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ACTU MERCATO

Roule, Petit Vélo

Par Swann Borsellino
4 minutes
Roule, Petit Vélo

Mathieu Valbuena, 2006-2014. Arrivé du National dans l'anonymat le plus total, le meneur de poche est parti comme il est arrivé : sans faire de bruit. Membre le plus ancien de l'effectif phocéen, « Petit Vélo » a traversé ces huit années en véritable cycliste : souvent en danseuse, tout en débauche d'énergie, connaissant parfois la fringale et, surtout, de nombreuses chutes. Ça valait bien un adieu.

Petit frère a donc déserté son terrain de jeu. Et c’est peu dire qu’il y a huit ans, Mathieu, tu marchais à peine mais rêvais déjà de bagnoles et de fringues. Il faut admettre qu’avant d’enfiler des horreurs, tu en as vendues, à Intersport. Là-bas, pas de bottes de sept lieues mais quelques chaussures bas de gamme que tu aurais peut-être pu monnayer toute ta vie. Dans ton magasin, tu te serais très certainement embrouillé avec un client un peu pénible et sans te manquer de respect, ni à toi, ni à tes petits bras, ça aurait peut-être fini comme cet après-midi-là, à Lorient. Ce week-end d’avril 2013, tu t’es pris le bec avec un adversaire, comme souvent. Sauf que cette fois, Fabien Audard t’a mis une tarte dans la gueule, exauçant ainsi le rêve de milliers de personnes. Tu te serais vu en train d’essayer de t’extirper des bras de Modou Sougou, l’air fâché et décidé à en découdre, tu aurais rigolé. Car au cours de ces huit années, tu as appris l’autodérision. Tu sais que tu fais rire, souvent malgré toi, alors tu réponds. Mais sur le terrain. Et avec Audard, ça s’est terminé comme avec beaucoup de tes détracteurs : un coup franc dans le petit filet la saison suivante.

Comique malgré toi

C’est un fait, Mathieu : tu es drôle. Même Didier Deschamps a montré ses dents de lait quand, lancé par Karim Benzema, tu as glissé dans la surface lors de France – Jamaïque. Les chutes ont fait partie de ta vie, Petit Vélo. Au vrai, il y a du Andy Schleck, en toi : souvent, tu tombes pour rien et parfois, tu es juste maladroit. Comme ce jour-là, face à Nice, où après ton but, tu t’es vautré en voulant dégainer une glissade. Sauf que la glissade sur pelouse parfaite et légèrement humide, c’est un truc d’Anglais un peu classe, alors très peu pour toi. Toi Mathieu, tu es un ringard. Mais ne change rien, tu es chouette comme ça. Que serions-nous sans ta légendaire sortie de stade Vélodrome, le jogging un peu relevé, le sac à dos en cuir trop grand sur les épaules et le pas pressé sur le parking ? Au fond, c’est peut-être la bonne attitude à avoir après une défaite à la maison face à Nancy. De toute façon, tu l’as dit toi-même : « Quand je me vois marcher à la télé, je n’aime pas. Je me dis « Eh ben, si je ne le connaissais pas, celui-là, je trouverais qu’il fait le beau » . Mais bon, je suis comme ça » . Oui, tu es comme ça, tout en veste en jean sans manches, en Vivelle Dop, en tatouage tribal, en caleçon bariolé et en dégaine sponsorisée par NRJ12 en vacances à Mykonos, cet été. Mais tu es aussi le troisième joueur le plus capé de l’histoire de l’Olympique de Marseille. Et ça, ça en impose sur un CV.

Vidéo

Buts de folies et dents de scie

Évidemment, il y a ta date de naissance. Le 3 octobre 2007. Anfield, contrôle orienté, frappe dans la lucarne de Reina, réception sur le postérieur et célébration de celui qui ne comprend pas trop ce qu’il vient de faire. À coup sûr un moment clé car il témoigne de la relation que tu as eue avec Éric Gerets, un homme important de ton aventure marseillaise. Mais tout phocéen qui se respecte sait que ton véritable coup d’éclat en Ligue des champions n’est pas celui-là. À l’OM, tu n’as marqué « que » 38 buts en huit ans, mais tu en as claqué de très jolis. Ce 6 décembre 2011, à Dortmund, tu as réalisé un chef-d’œuvre. Comme un symbole, dans un maillot orange à vomir. Un moment que Roman Weidenfeller et les supporters phocéens n’oublieront jamais, puisque ce but a été celui de la qualification pour les huitièmes de finale. En Russie, tu retrouveras le Spartak. Des types à qui tu as calé une lucarne parfaite d’un joli tir en pivot. Le 25 janvier 2008, tu as inscrit ton premier doublé en Ligue 1. Et comme tu ne fais rien comme les autres, tu as mis une lucarne de 35 mètres et un piqué parfait dont Benoît Costil se souviendra toute sa vie. La vérité, c’est qu’entre les moments drôles et les moments d’extases, on n’oublierait presque que tu as parfois été mauvais. Que tu as chauffé le banc de touche. Que Ronald Zubar t’a sauvé la peau quelques fois. Que 2012-2013 a été ta seule vraie bonne saison. Ton dernier but face à Montpellier, un lob complètement fou, symbolise parfaitement ce que tu as fait à Marseille. C’était du génie aberrant par un homme aussi constant en équipe de France qu’inconstant en club. C’est peut-être pour ça qu’après huit ans de bons mais surtout de loyaux services, tu files au Dinamo Moscou. Tu disais savoir « qu’un humeur, c’est grand, mais que toi, tu es petit » , mais c’est faux, petit frère. Tu es bien plus grand qu’un Hummer. La preuve, tu as acheté une Lamborghini.

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