S’abonner au mag
  • Paraguay
  • Club Libertad

Roque Santa Cruz : « Le 9 doit avant tout être intelligent »

Propos recueillis par Adrien Cornu, à Asuncion
13 minutes

À bientôt 44 ans, Roque Santa Cruz n’a toujours pas raccroché les crampons. Mieux, l’emblématique attaquant paraguayen à la gueule d’ange s’éclate désormais dans un rôle de papa poule au Club Libertad, une sorte de PSG paraguayen.

MG - BELO HORIZONTE - 09/26/2024 - SOUTH AMERICAN CUP 2024, CRUZEIRO x LIBERTAD - Roque Santa Cruz, Libertad player during the match against Cruzeiro at the Mineirao stadium for the 2024 South American Cup championship. Photo: Gilson Lobo/AGIF (Photo by Gilson Lobo/AGIF/Sipa USA)   - Photo by Icon Sport
MG - BELO HORIZONTE - 09/26/2024 - SOUTH AMERICAN CUP 2024, CRUZEIRO x LIBERTAD - Roque Santa Cruz, Libertad player during the match against Cruzeiro at the Mineirao stadium for the 2024 South American Cup championship. Photo: Gilson Lobo/AGIF (Photo by Gilson Lobo/AGIF/Sipa USA) - Photo by Icon Sport

Tu fêteras tes 44 ans cet été, mais tu continues à jouer et à marquer pour Libertad, le double champion du Paraguay en titre. Quel est ton secret ?

J’ai toujours envie et faim de me lever le matin pour aller m’entraîner. C’est le plus important. J’aime m’entraîner et prendre soin de mon corps, ça facilite les choses. Et, au cours de ma carrière, les nombreuses blessures ont fait que je n’ai pas joué un nombre de matchs pléthorique (un peu moins de 900 depuis 1997 tout de même, NDLR). Même si j’ai beaucoup souffert de ça, c’est sûrement l’un des facteurs de ma longévité.

Tu ressens toujours la même excitation avant un match, le même plaisir pendant l’entraînement ?

Franchement, oui. J’adore ça. Puis, au-delà de l’entraînement, la compétition est comme une petite drogue. (Il sourit.) Je me régale à continuer de gagner des titres, à me sentir encore compétitif à mon âge. Et puis, je prends aussi beaucoup de plaisir à faire profiter les jeunes de mon expérience en leur donnant, quand je peux, quelques conseils précieux.

Je passais mon temps à devoir me faire nettoyer le genou parce que ça n’allait jamais vraiment. À la base, je devais venir pour seulement six mois, puis arrêter.

Roque Santa Cruz

Si quelqu’un t’avait dit, à ton retour au Paraguay à 34 ans il y a 10 ans, que tu jouerais encore 10 ans plus tard, tu l’aurais cru ?

Pas du tout. Surtout qu’à l’époque, je suis revenu au pays parce que j’avais des douleurs récurrentes au genou droit qui m’a posé problème toute ma carrière. Je me suis dit : « Bon allez ! Rentre à la maison faire durer le plaisir quelques mois, puis tu arrêteras. » Je passais mon temps à devoir me faire nettoyer le genou parce que ça n’allait jamais vraiment. À la base, je devais venir pour seulement six mois, puis arrêter. Puis finalement, c’est allé en s’améliorant jusqu’à ce qu’aujourd’hui, je joue sans douleur.

Post Instagram Voir sur instagram.com

La fameuse « petite mort » du footballeur à l’arrêt de sa carrière te fait peur ?

Non, car beaucoup d’opportunités s’offrent à moi. Je suis persuadé que ce ne sera pas un problème. J’ai gardé de belles relations avec les équipes avec lesquelles j’ai joué en Europe et notamment avec le Bayern Munich. Le club m’a déjà sollicité à plusieurs reprises pour devenir ambassadeur du club. Quoi qu’il arrive, mon futur est dans le football.

Quel rôle t’attire ?

Je ne sais pas. Je ne serai pas entraîneur, ça c’est certain. La fonction ne m’attire pas. En revanche, pourquoi pas devenir dirigeant, par exemple. J’aime beaucoup tout ce qui est planification, stratégie.

Certains anciens joueurs disent parfois ne plus se sentir en phase avec les codes du football moderne, ce n’est pas ton cas ?

