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Robin Leproux : « Aulas m’a traité de puceau alors que j’avais 50 ans »
Après un mandat de près de 36 ans à la présidence de l’Olympique lyonnais, Jean-Michel Aulas a quitté ses fonctions ce lundi. Robin Leproux, qui a dirigé le PSG de 2009 à 2011, se souvient d'un « boxeur ».
Que va-t-on retenir du mandat de Jean-Michel Aulas ?
C’est simple : il est incontestablement l’un des acteurs les plus importants de l’histoire du football français. C’est quelqu’un qui a marqué le football de son empreinte par ses réalisations, ce qu’il a fait dans les instances, dans son club, et le personnage romanesque qu’il est. C’est une personnalité extrêmement forte qui a transformé ce club de ses propres mains. C’est clairement la fin d’un modèle, d’un mythe pour notre sport.
Pourquoi dites-vous cela ?
Citez-moi le nom d’un autre dirigeant qui a fait autant pour son club ? Je n’en ai pas. Et lui est le dernier à avoir porté cette vision, ce modèle. J’ai beaucoup de respect pour lui.
Quel souvenir garderez-vous de l’homme ?
C’est un boxeur. Toujours sur le ring. Je ne suis pas étonné qu’il soit allé vers le sport. Quand on le connaît, on comprend tout de suite qu’il est allé vers un milieu qui lui correspondait parfaitement. C’est un compétiteur. Il veut absolument tout gagner. Ne lui demandez jamais s’il préfère tel ou tel succès à un autre, il voudra les deux. C’est un homme qui aime le combat et le challenge. Mais surtout, pourquoi je dis que c’est un boxeur, parce que c’est quelqu’un qui vous regardera toujours dans les yeux. À n’importe quel moment, que ce soit face aux caméras, aux micros, ou en coulisses. Je l’ai beaucoup apprécié, car il a toujours été très direct dans ses rapports.
Une discussion particulière vous vient en tête ?
Oui. Je me souviens d’un match tendu, où une action avait fait polémique. À la fin de la rencontre, je ne voulais pas me laisser faire et je suis allé voir Jean-Michel pour lui dire ses quatre vérités. Lui faire face, comme tout président à un autre. Et il m’a traité de puceau alors que j’avais 50 ans. C’était trop drôle, direct et même un peu flatteur. Ce jour-là, il m’a fait comprendre que j’arrivais sur son terrain. C’est quelqu’un de très droit, engagé à 100% dans tout ce qu’il entreprend. On sait toujours ce qu’il pense parce qu’il le crie haut et fort. Que ça plaise ou non. Je suis parisien, mais force est de constater que ce qu’il a fait pour son club est dingue. En une phrase : il a fait exister Lyon sur la scène internationale.
Propos recueillis par MD