- Serie A
- J5
- Bologne-Napoli (0-0)
Rudi Garcia et le Napoli : jusqu’ici tout ne va pas très bien
Tenu en échec à Bologne (0-0), le Napoli titube avec un troisième match sans victoire en championnat. Outre les résultats, c’est la relation entre Rudi Garcia et ses hommes qui pose question, en témoigne l’altercation avec Victor Osimhen.
On joue la 86e minute sur le terrain de Bologne, et le Napoli pousse, mais ne parvient pas à trouver la faille. À la recherche de solutions, Rudi Garcia décide de sortir Victor Osimhen, pas en réussite dans ce match, en témoigne son penalty quelques minutes plus tôt. Et comme souvent, le Nigérian fait la lippe. Mais là, ce dernier décide d’aller plus loin et de s’en prendre à son coach : regard noir, paroles déplacées, jet de son masque à son arrivée sur le banc. Une réaction qui n’est pas isolée. Le week-end dernier, du côté du Genoa (2-2), c’est Kvaratskhelia qui avait également exprimé son incompréhension à l’encontre du tacticien français, lors de son remplacement. Plus mesuré, le Géorgien lâchera un « Mais qu’est-ce que tu fais ? », avant de rejoindre le banc sans fracasser la moindre gourde.
— Serie A Out of Context (@calcionocontext) September 24, 2023
Des réactions qui témoignent d’un mal-être à Naples ? Pas vraiment selon Rudi Garcia, qui a souhaité dédramatiser ces prises de bec. « Nous avons déjà eu une explication, mais cela reste entre nous. Quand un joueur sort, il n’est jamais vraiment content, et c’est une bonne chose. Victor, comme Kvara, a fait un bon match, mais nous avons de la qualité sur le banc », a ainsi tenté de clarifier le guitariste à la fin de Bologne-Napoli (0-0). Mouais.
« Garcia doit faire preuve de caractère »
Forcément, le fantôme Luciano Spalletti est toujours présent et n’aide pas vraiment le tacticien français à conquérir le cœur des tifosis napolitains. Mais au lieu de proposer autre chose que son prédécesseur qui a flambé la saison dernière, le champion de France 2011 s’inspire un peu trop du football prôné par Spalletti. Pour le moment, il s’agit d’une copie fade. Certes, le Napoli a toujours la possession et prône un football offensif, mais cela manque de verticalité, de rythme et d’intensité. « On dit que Garcia doit copier Spalletti, mais ce n’est pas comme ça que ça fonctionne, les entraîneurs doivent mettre leur grain de sel et imposer leurs idées », souligne Giuseppe Bertomi à Sky Sports. Et ces querelles témoignent justement d’une incompréhension totale de la part des joueurs. « Le geste d’Osimhen à la sortie du terrain est minable. C’est regrettable lorsqu’un joueur fait ça. Et c’est là que Rudi Garcia doit faire preuve de caractère », ajoute l’ancienne gloire du football italien, pour qui « sortir Osimhen à ce moment du match est incompréhensible ».
Les résultats du Napoli, qui a remporté son premier match de Ligue des champions la semaine dernière à Braga (1-2), sont pour le moment en dents de scie, car la tactique copiée-collée de son prédécesseur et des choix difficilement lisibles ont suffi pour que Rudi Garcia se retrouve au cœur des critiques de l’autre côté des Alpes. « Il a normalisé le Napoli », analyse la Gazzetta dello Sport après ce 0-0 contre la bande de Thiago Motta. De là à dire que Rudi Garcia est sur la sellette ? Pas vraiment. Aurelio De Laurentiis maintient toujours sa confiance à son entraîneur, en témoigne son tweet dans lequel il félicitait son équipe après le nul ramené de Bologne. Mais pour combien de temps ? Si les résultats se font attendre, l’enjeu principal est de savoir si Rudi Garcia va réussir à convaincre son équipe, actuellement 7e de Serie A. Et pourquoi pas reprendre « un giorno all’improvviso » à la guitare pour remobiliser ses troupes ?
Par Tristan Pubert