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Rolland Courbis, le meilleur et de loin
Alors que son équipe de Montpellier se déplace à Monaco, Rolland Courbis joue l'Europe contre toute attente. Enfin pas tellement. Avec une pointure dans son genre, les bouleversements de hiérarchie sont fréquents.
Dimanche soir, Rolland Courbis a perdu un titre honorifique. Il n’est plus le seul entraîneur de Ligue 1 à avoir gagné à deux reprises Marcelo Bielsa. Son ancien joueur, Laurent Blanc, est venu le rejoindre avec son armada du PSG. Un titre en moins pour le Marseillais, qui a quand même d’autres belles lignes sur son CV, ne serait-ce que sur cette saison. Avec un match en retard à disputer à Monaco ce mardi, il a l’occasion de revenir dans la course à l’Europe avec Bordeaux et Saint-Étienne avec son équipe de Montpellier. Une formation héraultaise qui a tout de même fini à la 15e place la saison dernière et qui a vu s’envoler ses deux pépites, les champions de France Rémy Cabella et Benjamin Stambouli. Mais c’est bien connu, plus la mission est ardue, plus l’effectif est homogène, plus Courbis peut faire parler sa science du miracle. Cela a déjà été le cas à Toulon, à Bordeaux, à l’OM et à Ajaccio.
Comment tirer le meilleur de son groupe
Cette saison à Montpellier, « coach Courbis » a encore fait du Courbis pour permettre à la Paillade de vivre une saison très agréable. Comme à son habitude, il opte pour un système flexible, un 4-4-2 qui peut se transformer en 4-3-3 avec un attaquant de métier, un milieu capable de se déporter sur un côté pour bloquer le couloir, un meneur de jeu qui peut aller à l’opposé et un avant-centre qui peut aussi s’exiler sur une aile. Oui, un peu comme le PSG avec Ibrahimović, Cavani, Pastore et Matuidi. Sauf que le MHSC fait avec Lucas Barrios, Kévin Bérigaud, Anthony Mounier et Joris Marveaux…
Comme à son habitude, pour faire son équipe, Courbis a respecté ses expérimentations, celles qu’il pourrait un jour sortir dans un livre intitulé Comment tirer le meilleur de son groupe. Il a d’abord pris un élément du centre de formation en qui plus personne ne croyait pour en faire un titulaire indiscutable (Bryan Dabo). Il a ensuite relancé un joueur qui avait perdu confiance en lui, faisant des discours dont lui seul a le secret (Anthony Mounier). Mais surtout, il a adapté son équipe à son joueur qui a le plus de potentiel, Morgan Sanson. L’an dernier encore, l’international espoir ne savait pas trop son poste, naviguant entre le milieu de terrain et l’attaque. Courbis a tranché : pour calmer son activité débordante, il jouera au milieu, plein axe, non sans avoir beaucoup de liberté. C’est simple, cette saison, même Daniel Congré, repositionné à gauche, arrive à être bon.
Ne pas regarder de trop près
Courbis ne raflera pourtant sûrement pas la récompense d’entraîneur de l’année en fin de saison. Victime de sa réputation, c’est ça ? Il faut dire que le côté sombre du personnage, celui qui a causé quelques soucis à Toulon ou Marseille, n’a peut-être pas totalement disparu. À Montpellier, il y a aussi des transferts de Sud-Américains que personne ne connaît et qui se révèlent vite être des « paris perdus » , pour être poli, ainsi que des éléments recrutés dans le portefeuille d’agent d’un certain… Stéphane Courbis, fils de. En attendant, sans ses réseaux, la Ligue 1 n’aurait peut-être pas un Lucas Barrios, qui en est mine de rien à 11 buts en championnat. Et sans lui, toutes ses émissions qui reposent sur les bons mots distribués en conférence de presse et en zones mixtes auraient du mal à se remplir. Non, vraiment, Courbis est tellement bon que l’envie est grande de le revoir avec plus de moyens, dans un club qui joue les premiers rôles du championnat, même si ça risque de devenir un peu compliqué après son passage. Mais en même temps, est-ce que ce n’est pas le cas avec n’importe quelle grande pointure ?
Par Romain Canuti