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Rosario Central, le cauchemar de Boca ?
Cette saison, le football argentin est un hydre à deux têtes : si River Plate se balade lors des compétitions continentales, Boca Juniors et Rosario Central se disputent désormais les deux titres locaux : le championnat et la Coupe d'Argentine. Mais l'équipe entraînée par Coudet peut-elle vraiment gâcher la bonne saison des coéquipiers de Tévez ?
Il a fêté comme jamais un but face à Boca Juniors, sous le maillot de River Plate. Il a enchanté les supporters de San Lorenzo pendant deux saisons. Il est aujourd’hui l’une de ces idoles que la ville de Rosario aime s’approprier. Eduardo Coudet dirige depuis décembre 2014 le club de Rosario Central. Son club de toujours ? On ne le saura jamais. L’homme a porté trois des maillots les plus mythiques du pays. Aujourd’hui, il est, sur le banc de l’une des meilleures équipes, en position de gâcher la saison presque parfaite de Boca Juniors. Et il ne s’en privera pas. Même si les supporters « xeneizes » aiment rappeler qu’il s’est déclaré supporter de Boca dans sa jeunesse. Oui, la lutte finale est lancée.
Un titre chacun ?
À 22h ce dimanche, l’improbable championnat argentin à trente équipes devrait dévoiler une partie de son verdict. La Bombonera en feu verra son équipe affronter Tigre. Une victoire, et le titre tant attendu par Tévez et les siens serait validé. Un match nul ou une victoire laisserait un dernier espoir à Rosario Central qui voyage dans la banlieue de Buenos Aires pour se frotter à Banfield, l’une des révélations de ce tournoi. Surtout, ce scénario offrirait une finale entre Central et Boca le week-end prochain, dans le bouillant Gigante de Arroyito.
Aussi, les deux équipes se disputeront la Coupe d’Argentine jeudi prochain. Bref, un script qui laisse place à de nombreuses possibilités, dont celle d’un effondrement de Boca à la dernière minute, comme en 2006, lorsque Ricardo La Volpe et les siens laissaient échapper le titre lors de la dernière journée. Avant le dénouement d’une saison marquée par le retour à la maison de Carlos Tévez, Eduardo Coudet, entraîneur novice, peut se targuer d’avoir construit en à peine un an une équipe au football séduisant dans le marasme du football local. Une équipe devenue « protagoniste » , adjectif que l’Argentine aime apposer à ceux qui osent encore jouer.
Marco Ruben, meilleur joueur de la saison
Lorsque Coudet débarque sur le banc de Central, il récupère une équipe en crise, dont la simple satisfaction réside dans la domination de son rival et ennemi local, Newell’s Old Boys. Rapidement l’Argentine retrouve un entraîneur au tempérament bouillant. Quelques explosions de joie à la Jürgen Klopp plus tard, Rosario Central, emmené par son buteur Marco Riben (oui, l’ancien d’Évian), s’impose comme l’une des équipes frisson. De retour chez lui, Ruben réalise une saison exceptionnelle avec 21 buts en 28 journées. Bien alimenté par les joueurs techniques que sont Franco Cervi (déjà vendu à Benfica), Walter Montoya ou Giovani Lo Celso, le capitaine des « Canallas » a démarré la saison aux cotés de l’ancien Lyonnais Chelito Delgado. Mais l’ancien international argentin a ensuite laissé sa place à Marcelo Larrondo, complément parfait du puissant Marco Ruben. De quoi charmer Tata Martino, en constante recherche d’un avant-centre pour son « Albiceleste » en crise de jeu : « Le niveau qu’affiche Marco Ruben m’oblige à le prendre en considération lorsque j’établis ma liste » , confiait-il lors de l’émission de radio argentine Super Mitre Deportivo.
Celui qui appartient encore au Dynamo Kiev a récemment annoncé qu’il souhaitait prolonger l’aventure dans son club formateur, et disputer la Copa Libertadores l’année prochaine : « Moi, j’ai pris ma décision, je veux rester à Rosario Central et il faut que les choses soient très compliquées à régler pour que je parte. Mais il y aura certainement d’autres clubs à se battre avec Rosario Central. » Alors que Carlos Tévez a accaparé toute la lumière depuis son retour à Boca, Eduardo Coudet et ses hommes pourraient bien gâcher le scénario rêvé par l’équipe d’Arruabarrena. Le monde du football argentin plaide même en faveur de Central. Ledesma, ancien de River et désormais joueur d’Argentinos Junior, affirmait que « Central était la meilleure équipe du pays » . L’entraîneur de Gimnasia, Pedro Troglio, a lui déclaré que le « champion devait être Rosario Central » . L’Argentine est donc prête pour son dimanche de folie. Et Rosario Central pour devenir la hantise des supporters de Boca Juniors.
Par Ruben Curiel