Non. Pourquoi ne pas accepter et s’adapter aux évolutions ? Le football n’est pas le seul domaine concerné. Je pense simplement qu’on est en train de vivre une transition. Les changements sont récurrents et se produisent à un rythme de plus en plus accéléré, oui. Mais en même temps, c’est un challenge pour nous joueurs expérimentés de transmettre la manière dont nous avons vécu nos carrières en essayant de s’adapter à ce que vivent les jeunes d’aujourd’hui. Il faut pour cela être ouvert, flexible. Par exemple, par rapport à mes débuts, l’arrivée de nombreux outils pour s’améliorer et acquérir des connaissances sur l’entraînement, sur la nutrition et la récupération est quand même très bénéfique. Pour moi, le seul danger c’est les réseaux sociaux. Ça peut créer chez eux des problèmes de santé mentale. L’interaction permanente avec les fans et la pression qui en découle ne sont pas saines et peuvent même détruire un joueur. Savoir s’isoler et comprendre qui sont les personnes importantes pour soi est l’une des clés de la réussite. Sur les réseaux sociaux, la plupart des critiques, qu’elles soient positives ou négatives, ne sont pas constructives et n’aident en rien le joueur à progresser et aller de l’avant, au contraire.

Pour les jeunes, vous êtes devenus une sorte de papa du vestiaire, en fait ?

Un peu. (Il sourit.) Mes enfants ont 21 et 19 ans et sont plus âgés que certains joueurs que je côtoie au quotidien. Il est donc naturel que je les considère d’un point de vue plus paternel. C’est gratifiant de les aider à comprendre ce monde du football. Je suis par exemple très content du chemin pris par Julio Enciso (prêté à Ipswich Town par Brighton & Hove Albion, NDLR) qui, à 21 ans, est déjà le meilleur joueur paraguayen et a tout pour devenir l’un des meilleurs joueurs du monde. C’est un ami, un gamin top que j’ai vu arriver tout jeune à Libertad. On échange encore régulièrement. Sa mentalité l’emmènera haut. Je lui souhaite de pouvoir vivre un jour une Coupe du monde avec la sélection paraguayenne, car cela reste le graal.

Comme lui, tu étais également parti pour l’Europe très jeune après des débuts prometteurs, pour connaître par la suite de nombreux championnats européens : Bundesliga, Premier League, Liga. Lequel as-tu préféré jouer ?

J’ai adoré les trois. Ce sont des phases différentes de ma vie. Au Bayern, de 19 à 26 ans, je me suis beaucoup amusé… Allez, si je devais en choisir un, je dirais quand même l’Angleterre. J’aimais aussi beaucoup le football et les supporters. À Blackburn, c’était le top. Les blessures m’ont lâché, je pouvais m’épanouir vraiment. Les problèmes de genou sont malheureusement revenus à Manchester City, et même s’il y avait une forte concurrence, c’est en grande partie pour cela que je n’ai pas joué beaucoup de matchs là-bas. Mais l’expérience en Angleterre a été magnifique. Le foot y est très traditionnel, et les fans sont ultra-passionnés. Les stades sont toujours pleins, le terrain rapide. Chaque match a la même saveur, et le championnat concentre beaucoup des meilleurs joueurs du monde.

Roque Santa Cruz avec Manchester City en 2009.
Roque Santa Cruz avec Manchester City en 2009.

La Liga du début des années 2010 avec le Barça de Guardiola, le Real de Mourinho, le Valence d’Emery, le Bilbao de Bielsa, le Málaga de Pellegrini, c’était quelque chose aussi…

Évidemment. Rien que le fait de jouer contre le Barça à cette époque était incroyable. Vous étiez là et voyiez en face Messi, Xavi, Iniesta, Villa, Busquets, Puyol, Dani Alves. C’était dingue, et on ne reverra peut-être jamais ça. Le Camp Nou semblait tellement grand, et Messi le rendait encore plus grand. (Rires.) Cette équipe est devenue le modèle que tout le monde a voulu reproduire. C’est unique.

Tu as fait partie du très bon Málaga passé tout proche d’une demi-finale de Ligue des champions en 2013, qu’est-ce qui vous rendait si forts ?

Nous avions une sacrée équipe. À toutes les lignes, il y avait de grands joueurs expérimentés. Demichelis, Monreal, Toulalan, Cazorla, Isco, Joaquín, Batista, Saviola. Tout ça chapeauté par Manuel Pellegrini, ça ne pouvait que rouler. Pellegrini figure parmi les meilleurs entraîneurs que j’ai connus sur le plan du management. Malheureusement, l’aventure Málaga a tourné court à cause des problèmes rencontrés par les propriétaires du club.

Et vivre à Málaga, c’est quand même autre chose que de vivre à Blackburn, non ?

C’est différent, c’est sûr. Quand je suis arrivé à Málaga, mes enfants étaient assez grands pour pouvoir profiter de la plage et du soleil. Ils avaient grandi en Angleterre dans un climat froid, humide et pluvieux. Pour ma femme qui venait de vivre 12 ans en Angleterre et en Allemagne, ça a aussi été très agréable. À tel point que lorsque les problèmes financiers de Málaga ont commencé et que tout le monde est parti, j’ai décidé de rester à Málaga parce que ma famille y était très bien, que j’y étais heureux.

