- Italie
- Naples
Rudi Garcia à Naples : la revanche du challenger
Surprise à Naples. Dans un communiqué publié ce jeudi soir, le champion d’Italie a officialisé la nomination de Rudi Garcia au poste d’entraîneur. Alors que d’autres noms étaient pressentis, ce sera finalement l’ancien Romanista qui devra assurer la relève de Spalletti. Rien que ça.
Le 29 mai dernier, alors que les Napolitains vivent un rêve éveillé, une annonce est venue leur saper le moral. « Je vais prendre une année sabbatique, je me sens fatigué et je dois me reposer », annonce Luciano Spalletti. Le divin chauve quitte la Campanie avec le sentiment du devoir accompli, mais laisse aussi tout un club, toute une ville dans le doute. Qui pour prendre la succession de Spalletti ? Christophe Galtier ? Vincenzo Italiano ? Paulo Sousa ? À la stupeur générale, Aurelio De Laurentiis s’est laissé convaincre par Rudi Garcia. « J’ai le plaisir d’annoncer, qu’après l’avoir connu et fréquenté ces dix derniers jours, Rudi Garcia sera le nouvel entraîneur du Napoli. Je lui souhaite la bienvenue et surtout bonne chance », se félicite le sulfureux président napolitain.
✍️ Rudi Garcia has been named as Napoli's new coach! Welcome, Rudi! 👋 pic.twitter.com/ji4qeHFyfB
— Official SSC Napoli (@en_sscnapoli) June 15, 2023
La surprise donc. Loin d’être le choix numéro un, le bourreau de Pep Guardiola retrouve donc du service au pied du Vésuve. Et ce choix de la direction napolitaine est très loin de faire l’unanimité. Depuis son départ de Lyon au printemps 2021, Garcia a quelque peu disparu des radars footballistiques, décidant de renfiler le bleu de chauffe en Arabie saoudite. À la tête d’Al-Nassr, le champion de France 2011 a connu une fin d’aventure tumultueuse, en raison notamment de l’arrivée d’un certain Portugais. Forcément, le voir prendre les commandes du champion d’Italie en titre ressemble à un grand écart. Mais pourquoi lui ? Si Christophe Galtier était annoncé avec insistance à Naples, les négociations n’avançaient pas assez vite selon De Laurentiis. Autre candidat, Vincenzo Italiano, tout proche de rejoindre les Partenopei, avant de faire volte-face et de continuer son aventure avec la Fiorentina. Les possibilités s’amincissaient, c’est alors que sergent Garcia est apparu et a charmé le producteur de cinéma.
Une erreur de casting, vraiment ?
« Quel plaisir de retourner en Italie. » Sept ans et demi après son passage à Rome, le guitariste est de retour dans la Botte pour un défi de taille. Si l’ancien Dijonnais a laissé de beaux souvenirs avec la Roma (deux fois deuxième en 2013-2014 et 2014-2015, dix victoires consécutives lors de sa première saison à Rome, record jamais égalé), c’est un tout autre challenge qui l’attend 225 kilomètres plus au sud. Avec Luciano Spalletti, les tifosi napolitains ont goûté au caviar et n’ont certainement pas envie de se remettre au tarama. Le défi de Garcia : rendre le Napoli capable de capitaliser sur ce Scudetto. Un challenge XXL pour un tacticien qui devra dans un premier temps gérer les possibles départs de cadres (Osimhen, Kvaratskhelia, Min-jae, Zambo Anguissa, Lobotka) et maintenir le cap avec une équipe ambitieuse et conquérante. « C’est un choix, il mérite un club important comme le Napoli. C’est un super entraîneur capable de naviguer et performer dans les situations complexes et pas à son avantage », avance l’ancien directeur sportif de la Roma, Walter Sabatini, pour Rai Radio.
S’il n’avait rien d’évident, ce choix est finalement cohérent tactiquement et s’inscrit dans la lignée de Spalletti. De la même manière que son prédécesseur (à un degré moins important, on vous l’accorde), l’ancien Dogue est adepte d’un football offensif, rythmé, visant à avoir la possession avec un 4-3-3 (quasi) identique à celui du divin chauve. Il suffit de jeter un œil à son football développé à Rome qui a quelques similitudes avec ce Napoli 2022-2023. « C’est un excellent choix de la direction napolitaine. Garcia est le choix juste. Il est aussi maniaque que Spalletti et aime développer un jeu similaire à son prédécesseur, en se concentrant énormément sur les petits détails », confie Marco Tumminello, lancé dans le grand bain par Garcia à la Roma. Sans compter qu’après son passage à l’OM, il sait composer avec un environnement bouillant comme Naples sait en offrir. Après tout, Spalletti n’avait rien gagné de notable avant son arrivée dans la ville aux 500 coupoles et partait avec un déficit de crédit, pour finalement réussir à imposer sa patte. Le Patrick Swayze de Nemours va connaître à 59 ans l’un de ses plus fantastiques challenges sur un banc. Il n’a rien à perdre, mais tout à gagner.
Naples enfonce l’AC MilanPar Tristan Pubert