Le crash du mercato
Ćaleta-Car, Strootman, Radonjić. Le tout conjugué au départ pour plus de 33 millions d’euros d’Anguissa. Et même s’il n’y avait déjà pas de trace du « grantatakan » , la bonne impression était là : l’OM semblait avoir réussi son mercato. Mais en cette fin d’année 2018, le constat est terrifiant : l’un n’est jamais parvenu à rassurer derrière, l’autre s’est montré méconnaissable, quand le dernier n’a pu que multiplier les sprints inutiles. Quelque chose a foiré. Mauvaise adaptation à la Ligue 1 ? Méformes passagères ? Il ne faut pas se leurrer : Rudi Garcia s’est planté sur toute la ligne dans sa gestion des transferts. S’il s’en défend, assurant disposer d’un effectif suffisant, la grogne des supporters à son encontre est largement motivée par ce mercato épouvantable.
Une communication désastreuse «
On est éliminés, c’est ce qu’on va retenir, mais on ne le méritait pas. Les détails n’ont pas tourné en notre faveur. » Voici les propos de Rudi Garcia après
l’élimination en Coupe de la Ligue contre Strasbourg mercredi soir. Un petit manque de lucidité ? Non, une habitude, un copier-coller, un classique. L’OM vient de subir sa huitième défaite sur ses onze dernières rencontres, mais le technicien marseillais a choisi de se voiler la face après une nouvelle prestation inquiétante. Une petite remise en question ? Sûrement pas, Garcia préfère généralement
s’attaquer aux arbitres, à ses joueurs ou tout simplement à la terrible malchance qui touche son équipe. Et il semble même avoir contaminé certains joueurs. Attention, la méthode Coué peut fonctionner quelque temps seulement…
Une prolongation malvenue Bon, Rudi Garcia n’allait forcément pas envoyer chier ses dirigeants au moment de signer
sa prolongation le 27 octobre dernier. Après tout, le coach de 54 ans – en fin de contrat en juin 2019 – ne pouvait pas refuser un peu de sécurité en allongeant son bail jusqu’en 2021. Mais la direction marseillaise n’aurait-elle pas dû attendre un peu ? Surtout que Jacques-Henri Eyraud n’était pas vraiment soutenu dans sa démarche, selon les informations de plusieurs médias. Car si l’OM restait sur une saison plutôt réussie avec cette finale de C3, le début du nouvel exercice était correct sans plus. Depuis ? Pas grand-chose, si ce n’est deux victoires
contre Dijon et Amiens, au milieu de sept défaites et d’un petit match nul. Un calvaire. En attendant un éventuel redressement, Garcia pourrait vite être menacé en fonction des prochains résultats.
Les non-choix tactiques Défense à trois, 4-3-3 ou 4-2-3-1, Garcia n’a toujours pas fait son choix, tentant un nouveau dispositif au gré des échecs du précédent. Est évoqué le manque de confiance de ses joueurs. Il paraît compliqué de prendre ses marques dans un tel contexte d’instabilité. Le coach n’a toujours pas trouvé sa charnière centrale. Sakai ou Sarr à droite ? Maintenir Amavi malgré ses performances abjectes ? Au milieu, l’échec Strootman jette le voile sur une mise en place claire, lui qui était censé apporter son expérience aux côtés de Gustavo. De plus, le général Rudi ne sait pas où positionner son maître à jouer, Payet, hésitant entre le maintenir dans l’axe ou l’exiler sur un côté pour placer trois milieux axiaux.
Des 9 dans le flou Valère Germain ou Kostas Mitroglou ? Aucun des deux n’a vraiment le profil pour être le « grand attaquant » tant attendu par les Marseillais. Mais sont-ils vraiment mis dans les meilleures conditions ? Il faut dire qu’ils ont entendu parler pendant deux mois d’un
certain Mario Balotelli, censé débarquer dans la cité phocéenne pour les envoyer sur le banc ou vers d’autres cieux. Raté, l’international italien fait faux bond à l’OM et les deux compères sont toujours les deux numéros 9 de Rudi Garcia. Une mauvaise nouvelle ? A priori, ce ne sont pas des cadors, mais pas des énormes pipes non plus. Sauf qu’ils sont incapables de convaincre et se sont pour l’instant contentés de 3 pions chacun, tous marqués en Ligue 1. «
À eux de donner le meilleur d’eux-mêmes, c’est ce qu’ils ont fait à l’entraînement. On sait très bien qu’à ce poste-là, la confiance est très importante » , expliquait récemment Garcia. Mais la confiance vient-elle avec l’alternance ? Est-ce qu’elle se pointe quand
on décide de partir sans véritable numéro 9 pour défier le PSG ? Pas sûr. Et maintenant, Mitroglou et Germain ont tous les deux des envies d’ailleurs. Pas illogique.
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