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Rome ne répond plus

Par Adrien Candau
Rome ne répond plus

Drôle d'effet miroir ce week-end pour les deux clubs de la capitale : la Roma comme la Lazio ont toutes deux concédé le nul dans les derniers instants de leur match, respectivement face à Cagliari et la Sampdoria, alors que les deux formations étaient pourtant en supériorité numérique. Un dénouement dantesque révélateur d'un mal plus profond, aussi bien côté giallorosso que laziale.

À l’heure de décrypter l’inexplicable, Eusebio Di Francesco a d’abord semblé comme manquer de mots. Avant d’enfin desserrer la mâchoire, à mi-chemin entre la colère et la déception : « Nous avons un problème de caractère… Mentalement, nous sommes très fragiles, même s’il ne faut pas oublier que nous avons aussi beaucoup d’absents… Mais j’assume mes responsabilités. Je suis très amer. C’était un match absurde. » Absurde, oui. Face à Cagliari, la Roma a mené 2-0 jusqu’à la 84e minute avant d’encaisser deux pions, dont un dans les ultimes secondes du temps additionnel, alors que les Sardes venaient de se faire exclure deux joueurs. Côté laziale, on a vécu peu ou prou la même chose samedi soir : à onze contre dix, le club du Latium a concédé un pion de Saponara à la 99e minute de jeu. Deux contre-performances qui permettent de tirer un constat sévère avant les fêtes : les deux clubs de Rome pédalent sérieusement dans la semoule.

Constat d’échec

Rien d’apocalyptique, pourtant, côté classement. La Lazio s’accroche à une satisfaisante cinquième place, quand la Roma est descendue à un décevant huitième rang, mais ne reste qu’à cinq petites unités du quatrième, l’AC Milan. Pourtant, les chiffres sont là, impitoyables : la Roma compte 14 points de moins que l’an dernier au même stade de la saison, quand la Lazio, elle, en compte 10 de moins. Le gouffre avec l’exercice précédent s’est creusé, béant, et il va bien falloir finir par trouver un début d’explication. Les Giallorossi sont d’abord obligés de faire le constat d’échec de leur mercato estival, pour l’instant infructueux sur le pré.

Cet été, les Romains ont choisi de vendre Alisson et Nainggolan pour recruter une batterie de jeunes joueurs, mais aucun n’a encore su donner pleine satisfaction. Justin Kluivert, séduisant par séquences, semble encore un peu tendre aux yeux de Di Francesco, le Croate Ante Ćorić n’a quasiment pas joué et l’Italien Bryan Cristante peine à faire gagner en créativité le milieu de terrain de la Louve. La promesse Patrik Schick, acheté à l’été 2017, continue de décevoir (neuf matchs, un but cette saison) et les arrivées de joueurs ayant plus de bouteille comme Steven Nzonzi et Javier Pastore n’ont pas non plus eu les effets escomptés.

La Louve n’a plus les crocs

Au cœur de cet empilement de déceptions, le directeur sportif de la Roma, Monchi, concentre pas mal de critiques, même si Eusebio Di Francesco est lui aussi loin d’être épargné par les tifosi. Car, cette saison, la sauce ne prend pas seulement avec les nouvelles recrues de la Roma, mais aussi avec certains anciens de la maison. L’exemple le plus emblématique ? Celui d’Edin Džeko (actuellement blessé), qui stagne à deux petits pions inscrits en douze matchs de Serie A. Même si le Bosnien n’est pas le seul responsable de ce total famélique. L’origine du mal, sa cause profonde, semble d’abord venir de l’animation offensive romaine, qui posait déjà problème la saison passée. Le contenu proposé dans le jeu par la Louve, souvent minimaliste offensivement et gonflé artificiellement par les exploits individuels de Džeko, avait alors déjà suscité quelques haussements de sourcils chez les supporters.

Cette saison, l’ex-buteur de Wolfsburg est redevenu humain et ne peut plus assumer le fait d’être l’arbre qui cache la forêt d’une attaque en manque évident de repères et d’imagination. Di Francesco a bien tenté de rebattre les cartes tactiquement en abandonnant son 4-3-3 fétiche pour un 4-2-3-1, mais rien n’y fait, sa Louve ne sait plus mordre. Pire, elle perd également ses repères derrière, son point fort l’année passée, avec déjà 20 pions encaissés, là où elle n’en avait pris que 28 en championnat sur l’ensemble du dernier exercice. Autre chiffre qui fait mal : la Roma a pris 2 points sur 15 face à la SPAL, Bologne, le Chievo, l’Udinese, Cagliari, tous classés de la 13e à la dernière place de Serie A.

Le fantôme de Luis Alberto

Dans le camp laziale, les données du problème semblent légèrement différentes : le buteur maison, Ciro Immobile, pète toujours le feu (10 buts en Serie A), le départ de Stefan de Vrij pour l’Inter a été plutôt bien négocié avec la venue du talentueux Francesco Acerbi, mais Simone Inzaghi doit composer avec des faillites individuelles incompréhensibles. Notamment celles de ses deux maîtres à jouer de la saison passée, Luis Alberto et Sergej Milinković-Savić. Meilleur passeur de la Botte l’an dernier (15 services décisifs), l’Espagnol n’est plus que l’ombre de lui-même et a dû gicler du onze type. L’immense Serbe, lui, reste un titulaire, mais ses grands panards ont soudainement arrêté de distiller des passes de 50 mètres et des frappes venues de nulle part.

Surtout, Inzaghi doit jongler entre des joueurs trop faibles pour son standing (Wallace et Patric en tête) et la lassitude suscitée par une équipe qui semble décidément incapable de se dépasser : la saison dernière, les Biancocelesti n’ont engrangé que 5 points sur 24 face aux quatre premiers du championnat. Cette saison, c’est presque pire : la Lazio a pris un point en cinq matchs contre la Juve, le Napoli, la Roma, l’Inter et le Milan. Un ultime signe que, comme son frère ennemi giallorosso, le club biancoceleste n’est pas au meilleur de sa forme. Comme un avion qui plane avec un moteur endommagé, Rome a pour l’instant évité l’accident, mais déjà amorcé sa descente. Et Di Francesco et Simone Inzaghi ne bénéficieront sans doute pas d’un temps et d’un crédit illimité pour tenter d’éviter le crash.

Dans cet article :
Du placard au panard, Rayan Cherki c'est reparti !
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Par Adrien Candau

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