- CAN
- Quarts
- Cap-Vert-Afrique du Sud (0-0, 1-2 TAB)
Ronwen Williams, les gants du bonheur
La qualification de l'Afrique du Sud pour les demies de la CAN porte un nom : Ronwen Williams. Le portier sud-africain a été héroïque face au Cap-Vert en offrant tout d'abord le plus bel arrêt du tournoi. Puis en repoussant pas moins de quatre tirs au but. Du jamais-vu dans l'histoire de la CAN.
Il paraît que les tirs au but sont une loterie. C’est en tout cas ce que croient Didier Deschamps, Hugo Lloris ou encore Raphaël Varane. Une chose est certaine en tout cas : avoir un gardien qui maîtrise l’exercice comme personne aide à l’emporter. Et ça, l’Afrique du Sud l’a bien compris. Alors peu importe si Zakhele Lepasa a rappelé l’amour pour le rugby que portent les Sud-Afs en envoyant le cuir entre les poteaux ou si Aubrey Modiba a fait briller le gardien du Cap-Vert. Les Bafana Bafana pouvaient compter sur leur Mickaël Landreau local : Ronwen Williams. Un homme qui a écœuré le Cap-Vert, qui disputait la première séance de tirs au but de son histoire. Et ça, Williams leur a fait payer en repoussant non pas un, pas deux, pas trois, mais quatre tirs au but – il aurait même pu faire le 5/5, puisqu’il a effleuré la tentative de Bryan Teixeira – pour envoyer l’Afrique du Sud en demi-finales de la CAN. Pour la première fois depuis 2000.
Un pied aussi solide que la main
Finalement, la séance de tirs au but de Ronwen Williams est à l’image de son match, où il a notamment repoussé sur sa barre une frappe de Gilson Tavares dans le temps additionnel du temps réglementaire pour ce qui pourrait être le plus bel arrêt de la compétition. Et à l’image de sa CAN où il n’a plus encaissé le moindre pion depuis la défaite face au Mali (2-0) en ouverture. Le tout avec le brassard de capitaine autour du biceps. Devant son écran de télévision, Achraf Hakimi – qui a envoyé son penalty sur la barre transversale en quarts – peut se rassurer : s’il avait cadré sa frappe, Ronwen Williams l’aurait captée. Mais plus que ses arrêts et son leadership, c’est par son jeu au pied que le portier des Mamelodi Sundowns brille dans cette CAN. La preuve qu’il n’y a pas besoin de s’appeler Manuel Neuer ou Ederson pour porter des gants et savoir utiliser ses pieds pour relancer proprement ou envoyer une transversale de 55 mètres millimétrée.
Il faut dire que Ronwen Williams a de la bouteille et en a vu d’autres, lui qui du haut de ses 32 ans facture quasiment 300 matchs dans le championnat sud-africain avec SuperSport United, puis avec Mamelodi Sundowns, qu’il a rejoint en 2022 et avec qui il a remporté le titre national l’an dernier. Puis la première édition de l’African Football League, une sorte de Super Ligue africaine, et lors de laquelle il a écœuré les attaquants du Wydad AC (Maroc) en finale. S’il a mis du temps à se faire un nom, celui qui compte 35 capes internationales – dont une face à la France en 2022 (0-5) – prouve dans cette CAN qu’il est bien l’un des meilleurs portiers du continent. De quoi faire oublier son passage non concluant à l’académie de Tottenham lorsqu’il était plus jeune. Dommage, il aurait pu donner quelques conseils sur les tirs au but à Hugo Lloris.
Par Steven Oliveira