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«Ronaldo prend trop à coeur le Clasico»
Si l'Italie se prosterne devant la maestria barcelonaise, le Portugal pleure lui la piètre prestation de son Ronaldo, quand l'Angleterre s'attarde sur les chants racistes des Ultra Sur. Synthèse des titres de presse sport en Europe.
Italie
La presse italienne est littéralement dithyrambique sur la prestation du Barça. Le Corriere dello Sport titre évidemment sur les Blaugranas, en martelant que « c’est un Barça supergalactique » . En Une de son édition dominicale, le quotidien a également une pensée pour le Mou : « Mou, le Barça est un cauchemar » . Cauchemar, bête noire : ce sont les termes qui reviennent pour définir l’équipe de Pep Guardiola. « Encore Barcelone. L’équipe de Guardiola est résolument la bête noire du Real et de Josè Mourinho, et gagne en renversant la situation à Bernabeu. Après la manita de l’année dernière, voilà maintenant la remuntada pour un Barcelone qui régale vraiment les esthètes du football, qui continue à faire du mal à Mourinho, et qui va maintenant s’envoler pour le Japon pour remporter aussi le Mondial Club » . Enfin, une petite dédicace pour Cristiano Ronaldo, nul hier soir. « Les deux occasions ratées par Ronaldo sont la preuve que le Portugais prend trop à cœur cette confrontation, et la foire quasiment à chaque fois » . Et la finale de Coupe du Roi se révèle bien l’exception qui confirme la règle.
La célèbre Gazzetta dello Sport parle quant à elle d’un « triomphe du Barça à Madrid » , précisant que le Clasico « continue encore et toujours d’appartenir au Barça » . Le quotidien rose met l’accent sur le fait que le Barça a mérité sa victoire, tant son jeu est supérieur à celui des Madrilènes. « Les champions en titre continuent à dicter leur loi, aussi bien dans le jeu, la classe et la qualité, au-delà de tous les chiffres et de ce que veut bien dire le classement. Le Real perd 3-1 le grand match à Bernabeu et se fait rattraper au classement, même s’il reste virtuellement à +3 grâce au match en retard qu’il doit disputer » . Comme le Corriere, la Gazzetta a de la compassion pour Mourinho, un coach qui reste très apprécié en Italie depuis son passage à l’Inter. « La seule consolation pour Mourinho c’est que, au moins cette fois, la défaite ne lui coûte pas cher au classement. Cela suffira-t-il pour s’en relever ? Toutefois, à la fin du match, il sert la main à Tito Vilanova, un geste qui lui fait honneur, après ce qui s’était passé entre les deux hommes lors de la Supercoupe d’Espagne » . En même temps, mettre un doigt dans l’œil de quelqu’un qui vient d’être opéré d’une tumeur, ça aurait été limite limite.
Enfin, la Repubblica résume tout le Clasico dans son titre : « Benzema illusionne le Mou, mais c’est encore le Barça qui gagne » . Voilà, on peut difficilement récapituler le Clasico aussi bien et en si peu de mots. Le Repubblica enfonce le clou en affirmant que « le Clasico dit encore Barcelone » , malgré le fait que les Blaugranas « se sont mis un handicap tous seuls en débutant le match avec un but de retard » . Victor Valdès appréciera l’attention. Le journal n’analyse pas vraiment le succès, mais préfère raconter le match et les buts en détails. Dans l’article, le journaliste transalpin met tout de même en doute la décision de l’arbitre de ne pas exclure Messi peu avant la mi-temps : « Le Real peut récriminer pour la non-expulsion pour deuxième jaune de Messi. La Pulce avait déjà été avertie à la 36ème minute pour contestation. Sept minutes plus tard, il commet une faute sur Xabi Alonso qui aurait pu mériter le jaune. Mais l’arbitre Fernandez Borbalan n’a pas sorti le deuxième jaune, ce qui a passablement énervé le public de Bernabeu, et surtout Mourinho » . C’est sûr : sans Messi, l’histoire n’aurait certainement pas été la même.
