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Rolando délivre l’OM au bout de la nuit

Par Théo Denmat
4 minutes
Rolando délivre l’OM au bout de la nuit

Marseille s'impose contre Salzbourg en demi-finales de Ligue Europa après 120 minutes de souffrance, seulement adoucies par une reprise de volée sur un corner (inexistant) de Rolando. L'OM sait gagner en perdant, place à l'Atlético, le 16 mai prochain à Lyon.

RB Salzbourg 2-1 Olympique de Marseille

Buts : Haidara (53e), Sarr csc (66e) pour Salzbourg // Rolando (116e) pour l’OM

Quand on le regarde au ralenti, il y a finalement tout dans ce but. D’abord, le coup de chance au bon moment, puisqu’il n’y avait pas corner. Ensuite, le corner de Payet, point faible remarqué du RB Salzbourg dès les premières minutes. Enfin, la reprise improbable d’un type entré en début de prolongation, Rolando, heureux de voir le ballon lui tomber divinement sur le pied. Marseille a souffert, Marseille a douté, Marseille s’est arraché, une fois de plus. Et Marseille, en conséquence, est qualifié pour sa cinquième finale de Coupe d’Europe. Historique, en attendant la suite.

Le Grand Bleu

Cette rencontre sentait la poudre, raison peut-être pour laquelle le coup d’envoi avait été lancé sous la brume qui suit en général les coups de canon du Black Pearl dans Pirates des Caraïbes. Ou le craquage de fumigènes, c’est au choix. Non, comme une Elizabeth Swann qui aurait déjà une main et demie sur son William Turner, l’OM souffle le chaud et le froid. Alternativement. Subtilement. Dix premières minutes pleines d’intensité pour montrer ses intentions, puis on relâche : extérioriser son intérêt, c’est rompre une partie du charme. Alors après les coups de pied arrêtés dangereux, à commencer par ce coup franc malicieux de Payet atterri maladroitement sur la poitrine d’Ocampos (6e), Marseille décroche l’ancre et se stoppe en pleine baie.

Largement en difficulté sur ses flancs babord et tribord, Salzbourg vise de son côté la proue et pique au centre, Dabbur en amiral (13e). En réalité, on en fait beaucoup, mais c’est pour combler pas mal de vide. Parce qu’à défaut de la folie proposée dans le passé, Autrichiens et Français se rendent timidement quelques coups de fleuret, pas aidés par le public endormi de la Red Bull Arena et la musique classique diffusée à l’entrée des joueurs en début de seconde mi-temps. Au fil des passes latérales, l’impression flottante que l’OM est à l’abri devient palpable. Payet surnage. Lopez navigue avec talent. Juste un but, et c’est terminé.

Rangez les baigneurs

Tonnerre de Brest, c’est un avis de tempête. À peine repartis en mer, voilà que Marseille boit la tasse. Jack Haïdara Sparrow se démerde tout seul pour partir à l’abordage et griffer de son épée dans tous les sens, trouant les filets (de pêche) de Pelé au bout de sa folle cavalcade (1-0, 53e). Paradoxal : la brume de l’entame s’est dissipée, pourtant les spectres font leur apparition. Celui des trois buts collés à la Lazio au tour précédent par le RBS, mais aussi celui de la fébrilité marseillaise, intimée aux alentours d’une heure de jeu brûlante (si seulement Dabbur savait faire des madjers…), et confirmée dans la foulée. Bouna Sarr marque contre son camp et remet donc les deux pirates à égalité sur la planche savonnée (2-0, 66e).

Pire, l’OM fait maintenant dos à l’océan, sauvé comme par hasard par les ailes déployées d’un albatros (71e). Le commandant Garcia mâchouille son bonnet, fait du poste pour poste. Il se fait un sang d’encre. C’est un numéro d’équilibriste, chaque coup de lame peut être fatal. Fatales aussi, ce sont les décisions arbitrales, largement remises en question par un Denis Balbir à deux doigts de descendre sur la pelouse pour arracher la tête de M. Karasev. Y avait-il penalty pour Marseille ? Probablement. Njie a-t-il l’habileté technique d’un requin marteau ? Probablement. La place en finale se jouera-t-elle en prolongation ? Sûr.

Délivrance

Nous y voilà, donc, l’insolite débutant par une reprise de volée des vingt-cinq mètres de Zambo Anguissa, puis un arrêt de maboule de la volaille postée dans les cages olympiennes (99e). Comme quoi sous les vagues, même une poule mouillée peut faire le taf. Les forces sont ailleurs, moins dans les jambes, plus dans la tête. Haïdara a des crampes. Zambo aussi. Et puis Rolando, entré là presque anonymement, a surgi. On notera le carton rouge de Haïdara quelques secondes plus tard, histoire de compléter petitement le récit d’une rencontre à marquer d’une pierre blanche. Marseille est en finale, bordel ! Jean-Michel Aulas peut trembler.


RD Salzbourg (4-3-1-2) : Walke – Lainer, Silva, Ćaleta-Car, Ulmer (Pongračić, 97e) – Haïdara, Samassékou, Berisha – Schlager (Minamino, 84e) – Dabbur, Gulbrandsen (Hwang, 69e). Entraîneur : Marco Rose

Olympique de Marseille (4-2-3-1) : Pelé – Sarr, Rami, Gustavo, Amavi – Lopez (Anguissa, 66e), Sanson (Rolando, 101e) – Thauvin, Payet, Ocampos – Germain (Njie, 84e). Entraîneur : Rudi Garcia

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Par Théo Denmat

L'OM est en finale !
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