J’étais fan de Stefan Effenberg. Il avait une personnalité très forte, beaucoup de confiance en lui et a transmis ça à toute l’équipe.

Roque Santa Cruz

Dans ta carrière, quel est le défenseur le plus pénible que tu as eu à affronter ?

Lilian Thuram. Il était tellement impressionnant physiquement. Je me souviens d’un match de Ligue des champions face à la Juve, club où il jouait. Pas l’une des meilleures soirées de ma carrière.

Et le joueur le plus fort avec lequel tu as joué ?

J’étais fan de Stefan Effenberg. J’ai beaucoup appris de lui en tant que coéquipier. Il avait une personnalité très forte, beaucoup de confiance en lui et a transmis ça à toute l’équipe. C’était impressionnant et ça m’a marqué. Il était aussi très puissant. Je l’ai toujours vu comme une source d’inspiration. Par la suite, j’ai essayé moi-même d’insuffler cet état d’esprit dans les équipes où je suis passé. Stefan était un capitaine toujours positif, peu importe la situation. Il donnait l’impression que tout était toujours sous contrôle.

Ce n’était pas impressionnant d’arriver à 19 ans dans une équipe aussi testostéronée que le Bayern de l’époque ?

C’est vrai que je me souviens avoir ressenti cela, que le vestiaire était rempli de mecs aux personnalités très fortes. Le Bayern avait encore une structure très traditionnelle avec un effectif en grande majorité allemand. Et moi, j’étais là, je ne parlais qu’espagnol et un tout petit peu anglais au début. Heureusement, il y avait Bixente Lizarazu. Lui parlait espagnol grâce à son passage à Bilbao et ça a bien matché entre nous. Puis sont arrivés Pablo Sergio et Giovanni Élber avec qui j’ai vite tissé des liens.

Roque Santa Cruz, avec Mehmet Scholl et Valérien Ismaël au Bayern Munich en 2005.
Roque Santa Cruz, avec Mehmet Scholl et Valérien Ismaël au Bayern Munich en 2005.

Quel passeur a le plus régalé l’avant-centre de grande taille que tu étais ?

Il y en a eu pas mal. Là comme ça, je dirais Zé Roberto, Ballack, Isco, Santi Cazorla et Joaquín. Pour envoyer un bon ballon, c’est pas mal, non ? Ce fut une bénédiction pour moi de pouvoir jouer avec autant de superbes joueurs.

Quel est le joueur avec lequel tu aurais aimé jouer ?

L’année où j’ai quitté le Bayern, le club a recruté Franck Ribéry. J’aurais adoré pouvoir jouer avec lui. J’admire beaucoup le joueur qu’il était.

À quel moment t’es-tu senti le plus fort ?

Pendant ma première saison à Blackburn, débarrassé des pépins physiques. Je me suis vraiment éclaté. Puis de nouveau, le genou a coincé. C’est un peu l’histoire de ma carrière. Souvent, j’ai fait six bons mois, puis blessure, puis de nouveau six bons mois, puis nouvelle blessure, etc. Quand je suis parti de City pour l’Espagne, c’était pour voir si mon genou me permettrait de rejouer.

De quoi es-tu le plus fier ?

Justement, de m’être toujours battu pour revenir plus fort après les nombreuses blessures que j’ai eues, à chaque fois avec le même enthousiasme.

Le quart de finale perdu de justesse face à l’Espagne en 2010 (1-0) après qu’Óscar Cardozo a raté le penalty d’une éventuelle ouverture du score est-il ton plus grand regret ? 

Ça fait partie des souvenirs les plus douloureux, c’est clair. Mais je suis quand même très fier d’avoir pu chanter l’hymne national de mon pays plus de 100 fois (112 sélections, NDLR).

Ce soir-là, Zidane n’a pas perdu un ballon et évoluait avec une classe incroyable. Je le regardais comme un gamin.

Roque Santa Cruz

Quel titre as-tu préféré gagner ?

La Ligue des champions, le plus prestigieux.

Au-delà du titre acquis en 2001, quel est ton souvenir le plus marquant dans la compétition ?

La fois où nous avons affronté le Real Madrid des Galactiques, j’ai pu me rendre compte à quel point Zidane était fort. Dans toute ma carrière, c’est l’adversaire qui m’a le plus impressionné. Ce soir-là, il n’a pas perdu un ballon et évoluait avec une classe incroyable. Je le regardais comme un gamin. Pour certains joueurs, on sait à quel point ils sont bons et quand on joue contre eux, ce n’est pas une surprise. Lui ? Pffff ! Il était magique. Sa faculté à rendre tout simple, c’était bluffant.

