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Roma-Lazio, pour viser plus haut
Ce dimanche à Rome, c'est jour de derby. Et une fois n'est pas coutume, c'est bien la Lazio (troisième) qui fait office de favorite face à la Roma (quatrième) dans un Olimpico annoncé à guichets fermés. Un affrontement au sommet entre les formations de Simone Inzaghi et de Paulo Fonseca, qui peut permettre aux Biancocelesti d'enchaîner une douzième victoire de rang en championnat ou aux Giallorossi de s'offrir un succès de prestige après un début d'année civile en demi-teinte. Bouillant.
Il paraît que certains discours ont vocation à faire bouger les choses. À changer le monde, même. Celui prononcé par Simone Inzaghi, après la première mi-temps totalement foirée de son équipe face à l’Atalanta le 19 octobre 2019, n’avait en aucun cas cette prétention. À ce moment-là du match, ses hommes sont hors du coup et menés 3-0 devant leur public. Une gifle, pour faire simple. Reste que la colère froide du coach de la Lazio, qui avouera ensuite face à la presse « avoir voulu changer toute son équipe s’il l’avait pu » , a porté ses fruits. Non seulement sa formation est allée chercher un nul (3-3) au terme d’un come-back incroyable, mais elle n’a surtout plus perdu le moindre point en Serie A depuis. Oui, avant de défier la Roma ce dimanche dans un Olimpico qui s’annonce plein, ce sont bien les Biancocelesti – troisièmes à six points de la Juve, avec un match de retard – qui sont en position de force. Suffisamment rare ces dernières années, à ce stade de la saison, pour être souligné.
Le spectre de 1998-1999 dans les têtes ?
Comme tout bon derby qui se respecte, un Roma-Lazio possède en lui cette inconnue inexplicable qui peut faire basculer une saison dans un sens ou un autre. En conférence de presse d’avant-match, Simone Inzaghi avait beau dédramatiser l’événement en expliquant « savoir ce qu’un derby représente » et qu’ « après cela, il y a 18 autres matchs et que tout sera remis à zéro » , le poids de l’histoire n’est jamais loin pour apporter une version. Lors de la saison 1998-1999, au mois d’avril, la Lazio restait sur une série de 17 matchs sans défaite avant de chuter face aux Giallorossi et notamment à un doublé de Marco Delvecchio (3-1).
Ironie là encore, lorsqu’on sait que l’incroyable série du récent vainqueur de la Supercoupe d’Italie avait débuté par un derby romain et s’était conclu sur le score de… 3-3. Cette saison-là, le titre promis à la Lazio ira finalement directement dans les mains d’un Milan avide de victoires qui coiffera son concurrent lors de l’avant-dernière journée. En septembre 2019, lors du premier face-à-face de l’année, la Lazio avait dominé de la tête au pied une Roma qui faisait encore connaissance avec Paulo Fonseca, son nouvel entraîneur. Mais elle n’avait pas réussi à renverser sa sœur jumelle (1-1). Éliminée cette semaine en Coupe d’Italie à Naples – son premier accroc depuis bien longtemps -, la Lazio va pouvoir compter sur le retour de Luis Alberto, son facteur X, pour prolonger le plaisir et surtout récupérer les deux points qu’elle avait laissés en chemin lors de leur première entrevue.
Roma, gagner ou rester cachée
Pour la Roma, quatrième à sept points de la Lazio avec un match en plus, ce dernier derby de l’ère James Pallotta – qui va passer la main au milliardaire texan Dan Friedkin et à son fils Ryan, dans les semaines à venir – représente aussi sportivement un premier tournant sportif. La Roma, qui a eu du mal à commencer son année 2020 avec deux défaites à domicile face au Torino et à la Juve, a redressé le tir sur la pelouse du Genoa le week-end dernier et doit confirmer ce retour en forme. Pour sécuriser l’essentielle quatrième place qualificative pour la Ligue des champions – loupée l’an passé -, alors que la lutte avec l’Atalanta ou même le Milan s’annonce âpre pour le dernier ticket restant. Et puis, aussi, pour l’ego. Depuis la saison 2011-2012, la Roma a toujours terminé devant la Lazio en Serie A. À défaut de rivaliser en matière de titres, cette suprématie-là revêt une importance non négligeable pour chaque tifoso romanista. Et si la roue tournait enfin ?
Par Andrea Chazy