- France
- Ligue 2 – 27e journée – Lens/Nantes
Rudy Riou : « J’ai suffisamment galéré »
A 33 ans, Rudy Riou s'éclate comme un gosse au sein d'une équipe de Lens en grande forme depuis l'arrivée d'Eric Sikora à sa tête. L'ancien gardien de Nantes, qu'il affronte ce lundi soir (20h30) pour un duel qui fleure bon la D1des années 90, est prêt pour vivre une fin de saison en apothéose, avec notamment un quart de finale de Coupe de France face à Bordeaux.
Si on t’avait dit au début de saison que Lens serait en course pour une qualification européenne au mois de mars, tu y aurais cru ?C’est sûr qu’on est très heureux de cette qualification pour les quarts de la Coupe de France, ça égaye un peu la saison et je pense que si on nous avait dit en début de saison qu’on serait là, on aurait signé de suite. Surtout avec la réception de Bordeaux à venir.
Il ne vous reste que deux matchs avant le Stade de France. Vous commencez à y croire ?Il ne faut pas s’enflammer trop rapidement non plus mais on en rêve un peu plus. On sait que la réception de Bordeaux sera une tâche un peu plus difficile, sans manquer de respect à Épinal. Ça fait un moment que les supporters attendent ça et ils vont être à 200% derrière nous.
Le maintien est quasiment assuré et la montée est inaccessible, donc la Coupe, c’est maintenant l’objectif prioritaire de la fin de saison ?A travers les matchs de championnat qu’on va aborder, on va faire en sorte de préparer ce quart de finale. Et pour se préparer de la meilleure des façons, il faut essayer d’enchaîner les résultats positifs. L’objectif en championnat est de finir le plus haut possible. Si on pouvait être dans les sept ou huit premiers, ce serait déjà mieux que la saison dernière et un peu plus conforme au nom de l’équipe.
Comment on se motive quand on n’a plus rien à jouer en championnat ?On est des compétiteurs et chacun a son ego donc on va essayer de faire les meilleures performances possibles pour éventuellement préparer une grosse saison l’année prochaine.
Comment tu expliques votre renouveau depuis l’arrivée d’Éric Sikora ?On s’est recentrés sur les valeurs d’une équipe. Il y a beaucoup de solidarité et c’est ce qui nous a permis, déjà d’encaisser moins de buts pendant un moment et d’avoir des résultats. Même si c’est un peu contradictoire car en ce moment on encaisse pas mal de buts, mais c’est parce qu’on est trop portés vers l’avant et qu’on oublie un peu les tâches défensives.
Tu parles de solidarité. Elle était absente lorsque Jean-Louis Garcia était à la tête de l’équipe ?Non, le groupe est sain depuis le début mais peut-être qu’avec la saison précédente difficile, des joueurs mis à l’écart, le discours passait un peu moins bien auprès de certains. C’est ce qui a amené les dirigeants à prendre la décision d’évincer le coach.
Éric Sikora te demande de jouer un rôle particulier auprès des plus jeunes du groupe ?Oui, bien sûr. Il me demande de jouer un rôle comme Yo’ Demont, Alaeddine Yahia ou Jérôme Le Moigne. On fait figure d’anciens dans ce groupe très jeune avec des joueurs de 17 ou 18 ans. Ce n’est pas toujours facile. On essaye de chaperonner un peu tout ça, on amène notre expérience et eux amènent leur insouciance et leur vivacité. Ça peut faire un bon mélange.
C’est important pour toi d’avoir ce rôle en plus de celui de gardien ?Je ne cours pas après les rôles. J’essaye de faire mon job du mieux possible. Ça passe par une présence derrière et essayer d’apporter les années que j’ai derrière moi.
C’est plus gratifiant que d’être un maillon un peu moins important dans un effectif de Ligue 1 ?Je suis un compétiteur, j’ai un ego. J’ai connu le poste de numéro deux pendant quatre ans et j’ai été privé de terrain. J’ai suffisamment galéré derrière pour pouvoir rejouer qu’aujourd’hui, je prends vraiment beaucoup de plaisir.
Comment tu juges cette équipe de Nantes, qui n’impressionne pas forcément mais qui est bien partie pour monter ?Ce n’est pas forcément le plus beau jeu mais ils sont présents à chaque match, ils vont faire des résultats à l’extérieur. Quand ils sont menés et qu’on pense que c’est fini pour eux, ils arrivent à égaliser et la plupart du temps à gagner, donc ce sont des signes d’une équipe en pleine réussite et qui risque de monter en fin de saison.
Quels souvenirs tu gardes de ta saison à Nantes ?C’était une saison moyenne à cause des résultats car on a fini au 12e rang, ce n’était pas terrible. On aurait pu accrocher le wagon de la montée à un moment mais nos résultats très moyens à l’extérieur ont fait qu’on n’a pas espéré longtemps. C’est un club médiatique, comme Lens, il y a beaucoup d’attentes derrière l’équipe. Ça fait cinq ans qu’ils sont en L2 mais ça reste un nom du foot français et qui doit absolument monter. C’est pour ça qu’il y a une grosse attente des supporters qui sont restés dans les années 1990 ou 2000, quand Nantes dominait souvent le football français.
Qu’est-ce que tu penses de Rémy Riou, le gardien nantais ?J’en pense beaucoup de bien. Il a beaucoup de qualités, il l’a démontré. On a un peu un parcours similaire car il a commencé jeune, il a passé deux ou trois ans sans jouer entre Toulouse et Auxerre et maintenant il peut s’exprimer pleinement. Il a un bel avenir.
Et ce n’est pas un peu lourd qu’on te confonde parfois avec lui au niveau du nom ?Je pense que c’est aussi son cas mais on fait abstraction de ça et on essaye de le prendre avec le sourire.
Propos recueillis par Alexandre Alain