- Premier League
- J20
- Liverpool-Arsenal (5-1)
Roberto Firmino : Big Bob
Auteur d'un doublé en moins de deux minutes, de son premier triplé avec Liverpool et d'une prestation de costaud, Roberto Firmino a passé une excellente soirée face à Arsenal (5-1) et donné un sens à son récent repositionnement opéré par Jürgen Klopp.
Le Times a fait le calcul. Entre son dernier titre de champion d’Angleterre en 1990 et aujourd’hui, Liverpool a dépensé près de 1,5 milliard d’euros en transferts, répartis sur 28 ans et 216 joueurs. Un sacré chantier, surtout lorsque l’on sait que l’actuel contre-maître, Jürgen Klopp, a mobilisé à lui seul 450 millions d’euros d’investissement depuis l’été 2016. Si la finale en Ligue des champions l’an dernier pouvait déjà donner des motifs de satisfaction, il n’y a qu’à voir la gueule de la bâtisse cette année en Premier League, où les Reds comptent désormais huit points d’avance sur leur premier poursuivant Tottenham après avoir repoussé violemment Arsenal sur le score de 5-1.
Pourtant, le principal artisan de ce dernier coup de force n’est pas celui qui a coûté le plus cher, et était même déjà dans les meubles lorsque le coach allemand est arrivé sur les bords de la Mersey. Son nom ? Roberto Firmino, acheté 41 millions d’euros en juillet 2015 à Hoffenheim, soit la huitième transaction la plus élevée de l’histoire de Liverpool. Mais on peut coûter un demi-Virgil van Dijk, quelques millions de moins que ses compères Mané et Salah, et rester un joueur majeur de l’effectif et frapper des grands coups. Comme ce samedi soir, où le Brésilien a offert un récital d’efficacité et de sens collectif.
En retrait, mais pas effacé
Face aux Gunners, Bobby Firmino a terminé la rencontre avec un triplé de haute volée. D’abord, c’est sur un coup de billard qu’il a apporté l’égalisation aux siens, quelques secondes seulement après avoir vu Maitland-Niles faire illusion de l’autre côté du terrain. Et s’il marque dans le but vide, il faut aussi préciser qu’il était l’instigateur de cette étrange occasion : c’est lui qui avait alors lancé Mohamed Salah dans le bon tempo, avant que l’Égyptien ne se fasse rattraper par Xhaka et que le dégagement clownesque de Lichtsteiner et Mustafi ne lui revienne miraculeusement dans les pieds. Mais plus que de la chance, ce but montre aussi combien le Brésilien est précieux dans son nouveau rôle. Depuis quelques matchs, c’est dans une position de 91/2 qu’il est installé par Klopp, en soutien de Mo Salah. Ainsi, son travail de sape, autant offensif par ses déviations et sa lecture du jeu, que défensif au moment de presser, est infiniment précieux dans ce nouveau système.
Jusqu’ici, ce réajustement était surtout synonyme de perte d’efficacité sur le plan statistique pour lui. En effet, sur les 14 derniers matchs, le Brésilien n’avait trouvé le chemin des filets qu’à 2 reprises. Pire, ce samedi, il inscrivait seulement son premier but de la saison dans son jardin d’Anfield. Une disette relative qui a été envoyée au placard seulement 90 minutes plus tard, après un chef-d’œuvre renversant. Sadio Mané chipant un ballon à Lucas Torreira, Firmino s’est ensuite élancé balle au pied et, en deux crochets presque anodins, a mis hors de danger les interventions de Sokratis et de Mustafi, complètement à la masse, avant de crucifier Leno et Arsenal.
Créateur de brèche
Liverpool était donc lancé dans sa démonstration, et comme un remerciement pour service rendu, Mohamed Salah n’a pas hésité à lui offrir le second penalty des Reds et le droit de planter son tout premier triplé avec Arsenal. Une manière de mettre en lumière les propos qu’a tenus Jürgen Klopp à son égard le mois dernier : « Il a inscrit six buts(neuf aujourd’hui, N.D.L.R), mais il crée 5 000 brèches pour tout le monde. Mais il ne viendra jamais vers moi pour me dire :« Pourrais-je jouer à nouveau à mon ancien poste ? »Il fait le travail et cela le rend incroyablement précieux pour nous. » Firminément précieux.
Par Mathieu Rollinger