- Euro 2012
- Groupe D
- Angleterre/Ukraine (1-0)
Rooney signe son retour
Pas toujours bandante, l'Angleterre a une nouvelle fois été très difficile à bouger. Ce n'est pas une équipe d'Ukraine dominatrice qui dira le contraire, tant la charnière dirigée par un bon John Terry a bien fait le boulot. Ce dernier a même sauvé un but qui aurait dû être validé. Mais au final, c'est Rooney qui a marqué.
But : Rooney (48e) pour l’Angleterre
L’Euro 2012 a délivré ses premières vérités, ce soir, au terme du premier tour. La règle implacable de cette édition ? Il valait mieux ne pas gagner son premier match pour se qualifier. Après la Russie, le Danemark et la Croatie, l’Ukraine l’a prouvé en s’inclinant face à une équipe d’Angleterre en manque de repères, mais terriblement efficace à l’envie. À l’image d’un Wayne Rooney sevré pendant une mi-temps avant d’être affamé.
Si le Roo’ s’est cherché après de longues minutes à regarder les autres depuis la touche, Gerrard a donné le la en marchant. Mais avec une classe et des coups de patte que lui envient encore les hommes d’Oleg Blokhine. Avec un peu plus de justesse technique et de qualité de frappe, le dénouement aurait été tout autre, tant les Three Lions se sont fait brasser par l’Ukraine. Une statistique illustre parfaitement la mainmise de l’Est sur l’Ouest lors des vingt premières minutes du match : avec une possession de 63% et quatre tirs au but à zéro, le pays hôte a montré qu’il voulait taper dans le pudding comme un mort de faim ayant traversé le rideau de fer.
Rooney ne manque pas de toupet
Il s’en faut de peu pour que la mine de Garmash retombe dans la lucarne de Hart (6e) et qu’elle fasse exploser la Donbass Arena de Donetsk. Installés dans le royaume, les Ukrainiens optent souvent pour les frappes lointaines. Celles de Konoplianka (20e) ou Gusev (23e) manquent de faire mouche. Quant à la balle enroulée du gauche de Iarmolenko à l’entrée de la surface, elle aurait inquiété le portier de City, si elle n’avait pas eu cette puissance digne d’un poussin.
En face, l’Angleterre pointe timidement le bout de son nez tremblant. Seul Rooney fait frissonner Pyatov sur un centre d’Ashley Young à la demi-heure. Mais, encore peu habitué à son renard sur la tête, le Mancunien décroise trop son coup de casque et vendange l’offrande. Il faut attendre la deuxième période pour voir leur deuxième occasion franche. Juste avant que Zlatan ne se prenne pour JPP à Kiev, le génial général Gerrard travaille côté droit et envoie un centre dévié au premier poteau par Kacheridi. Le toupet enfin replacé, Rooney coupe au deuxième pour scorer (1-0, 48e).
L’Ukraine marque, mais Terry annule le but
L’Angleterre prend doublement l’avantage : au score et en tête du groupe D. Même dans le jeu, les Anglais parviennent enfin à rivaliser. Sauf à l’heure de jeu où l’Ukraine égalise… sans que l’arbitre n’accorde le but. Lancé dans le dos de la défense, Dević arme une frappe contrée, dont la trajectoire l’emmène vers le but. Terry se jette et dégage. Sauf que le ralenti est formel, comme au bon souvenir de Lampard contre l’Allemagne en 2010, il y avait bien but. On voit déjà de quel côté la réponse de la FIFA penchera à propos du débat sur la vidéo sur la ligne en juillet prochain…
Derrière, Hart joue les gardiens de handball sur un boulet de Konoplianka (74e), le plus dangereux des hommes en bleu. Mais, globalement, le bus à impériale ferme bien l’entrée du parking. L’entrée d’un Sheva superstar, acclamé pour sa probable dernière cape sous le maillot ukrainien, n’y change rien. L’Angleterre peut avoir le sourire ce soir. Annoncée en morceaux avant le tournoi, elle se qualifie pour les quarts de finale, qu’elle disputera face à l’Italie, en terminant première de sa poule. Les Rosbeefs laissent au passage un joli cadeau aux Français : l’Espagne.
Par Arnaud Clement