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« Roberto Carlos savait très bien ce qu’il voulait faire »

Propos recueillis par Clément Chaillou
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Parce que d'autres ont parlé d'un coup de vent, parce qu'il aime le foot, et parce qu'en matière de trajectoires il est plutôt calé, Christophe Clanet a décidé en 2010 d'étudier attentivement le coup franc de Roberto Carlos. Le directeur du laboratoire d'hydrodynamique de Polytechnique nous donne son regard d'expert.

Pourquoi avoir fait une telle étude ? Vous êtes amateur de football ?Je suis le foot depuis toujours, et ce coup franc est tout simplement mythique. À cette époque (en 2010, ndlr), on travaillait sur la modification de l’énergie dans les fluides, de manière à améliorer l’efficacité des gilets pare-balles en utilisant des fluides à rhéologie complexe. On s’était rendu compte que les balles qu’on envoyait dans la mousse avaient une trajectoire courbe. On a donc essayé de comprendre d’où venait cette courbe en passant dans l’eau, et en fait on a réalisé que les balles tournaient, et c’est ce qui les faisait spiraler. Et une fois qu’on a compris cette forte variation de la courbure, on a fait le lien avec le coup franc de Roberto Carlos. C’est à dire un coup franc tiré avec une forte rotation, depuis une longue distance. C’est sa particularité.

Et donc pour étudier ce coup franc, vous avez reconstitué sa trajectoire, c’est ça ?Voilà. En fait, on a montré que pour n’importe quelle sphère que vous lancez dans un fluide, si jamais la sphère tourne, elle va décrire une spirale. Et la position du cœur de la spirale, c’est à dire la région où la courbe varie beaucoup, celle qui va tromper le gardien, est toujours à la même distance du point d’impact. Cette distance varie assez peu avec la vitesse, et au niveau du foot, elle est de l’ordre d’une cinquantaine de mètres. Donc le coup franc de Roberto Carlos, tiré à environ 35 mètres, se rapproche du cœur de la spirale.

Ça veut dire qu’on ne pourrait observer une telle trajectoire avec un coup-franc tiré de plus près ?Ce que ça veut dire, c’est qu’un coup-franc de Platini ou de Beckham, tiré à une vingtaine de mètres, ne va décrire que le début de la spirale, un morceau qui n’est pas très courbé. La courbure étant quasiment constante, on a l’impression que c’est un arc de cercle. La particularité du coup franc de Roberto Carlos, c’est qu’il est tiré de 35 mètres et que la courbure de la trajectoire va varier entre le début et la fin. Et c’est ça qui va tromper Barthez. Ça ressemble plus à une spirale qu’à un arc de cercle.

Pour obtenir une telle trajectoire, quel facteur entre le plus en compte dans la frappe ? L’effet que Roberto Carlos donne au ballon ou la puissance ?Il y a deux choses : si jamais son coup de pied n’est pas puissant, déjà, il n’arrivera jamais à parcourir les 35 mètres. Et ensuite il y a la rotation, bien entendu. Il peut très bien lui donner la même puissance sans rotation, ce que fait Elano par exemple, et à ce moment-là on observe une trajectoire flottante. Donc pour avoir une spirale, qui fait croire au gardien qu’elle va sortir alors qu’en fait au dernier moment elle rentre, avec un brusque changement de direction, il faut cette rotation.

La matière et la forme du ballon ont-elles une importance dans une telle frappe ? Est-ce que c’est toujours possible avec un ballon plus récent à 14 faces, par exemple ?Le matière du ballon compte énormément pour les trajectoires flottantes, mais pas tant que ça quand il s’agit de rotation. Quand le ballon se met à tourner, la nature de sa surface n’influe plus beaucoup.

Du coup, avec toutes ces observations, est-ce qu’à votre avis Roberto Carlos veut donner une telle trajectoire au ballon, ou bien est-ce qu’il frappe de toutes ses forces et s’en sort plutôt bien ?Non, non, il sait très bien ce qu’il veut faire à mon avis. Il suffit de regarder Barthez avant le coup franc, lui aussi sait qu’il y a un gros danger, même à cette distance-là. Donc ce n’est pas du tout un hasard, ces gars-là frappent dans la balle toute la journée, ils savent exactement avec quelle force ils doivent taper dans le ballon pour lui donner la trajectoire voulue.

Vous qui en avez étudié quelques-uns, vous avez d’autres coups francs similaires en tête ?Il y a ce coup de pied rentrant de Roberto Carlos contre Tenerife frappé le long de la ligne de corner, mais des coups francs vraiment similaires, non. La particularité de Roberto Carlos, c’est qu’il avait une frappe aussi puissante que Seedorf, mais il savait en même temps parfaitement faire tourner le ballon.

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Propos recueillis par Clément Chaillou

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