jouer un rôle d’outsider ou de simple figurant, en attendant SON rendez-vous à domicile dans 4 ans. Après le match de ce soir, on n’en sait pas tellement plus à son sujet, avec une entame très poussive et une réaction tardive après l’ouverture du score adverse, grâce à l’entrée de ses vieux grognards. Quant aux Sud-Coréens, dont on n’attendait à vrai dire pas grand-chose (qualification difficile, préparation catastrophique), ils ont eu le mérite de récupérer 1 point au courage – et avec un poil de réussite – à l’issue de ce premier match pour continuer à croire en la qualification dans ce groupe H aussi ouvert qu’attendu, dans lequel figurent également la Belgique et l’Algérie.
La Russie démarre au petit trot
Le premier temps fort de la rencontre a lieu avant le coup d’envoi, avec le superbe hymne russe, le Gossoudarstvennyï gimn Rossiïskoï Federatsii, qui résonne dans une Arena Pantanal de Cuiabá étouffante à souhait. Les conditions climatiques sont-elles la principale cause de la piteuse entame proposée par les vingt-deux acteurs ensuite ? La Russie joue au petit trot et apparaît empruntée lorsqu’il s’agit de produire du jeu, tandis qu’en face, l’équipe sud-coréenne est certes appliquée et généreuse dans les duels – oubliez les clichés sur le physique freluquet des Red Devils asiatiques –, mais sa prise de risque est minimale. Park essaie pourtant d’évoluer entre les lignes, mais il n’est que trop rarement trouvé par ses partenaires. C’est finalement Son Heung-min, le jeune talent offensif du Bayer Leverkusen, qui se montre le plus en vue au cours de cette première période, même si la finition n’est pas au rendez-vous, avec deux frappes non cadrées (11e et 39e). Son compère Koo Ja-cheol aussi voit sa frappe vicieuse sortir du cadre à la 34e. Il n’y a guère plus d’efficacité offensive dans le camp d’en face, avec trois tirs ou têtes non cadrés à signaler, par Samedov à la 20e, Kokorin à la 28e et Zhirkov à la 33e. Ce n’est que sur un coup franc frappé tout en puissance par Ignashevich que le gardien Jung Sung-ryong doit enfin s’employer. Globalement, la partie manque de rythme et les deux équipes sont trop empruntées techniquement pour faire la différence. Dit autrement, la rencontre est aussi vivante qu’un film de Michael Haneke.
Des sacoches et une grosse boulette
Heureusement, il y a plus d’action dès le retour des vestiaires, avec enfin des tirs cadrés, tous lointains, à défaut de pouvoir entrer dans les surfaces de réparation. Shatov allume la première mèche côté russe (46e), avec la réponse sud-coréenne en trois temps par Koo Ja-cheol (50e), Ki Sung-yueng (51e) et Kim Young-gwon (57e), dont le puissant coup franc avec rebond est difficilement repoussé par un Akinfeev peu serein. Les coups de pied arrêtés, un danger ? Et pourquoi pas ? La Corée du Sud insiste dans ce registre et Hong Jeong-ho place sa tête près de la ligne de but (62e), mais toujours sans parvenir à ouvrir la marque, tandis qu’en face les Russes continuent à pilonner à l’ancienne : nouvelle sacoche hors surface signée Kombarov (63e). Cinq minutes plus tard, ce même Kombarov, très intéressant offensivement, adresse un bon centre que le portier Jung Sung-ryong doit s’employer à dégager des poings. Mais c’est sur une frappe hors surface, encore une, que le score se débloque enfin : Lee Keun-ho, entré en jeu peu avant, s’avance sans être inquiété et s’en va tester la fiabilité d’Akinfeev d’une jolie mine. Bonne idée, le portier du CSKA a les mains beurrées et détourne dans son but (0-1). La Russie est sonnée, mais maître Capello, son sélectionneur, fait lui aussi parler sa science du coaching en faisant entrer coup sur coup Denisov et Kerzhakov à l’approche du dernier quart d’heure. Dans la foulée, le premier envoie le ballon dans la surface adverse et, suite à un cafouillage et un premier arrêt réflexe de Jung Sung-ryong, le second se jette pour égaliser en pivot (1-1, 74e). En fin de match, la domination est nettement russe, mais ni les têtes de Kokorin ni les frappes de Dzagoev et Samedov ne font la différence. Russes et Sud-Coréens se quittent bons amis.
Par Régis Delanoë