- C1
- Chelsea/Manchester Utd (0-1)
Rooney brise le mauvais sort
Dans le quart de finale le plus serré de la compétition, Manchester United repart de Chelsea avec une victoire (1-0) et l'espoir de s'offrir une demi-finale contre Schalke.
Chelsea 0 – Manchester United 1
But: Rooney pour Manchester
« Nous sommes meilleurs qu’eux » éructait Patrice Evra avant le match. On sait le latéral gauche de Mancunien adepte du verbatim agressif. On est servi. Le remake de la finale de 2008 commence sur de très bonnes bases. Les Red Devils, qui restent sur trois défaites de rang face aux Blues en championnat, avaient à cœur de faire vaciller leur adversaire avant le retour à Old Trafford. C’est chose faite avec cette précieuse victoire à Stamford Bridge (la première depuis 2002) grâce à un but de Wayne Rooney. Histoire de continuer dans les premières, Sir Alex Ferguson surprend avec la titularisation surprise de Rio Ferdinand en défense centrale. Avec le retour de l’Anglais après dix semaines d’infirmerie, leback four mancunien est au complet (Evra, Vidic, Ferdinand, Rafael). Fergie continue avec son équipe-type new-look avec un milieu Carrick-Park-Giggs-Valencia. Soit un seul milieu défensif (Park jouant dans l’axe). C’est clair, Sir Alex ne veut pas subir. Devant, Rooney épaule Chicharito et Nani squatte le banc. Ancelotti n’est pas en reste et innove avec la mise au ban(c) de Florent Malouda et la titularisation du duo inoffensif Torres-Drogba (5 passes échangées en 170 minutes de jeu communes). Une attaque musclée qui doit envoyer des coups d’épaules à tout va. Règlement de la C1 oblige, Ancelotti doit se passer de la crinière de David Luiz (il a déjà joué avec Benfica). Anelka, pourtant meilleur buteur de Chelsea en C1, ronge son frein sur le banc de touche.
Le début de match est à l’avantage des Blues. Sur leur pelouse, les Londoniens monopolisent la chique et cherchent systématiquement les deux pointes offensives. Bosingwa et Zhirkov exploitent au maximum les décalages sur les côtés. Mais petit à petit, MU reprend son jeu de passes et confisque la balle. Il faut attendre vingt minutes pour voir Didier Drogba miner Van der Sar qui bouche bien son angle. Une alerte qui donne un coup de fouet aux ouailles de Fergie. MU reprend immédiatement le contrôle du jeu. Dès que les Reds Devils accélèrent, Chelsea tire la langue. Sur un délice de transversale de Carrick, Giggs contrôle de volée et grille Bosingwa sur la prise de balle. La suite ? Un cas d’école. Centre en retrait, plat du pied de Rooney, poteau rentrant, 1-0. MU a fait le plus dur, Giggs (37 balais) est un génie et Rooney s’abstient de célébrer son but face à la caméra.
Le sauvetage de Patrice Evra
Un but qui réveille les ardeurs des Blues. Toujours aussi physique (Ramires-Essien, ça envoie du bois), Chelsea multiplie les dédoublements et les centres – surtout du côté de Patrice Evra, CQFD. Malheureusement, Drogba et Torres peinent à placer leur crâne. United laisse le jeu aux Blues et opère en contre. Alors que Chelski tire la langue défensivement, Torres manque la gonfle sur un centre de Drogba mais trompe Van der Sar qui est sauvé par son montant. Lampard surgit et voit la chique sauvée devant la ligne par Evra. C’est le bordel et tous les schémas tactiques foutent le camp.
Un postulat qui prend de la consistance avec la blessure de Rafael au retour des vestiaires. Le Brésilien pleure sa race suite à un contact avec Drogba et laisse son genou au sol. Faute de banc, c’est Nani qui rentre à la place du Carioca, Valencia passant arrière droit pour le coup. La chance de Chelsea ? Difficile à dire tant le rythme est cassé. Il faudra un retourné de Drogba pour réchauffer l’assistance. A vrai dire, DD est le seul Blues à se donner comme un dératé. L’ancien marseillais bouge sacrément un pâle Patrice Evra mais n’arrive pas à tirer les siens vers le haut. Sur un contre, les locaux passent près du 2-0 après un bon travail de Nani sur le côté droit. Conscient que son équipe ne marche pas, Ancelotti fait rentrer Anelka pour… Drogba alors que Torres est hors du coup. L’argent a sa propre logique. Dans le même temps, Malouda déboule sur le pré pour dynamiter le côté droit adverse. Histoire de continuer sa soirée moyenne, Evra se retrouve KO après un missile de Bosingwa envoyé directement dans sa face. Sur un nouveau centre du Portugais, Torres se détend et Van der Sar s’envole pour déloger la chique de sa main gauche. Les locaux ont laissé passer leur chance.
Le match se délite et donne lieu à des règlements de compte. Ferdinand signe un autographe sur la carotide de Malouda avec ses crampons. C’est beau. Bien muselé, Chelsea opère par intermittence. Ivanovic est même obligé de monterpour apporter le danger sur le but de Van der Sar, signe d’une équipe en panne d’imagination offensive (Fernando qui ?). Et pendant ce temps, Evra continue son grand chelem en se prenant l’épaule d’Anelka directement dans la poire. En revenant sur le gazon avec des cotons dans chaque narine, le latéral gauche est dans le brouillard. D’ailleurs, dans la foulée, il cisaille Ramires dans la surface mais l’arbitre ne bronche pas. Torres, fin psychologue, tentera un bluff monumental dans les arrêts de jeu avec une ignoble simulation dans la surface. L’arbitre ne tombe pas dans le panneau et c’est tout Chelsea qui regarde impuissant les visiteurs célébrer leur victoire.
Sans être génial, MU est venu chercher l’essentiel : la victoire. Derrière un axe central de grande facture, Manchester se paye le droit de rêver pour le retour. Du côté de Chelsea, les interrogations demeurent. Pourquoi avoir persisté avec Fernando Torres totalement indigent ? Une question qui tient sa réponse en un nom : Abramovitch. On savait le quart indécis, il l’est toujours. Mais aux points, Manchester United est largement devant. Attention au KO…
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