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Roma, qu’est-ce qui ne va pas ?
Huitième de Serie A à sept points du podium et incapable de se montrer régulière, la Roma n'est pas en grande forme. Rageant pour une équipe qui sait élever son niveau de jeu quand elle le veut.
Une victoire bonne pour l’orgueil contre le rival de la Lazio fin septembre (3-1). Un résultat nul plus qu’encourageant sur le terrain du Napoli (1-1) après avoir mené durant plus d’une heure et jusqu’à la 90e minute le week-end dernier. Et une sévère défaite à Milan fin août concédée après un but de Patrick Cutrone marqué à la dernière seconde. Lorsqu’on observe seulement ses résultats contre les grands d’Italie, l’AS Rome ne semble pas aller trop mal.
Irrégularité dans les résultats comme sur la pelouse
Mais un coup d’œil au classement de Serie A s’avère bien plus effrayant pour les supporters que les déguisements de Javier Pastore, Lorenzo Pellegrini ou Robin Olsen à l’occasion d’Halloween. Et la position de la Louve plus ridicule que la tenue « Casa de Papel » enfilée par Edin Džeko. En ce 3 novembre 2018, et à l’heure de se déplacer sur le terrain d’une Fiorentina éjectée du Top 5 dans lequel un seul gros club du pays brille par son absence, la bande d’Eusebio Di Francesco pointe au huitième rang. En comptant d’ores et déjà sept unités de retard sur le podium.
Force est de constater que depuis le début de la saison, la Roma souffre d’une irrégularité chronique. Des scores, encore, mais normalement interdits pour le demi-finaliste de la dernière Ligue des champions : revers 2-0 à Bologne (17e du championnat), revers à domicile devant la SPAL (quinzième), nul à domicile contre le Chievo (bon dernier avec seulement deux points au compteur)… Autant de contre-performances qui prouvent que Stephan El Shaarawy et ses potes ne vont pas bien.
Le mercato, pas un cadeau
Alors, qu’est-ce qui cloche chez ces Giallorossi 2018-2019 ? Pourquoi la Louve connaît-elle un mal fou à garder un niveau convenable 90 minutes d’affilée, en témoigne ce 3-3 arraché au stade olympique contre l’Atalanta (qui a coûté la main gauche de Di Francesco) après avoir encaissé trois pions en un gros quart d’heure lors de la première période ?
?? Eusebio Di Francesco s’est blessé à la main en fêtant l’égalisation de la Roma hier soir ! ??? Le coach romain a été opéré du cinquième métacarpien ce matin ! pic.twitter.com/jkJfMRjQXD
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 28 août 2018
Premier coupable : le mercato, très mouvementé (quinze arrivées sans les retours de prêt, une quarantaine de départs en tout !), mais pas vraiment réussi. En acceptant de céder le duo Kevin Strootman-Radja Nainggolan, la Roma s’est tiré une balle dans le pied. Steven Nzonzi, lui, n’a pas encore convaincu, Pastore ne régale que par quelques rares gestes techniques spectaculaires (comme ces deux caramels en aile de pigeon), et Bryan Cristante ne peut pas exprimer tout son potentiel puisqu’il est enfermé dans son rôle de milieu plus défensif qu’offensif choisi par Di Francesco.
Di Francesco peut-il voir plus haut ?
Di Francesco, justement, est loin de faire l’unanimité. Pour certains, sa capacité à faire évoluer son équipe n’est pas loin d’être inexistante, et ses choix tactiques (peu de prises de risques, coups de pied arrêtés peu exploités, changements tardifs…) demeurent une énigme. Comme sa façon de gérer Pellegrini (parfois trequartista, parfois huit) et d’ignorer Patrik Schick (douze titularisations seulement en championnat depuis le début de la saison dernière) alors que celui-ci est censé représenter le concurrent de Džeko pour le booster. Conséquence : comme beaucoup d’autres cadres, le Bosnien offre un rendement bien insuffisant (deux réalisations en 810 minutes de Serie A).
Ajoutez à ça une défense parfois lamentable compilée à une infirmerie jamais vide, et voilà la Roma dans de beaux draps. À tel point que les dirigeants songeraient à changer de literie, croit savoir la Gazzetta dello Sport. Si le sort de l’entraîneur italien n’est pas encore scellé, le club devrait se remuer lors du marché hivernal. En attendant, les joueurs doivent relancer la machine. Ça tombe bien, la Fiorentina n’est pas un petit.
Par Florian Cadu