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Ronaldinho au Mexique : le temps des interrogations
Comment va l'homme qui a donné une renommée planétaire aux Gallos Blancos de Querétaro ? Un mois après son arrivée au Mexique, un point sur l'état de santé de Ronnie et de son nouvel employeur.
Sur le terrain, Querétaro attend encore l’effet Ronaldinho. Avec un but (sur pénalty) et une passe décisive, sa première sortie, assortie d’une victoire autoritaire sur le terrain des Chivas (1-4), s’était avérée prometteuse. Mais depuis cet après-midi faste à Guadalajara, rien ne va plus pour Querétaro : un nul arraché à domicile face à Toluca, puis deux défaites de rang, contre l’Atlas (2-1), et face à León, à domicile (2-3). Pour Ronaldinho, cela ne va pas vraiment mieux. Il a certes inscrit une merveille de coup franc face à l’Atlas (défaite 2-1), mais son incapacité à produire les efforts nécessaires – pas pour se replacer puisqu’il a été exempté des tâches défensives par le staff technique, mais simplement pour accompagner les attaques des siens – fait parfois peine à voir. Face à León, Querétaro s’est retrouvé réduit à dix dès la 46e minute, un scénario cauchemar pour une équipe dont la nouvelle star a déjà du mal à courir pour un.
Projecteurs et autographes
Quand Nacho Ambríz, l’entraîneur de Querétaro et ex-adjoint de Javier Aguirre à l’Atlético Madrid, est interrogé sur l’état physique du Brésilien, il parle toujours de nécessaire « remise à niveau » pour un joueur qui s’était retrouvé sans club après avoir résilié son contrat avec l’Atlético Mineiro fin juillet et avant d’en signer un nouveau début septembre avec Querétaro. « On ne va pas le faire courir comme les autres, on veut profiter de sa qualité » avait pour sa part déclaré Luis Flores, adjoint d’Ambríz, au terme du match face aux Chivas. Son visa de travail en poche, Ronnie a disputé son premier match le 21 septembre. Sevré de compétition pendant près de deux mois, le Ballon d’or 2005 a depuis enchaîné des matchs tous les trois jours. Ce qui laisse peu de temps pour réaliser un véritable travail foncier. « Je pense que dans un mois on peut avoir le meilleur Ronaldinho » a déclaré Nacho Ambríz au terme de la défaite, au stade Jalisco, face à l’Atlas. Lors de cette rencontre, Ronaldinho n’avait pas seulement accaparé les projecteurs lors de son entrée sur le terrain, qu’il réalise toujours quelques dixièmes de seconde après ses coéquipiers, ou au moment de son but, mais aussi au cœur du match quand un jeune Mexicain vêtu d’un maillot de la Seleção s’est pointé sur le terrain stylo en main pour se faire signer un autographe. Ronaldinho a accédé à sa demande, avant que le service de sécurité ne se charge du prévoyant envahisseur.
Le stade Jalisco a dû rappeler des souvenirs à Ronaldinho. C’est notamment là qu’il avait disputé la finale de la Coupe des confédérations face au Mexique, en 1999. Meilleur joueur et buteur de la compétition (six buts) remportée par El Tri, Ronnie avait alors les cheveux courts, mais déjà les dents longues. Depuis, le grand dresseur de ballons a remporté les plus prestigieux trophées : Coupe du monde, Ligue des champions, Copa Libertadores… Il est devenu une icône internationale qui pourrait se permettre plus d’un caprice, même s’il n’en est rien selon son entraîneur. « Il est humble, c’est très facile de travailler avec lui » a déclaré Ambríz. La seule exigence de la star sortant un peu de l’ordinaire aurait été de demander à ce que sa maison mexicaine dispose d’un terrain de football de plage. La présence de Ronaldinho a toutefois obligé le club à engager des gardes du corps qui suivent l’équipe lors de tous ses déplacements. Une première pour l’équipe de Querétaro, comme le fait de voir des supporters les attendre à leur hôtel…
Finale Coupe des confédérations 1999 au Jalisco :
La grande attraction
La saison régulière du championnat mexicain est courte. Seulement dix-sept journées, dont douze ont déjà été jouées. Depuis son arrivée, Ronaldinho a participé à quatre matchs de championnat, et Querétaro a rétrogradé du cinquième au neuvième rang. Les chiffres sont cruels, mais les Gallos Blancos ont aussi rarement vu la fortune les accompagner. Lors de son dernier match face à Toluca, Querétaro a ainsi manqué un pénalty, reçu un carton rouge naïf, et un pénalty a été inventé à son encontre. Reste que les hommes de Nacho Ambríz doivent se ressaisir s’ils veulent participer à la Liguilla, les play-offs qui concluent le championnat mexicain, et concernent les huit premiers de la saison régulière. L’an dernier, León, huitième de la saison, avait fini par remporter le titre. Aujourd’hui, Querétaro, même s’il se qualifie, ne semble pas disposer de l’effectif suffisant pour ambitionner de remporter la LigaMX, mais le Mexique veut sa Liguilla avec Ronnie, qui en serait la grande attraction. « Je sais que cela sera difficile, mais j’ai vraiment envie de conquérir quelque chose de grand au Mexique » a déclaré, mardi, Ronaldinho. Une déclaration de circonstance ou un réel objectif ?
Par Thomas Goubin, au Mexique