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Rony Lopes, à la recherche du temps perdu
Excellent depuis le début de saison avec l'AS Monaco, Rony Lopes (21 ans) a profité du turnover effectué par Fernando Santos lors de ces matchs amicaux pour faire ses premiers pas avec la sélection portugaise. Une belle opportunité pour lui de se montrer et de tenter d'être le Renato Sanches de 2018.
Il existe deux types de sélectionneurs. Ceux qui s’appuient sur un groupe de 30 joueurs et qui ne laissent que très peu de place aux surprises et il y a ceux qui n’hésitent pas à donner leur chance aux plus jeunes dès qu’ils réalisent quelques bons matchs. Fernando Santos, lui, fait clairement partie de la deuxième école. Arrivé à la tête du Portugal le 11 octobre 2014, O Engenheiro a déjà fait découvrir la Selecção à 28 joueurs. Et selon toute vraisemblance, après Kevin Rodrigues, Edgar Ié, Bruma et Ricardo Pereira face à l’Arabie saoudite ce vendredi (3-0), c’est au tour de Rony Lopes de goûter à son dépucelage international contre les Américains.
Et si le Monégasque pense qu’il est déjà trop tard pour attraper le train du Mondial, il n’a qu’à se rappeler le cas de son compatriote Renato Sanches – 15 minutes de Liga Nos au 14 novembre 2015, puis élu meilleur jeune à l’Euro 2016 – et écouter son sélectionneur : « Notre groupe ne sera jamais fermé. Il reste encore du temps avant la compétition. C’est important d’avoir un large choix, c’est pour ça que ces dernières semaines, nous avons parcouru le monde entier pour choisir ceux qui seront les plus à même de se battre jusqu’à épuisement pendant la Coupe du monde. »
Le plus portugais des Brésiliens
Très ému d’avoir été appelé pour la première fois en Selecção, Rony Lopes aurait pourtant pu enfiler une autre tunique, celle du Brésil, où il est né quelques jours après Noël 1995 avant de rejoindre le Portugal à l’âge de quatre ans. Si, pour certains binationaux, le choix de la sélection est difficile, l’ailier monégasque n’a, lui, jamais vraiment douté, clamant son désir de rejoindre l’équipe d’Éder, comme il l’évoquait il y a un an à Maisfutebol : « J’ai fait toutes les sélections de jeunes avec le Portugal. J’ai été approché par la Fédération brésilienne, mais je lui ai expliqué mon point de vue et mon ressenti. Le Portugal m’a tout donné et je suis prêt à tout pour le Portugal. »
Attaché à la Selecção qu’il côtoie depuis les U16, Rony Lopes, annoncé comme un crack au pays d’Amalia Rodrigues depuis son plus jeune âge, a tout de même dû attendre d’approcher les 22 ans pour enfin apparaître avec les A. Il faut dire que le gamin a pas mal vadrouillé depuis sa formation au Benfica Lisbonne, aux côtés entre autres de son grand ami Bernardo Silva. Un départ à Manchester City à quinze ans, un prêt à Lille, un transfert à l’AS Monaco, un nouveau prêt au LOSC puis le retour sur le Rocher. Résultat, une irrégularité dans la performance malgré quelques coups d’éclat, comme ce but inscrit face à Watford en FA CUP le 5 janvier 2013, deux minutes après sa première entrée en jeu avec les Citizens, qui lui permet de devenir le plus jeune buteur de Manchester City du haut de ses 17 ans et 9 jours.
Monaco conquis, Rony s’attaque à la Selecção
Trop tendre et trop timide lors de son transfert à l’AS Monaco en 2015, Rony Lopes est revenu transformé de son prêt au LOSC. Si sa patte gauche est toujours aussi succulente, le futur international portugais semble avoir pris de l’assurance, gère beaucoup mieux ses efforts et n’a plus cette fâcheuse tendance à s’effacer durant une rencontre. Non, désormais installé dans le couloir droit du 4-4-2 – ou 4-2-3-1 – de Leonardo Jardim, Rony Lopes distribue les caviars, fait parler sa vitesse et se mue même en buteur comme face à l’Olympique lyonnais en championnat (3-2) ou contre Beşiktaş en Ligue des champions (1-1). De quoi presque faire oublier à Leonardo Jardim l’ancien détenteur de ce poste, parti cet été à Manchester City : « Bernardo crée plus de déséquilibres avec la balle dans les pieds. Rony est plus dans la vitesse et l’explosion. C’est un joueur qui a besoin d’attention et je suis content qu’il ait été appelé en sélection, car cela récompense son travail. »
jardim 1 paga 0 pic.twitter.com/ZDjr2O5N9y
— Philou (@philousports) 13 octobre 2017
Chaperonné par son coach, adoré par les supporters monégasques – qui l’ont élu meilleur joueur du mois d’octobre –, Rony Lopes semble avoir réussi sa première mission : celle de s’imposer enfin dans un club. Ne lui reste plus qu’à s’attaquer à son objectif principal, celui de devenir un membre régulier de la Selecção. Et cela commence par un bon match face aux États-Unis. Car Fernando Santos a beau donner sa chance au premier qui vient, vu la concurrence à ce poste d’ailier – Bernardo Silva, Bruma, Gonçalo Guedes, Nani, Ricardo Quaresma, Gelson Martins –, mieux vaux ne pas se rater.
Par Steven Oliveira