Dans quel stade as-tu préféré jouer ?

Encore plus que le Bernabéu ou le Camp Nou, j’ai adoré l’ambiance du Westfalenstadion à Dortmund. L’une des plus impressionnantes que j’ai connues. L’Europe a de superbes ambiances et il y a des stades très spéciaux. Quand vous allez à San Siro un soir de Ligue des champions, quelque chose se passe. L’atmosphère y est particulière, même quand ce n’est pas un club de Milan en face. Je me souviens de la finale de Ligue des champions que nous y avons jouée face à Valence en 2001, c’était incroyable. Même chose à Old Trafford. C’est toujours agréable. Et encore, à l’époque, je n’en ai pas toujours profité. Quand tu es joueur et plutôt un jeune joueur, la concentration fait que tu n’apprécies pas forcément l’instant. Tout va très vite. À mon âge, c’est différent, tu savoures, tu profites.

Roque Santa Cruz en 2012 du côté de Málaga.
Roque Santa Cruz en 2012 du côté de Málaga.

Quel entraîneur a été le plus important pour toi ?

J’ai beaucoup appris de chacun d’eux. Tous ont été très différents. Par exemple, Felix Magath a parfois été très dur avec moi, et notre relation n’a pas toujours été facile, mais j’en garde un très bon souvenir. Il était globalement très exigeant avec les Sud-Américains parce qu’en Allemagne, à l’époque, nous avions la réputation d’être un peu fainéants en matière d’entraînement physique. Son niveau d’exigence m’a poussé à faire toujours plus. J’aurais pu péter les plombs, me sentir persécuté, mais finalement, je me dis que s’il était comme ça, c’est parce qu’il croyait beaucoup en moi. Aujourd’hui, j’en ai de très bons souvenirs.

Avec le recul des années, quel regard portes-tu sur l’évolution du poste de numéro 9 ?

J’adore les variantes qui sont mises en place aujourd’hui. Par exemple, j’aime beaucoup la manière dont Luis Enrique utilise Ousmane Dembélé au PSG depuis quelque temps. Avant ça, j’avais adoré les saisons de Benzema au Real. Le 9 n’est plus seulement un buteur, il doit être capable de jouer, de décrocher, de venir semer le désordre. Je pense que c’est d’ailleurs beaucoup plus difficile pour un défenseur que de défendre sur ce type de joueur qui brouille les pistes et ne donne pas de repères. Le plus important est l’intelligence. Le 9 doit avant tout être intelligent, savoir identifier les espaces exploitables. Tout ça a commencé avec le Barça de Guardiola, Messi et Villa.

J’ai souffert quand Roger a pris sa retraite. C’était mon idole. S’il jouait en Australie à 3 heures du matin, je me levais à 3 heures du matin pour regarder ses matchs.

Roque Santa Cruz

Aujourd’hui, quel avant-centre apprécies-tu particulièrement ?

Pour moi, Kane est le meilleur à ce poste. Le petit Julián Álvarez est aussi bluffant. Et sinon, il ne joue plus au top niveau mais, dans un registre différent, j’ai beaucoup aimé ce que faisait Olivier Giroud.

Et petit, c’était qui ton idole ?

Van Basten. Déjà à l’époque, lui était capable d’être clinique dans la surface, mais aussi d’exister en dehors. Comme moi, il a eu pas mal de pépins, même si pour lui, le problème était plutôt la cheville.

L’image du beau gosse un peu nonchalant a pu te jouer des tours par rapport à ça ?

(Il sourit.) Non, je ne pense pas.

Ce côté mec un peu propre sur lui, ça vient de ton amour pour Roger Federer ?

(Il rit.) J’ai souffert quand Roger a pris sa retraite. C’était mon idole. Je le suivais partout. On est de la même année. S’il jouait en Australie à 3 heures du matin, je me levais à 3 heures du matin pour regarder ses matchs. Il était tellement à part. Sa dernière finale gagnée face à Rafa Nadal à Melbourne, c’était très fort. Et j’ai rarement autant souffert que lors de la finale de Wimbledon face à Novak Djokovic en 2019.

Tu l’as déjà rencontré ?

Pas encore, non. Mais j’aimerais beaucoup.

Quand c’est l’heure, c’est Müller

Propos recueillis par Adrien Cornu, à Asuncion

À lire aussi
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

13
Revivez PSG-Nice (1-3)
Revivez PSG-Nice (1-3)

Revivez PSG-Nice (1-3)

Revivez PSG-Nice (1-3)
13
Revivez PSG-Nice (1-3)
Revivez PSG-Nice (1-3)

Revivez PSG-Nice (1-3)

Revivez PSG-Nice (1-3)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine