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Rossi et Levante, paris gagnants ?
Arrivé cet hiver avec le costume de joker pour sauver la peau du Levante, Giuseppe Rossi confirme être un renfort de poids dans cette opération maintien. Et si les choses persistent dans ce sens, l’Italien pourrait voir arriver une récompense.
Il suffit de peu de choses pour être romantique. Un bouquet de fleurs, un tendre post-it avant de prendre son petit-déjeuner ou bien passer son manteau sur les épaules de sa bien-aimée, si un vent froid s’invite sur le chemin. Pour Giuseppe Rossi, son arrivée à Levante n’avait en soi rien de très glamour. Par le passé, sa venue à la Fiorentina était plus parlante, mais après de belles promesses, sa troisième blessure au genou occasionne une saison 2014-2015 loin des pelouses. Sur la pente ascendante depuis septembre, Pepito ne joue à son goût pas assez avec les Viola. Désireux de plus de temps de jeu, Rossi décide d’opter pour le bas de tableau de Liga. Pire, chez la lanterne rouge. Si le choix surprend du monde, l’alchimie démarre à peine arrivé dans la banlieue de Valence. Pour sa présentation, l’Italien est accueilli par un vieil homme en bas de la tribune présidentielle, tout heureux de pouvoir s’adresser à la recrue et de le serrer dans ses bras, comme un frère. « Si tu savais comme je suis heureux de te voir ici… Merci beaucoup d’être venu, merci d’avoir choisi notre Levante. Nous savions que tu avais d’autres options, mais tu as choisi Levante. Merci pour tout ! » L’émotion est réelle, les pleurs aussi. Dans la foulée, le numéro 21 termine sa présentation à l’aide de quelques jongles, sous l’œil des caméras. Mais l’essentiel est ailleurs : Rossi s’est rendu compte qu’il débarquait dans un club à la recherche d’un guide. Et pour préserver le cœur de ses supporters, Pepito va devoir assumer ce rôle.
Soleil Levante
Depuis janvier, Rossi s’est engagé avec le Levante sur un prêt de six mois. La situation est alarmante à l’origine : six défaites sur les huit dernières rencontres, et déjà un entraîneur remercié au mois d’octobre. D’ores et déjà, la réception de Las Palmas paraît fondamentale pour, dans un premier temps, retrouver une dynamique positive. Depuis le banc de touche, Rossi observe ses partenaires mener la danse contre les Amarillos et s’offre un quart d’heure de jeu pour savourer sa première victoire avec les Granotes (3-2). Même si son apport concret est encore loin d’être effectif, les esprits semblent plus sereins. Après la rencontre, son ancien coach à Villarreal est catégorique. « L’apport de Rossi va être énorme, estime Juan Carlos Garrido dans Marca. Normalement, les équipes possèdent deux types d’attaquants. D’abord le buteur, le point d’appui qui joue devant. Ensuite, le joueur de rupture, prêt à faire le travail pour redescendre, récupérer le ballon, se déplacer sur les ailes, combiner, créer du jeu et faire des passes. Avec Rossi, tu as ces deux profils dans un seul joueur. » Un descriptif élogieux, sans faire état de sa capacité à la rechute physique. Et pour cause : avant de se faire les croisés, Rossi avait réalisé sa meilleure saison en 2010-2011 au sous-marin jaune, avec 18 banderilles au compteur. L’impact du joueur sur le terrain est progressif, à l’image de son intégration au sein du collectif valencien. Contre un Getafe en pleine chute libre, l’électron libre joue le rôle du bourreau avec une passe décisive et un but (3-0). En somme, la lumière que Levante recherchait depuis des mois.
Le maintien, puis l’Euro ?
Aujourd’hui, Rossi comptabilise cinq buts en treize journées de Liga. Certes, c’est moins que lors de son premier passage dans la communauté de Valence. Mais pour le Levante, ce ratio reste très utile quand on sait que le club est adepte des sauvetages de dernière minute en Liga, comme la saison passée. Deux mois après le retour du Bambino sur des terres où ses genoux espèrent garder la forme, Levante s’est remis dans le sens de la marche. Résultat ? Deux matchs nuls et deux victoires sur les six dernières rencontres. Un coup de collier du Levante qui coïncide avec celui de Beppe, parti pour faire sa promotion avant l’été à venir. « Si Conte m’appelle, je suis prêt, expliquait-il fin mars au Mundo Deportivo. Mon rêve absolu reste de revenir avec laNazionalepour l’Euro, même si cela s’annonce difficile. Je donnerai tout pour réussir cet objectif parce que dans la vie, on ne sait jamais. » Et après tout, pourquoi pas ? Lors de la gifle reçue par l’Italie contre l’Allemagne (4-1), Simone Zaza et ses quatre buts inscrits pour la Juve dans toute la saison étaient titulaires à Munich… Toujours vierge de compétition internationale sous le maillot azzurro, l’homme de 29 ans sait qu’une fin de saison en apothéose au Levante peut lui ouvrir la porte de la France, et ravir ainsi les deux parties sur le fil. Avant ce match crucial sur le terrain de Grenade, sans aucune victoire depuis six rencontres, Levante est à deux points de son adversaire, premier non-relégable. Sans s’obliger à courir, Rossi et Levante peuvent prouver qu’ils sont partis à point.
Par Antoine Donnarieix