Portugal
Porto et le Sporting ont gagné en Liga Sagres hier soir, le Real lui a déçu, bref, le choix des unes n’a pas été un casse-tête pour les trois quotidiens sportifs au Portugal. A Bola et Record, les journaux lisboètes, soulignent avant tout le succès du Sporting hier soir. Pour voir un peu de clasico sur la première page il faut sortir sa loupe. A Bola évoque « le bain habituel » que le Real a pris face au Barça, tandis que Record se contente d’un petit encadré hivernal : « les Catalans gèlent Bernabeu » . Pareil à Porto, où les confrères de O Jogo sont tristes d’annoncer que « Mourinho perd son duel contre Guardiola » . Là encore, pour choper une info sur le clasico en tête de journal, faut pas être myope. Le Portugal est un peu agacé par la victoire du Barça face à un Real qui semblait « plus fort avant la rencontre » , mais pas au point d’en faire tout un drame. Enfin soit, ça a quand même emmerdé les quotidiens sportifs portugais au point que seul O Jogo ait publié un vrai papier d’analyse sur la rencontre. « Pep est le fantôme qui hante la maison merengue depuis quatre ans » . Les pro-Porto assument la supériorité tactique de Guardiola qui a « une fois encore meilleur que Mourinho » et n’ont pas cherché à défendre la prestation médiocre de CR7 « victime du syndrôme Barça » . Chez A Bola, que des interviews, et pas grand chose de pondu par les journalistes, sinon un court résumé de match où tout est fait pour euphémiser la copie dégueulasse rendue par Ronaldo. Mais il est surtout question de « la chance du Barça sur le deuxième but » , et c’est pareil pour Record. Tous ont en revanche parlé de la grandeur d’esprit du Mou qui est allé serrer la main de Vilanova après la rencontre, forcément, ça passe mieux. Sinon sur les forums, il y a plus de pro-Barça que de pro-Real au Portugal. Comme quoi, à l’arrivée, seuls les médias l’ont mauvaise…
Angleterre
Outre-Manche, le sentiment général reste que le Real, même s’il a progressé depuis l’année dernière n’est pas encore suffisamment armé pour taper du Barcelone. « Presque mais pas encore assez » pour le Daily Mail, « Tout reste pareil » pour le Guardian, pleurant un Real qui a « commencé si bien mais a fini si mal » , saluant la « maîtrise nerveuse » de Barcelonais mal embarqués dans cette rencontre après une vingtaine de secondes de jeu et livrant une conclusion cinglante : « Au bout du compte, les Madrilènes ont été surclassés » . Dans les colonnes du Telegraph, « pour tous les progrès effectués depuis l’arrivée de Mourinho, il n’y a toujours aucune porte de sortie face au triangle doré Messi-Xavi-Iniesta » . Et de distribuer les bons points, à coup de superlatifs : « Messi a éclipsé Cristiano Ronaldo dans la bataille des dieux du football et Iniesta a été herculéen au milieu » . The Independent titre lui-aussi sur la faillite du Portugais, « Fabregas emmène le Barça au top alors que Ronaldo peine à briller » . C’est vrai qu’à 90 millions, l’ampoule reste bien chère. Le Daily Mirror pointe également la déception de ce Clasico, CR7: « Le premier et dernier but de Barcelone intervenaient avec deux manqués incroyables de Cristiano Ronaldo » . Reste le seul point noir – sans mauvais jeu de mots – de la rencontre, « l’entrée sur le terrain de Seydou Keita qui déclencha les chants racistes de la part d’une petite partie des tribunes de Bernabeu » croit savoir le Daily Mail. Enfin la palme des analyses revient au Sun, qui n’a fait aucun retour sur ce match. Il y avait bien plus important en Angleterre : le têtu Cameron, photoshopé pour l’occasion en Churchill, qui fait des siennes au sommet européen et les qualifiés pour la finale de X Factor, que sont Little Mix et Marcus Collins pour les puristes de télé-crochets.
Allemagne
Kicker parle d’un « but éclair de Benzema » . Pour le site du bi-hebdo, tout devrait bien se passer pour les Blaugranas par la suite, car depuis 2005, le vainqueur du Clasico aller remporte toujours le championnat.
Le Spiegel parle d’une « rouste » pour les Madrilènes. Le plan du Real n’aurait fonctionné que 23 secondes, le temps d’un but de Benzema. Par la suite, le match a montré pourquoi Ronaldo est un candidat au titre de pichichi, et pourquoi Messi remporte le titre.
Pour la FAZ, tout avait bien commencé pour le Real avec ce but, mais qu’ensuite, on a vu un chapitre du film « destruction de soi pour débutants » , avec notamment la passe de fou de Marcelo, la glissade de Sergio Ramos.
Par EM, WP, AF et RB