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Rony le patron
Soumis à de nombreux départs majeurs durant le mercato estival, Monaco voit désormais Rony Lopes comme sa principale arme offensive sur le court et le moyen terme. Ça tombe bien : après s'être révélé à Lille (club qu'il rencontre ce samedi), le Portugais est en feu depuis la seconde moitié de saison dernière.
C’est un nom que beaucoup pensaient lire dans la liste présentée par Fernando Santos. Mais finalement, petite surprise : il n’était pas inscrit parmi les 23 élus partant pour la Coupe du monde en Russie. Après avoir assuré que son « heure viendra(it) » , Rony Lopes (une seule et unique sélection) devait se contenter d’une place de réserviste à côté de onze autres malheureux. Frustrant, au vu des performances majuscules réalisées par le Portugais avec Monaco en compagnie de son partenaire et compatriote João Moutinho, quant à lui bien retenu pour la compétition.
Du côté de la Principauté, on a tenté tant bien que mal de justifier la décision par la voix de Leonardo Jardim au micro de SFR Sport : « Rony a évolué à un haut niveau, notamment lors des six derniers mois. C’est un joueur de qualité qui a beaucoup progressé avec nous. Fernando ne l’a pas pris en sélection parce qu’il a donné plus d’importance à ceux qui ont davantage participé à la qualification de l’équipe pendant ces deux dernières années. Je respecte cette décision et je la soutiens. Même si j’aurais aimé que Rony soit convoqué. » Seule bonne nouvelle : son joueur allait pouvoir se reposer, recharger les batteries et revenir au top dès le début de la nouvelle saison pendant que les mondialistes seraient encore en train de compter le nombre de kilomètres parcourus en avion avec leur équipe.
Combler les vides
Et ça n’a pas loupé. Après avoir collé quinze buts et quatre passes décisives en 2017-2018 (ses meilleures statistiques sur un exercice), Lopes a rallumé le moteur dès la première journée de Ligue 1 2018-2019 contre Nantes. Dans une partie coincée, le Lusitanien titularisé à gauche a tenté, a amené de la vitesse et a dynamisé la rencontre. Avant d’ouvrir le score en catapultant un centre dévié de Stevan Jovetić au fond des filets de Ciprian Tătăruşanu. Monaco, hyper réaliste, pouvait alors dérouler et l’emporter finalement tranquillement sur le score de 3-1. Voilà comment lancer une saison de jolie manière. Et voilà aussi comment confirmer que le leader offensif attendu d’une équipe devrait bien en être son patron par la suite.
Car avec les départs conjugués de Thomas Lemar, Adama Diakhaby, Rachid Ghezzal, Gabriel Boschilia, Keita Baldé, Fabinho et Moutinho, l’ASM se retrouve autant en manque d’armes offensives que de leaders – même si le mercato n’est pas terminé et devrait amener des recrues au sein de l’effectif du Rocher. Bien sûr, Radamel Falcao est toujours là, et le brassard de capitaine devrait bientôt retourner sur son bras. Mais il se murmure que l’attaquant de 32 ans, qui n’est pas éternel, aurait de bonnes chances de s’envoler vers la Chine l’hiver prochain. Dans ce contexte, son partenaire plus jeune d’une décennie est amené à prendre de plus en plus de place, à court et moyen terme, avant peut-être d’être vendu une somme astronomique par un club expert en la matière.
Profiter de son talent
En est-il capable ? Son année 2018 parle pour l’instant pour lui. Ses précédentes expériences, qui l’ont mené à Manchester City (cinq matchs, un pion) et à Lille (qu’il rencontre ce samedi) aussi. « Quand on a joué ensemble, j’ai vu tout de suite l’immense potentiel du garçon. Je me suis même dit « Wow ! » lorsque je l’ai regardé à l’entraînement, se souvient Florent Balmont, qui a partagé la tenue du LOSC avec Lopes en 2014-2015. Franchement, techniquement, il était impressionnant. Qu’est-ce qu’il allait vite… Au-dessus du lot, tout simplement. Et ça ne m’a donc pas du tout étonné de le voir exploser la saison dernière avec Monaco. »
En tout cas, le papa de Rony a d’ores et déjà fixé le nombre de caramels que son fils devait gober cette saison : 25. Avec ça, le bonhomme grossira forcément son influence à Monaco et sa cote à l’international. Son club en sera heureux, et son pays devrait alors pouvoir en profiter. Pour qu’il devienne un joueur majeur de Ligue 1, un pion essentiel de la Selecção et que sa présence à l’Euro 2020 ne fasse plus aucun doute.
Par Florian Cadu
Propos de FB recueillis par FC