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Robben, son crochet et ses victimes

Par Martin Grimberghs et Morgan Henry
4 minutes
Robben, son crochet et ses victimes

Arjen Robben est un mystère. Le Néerlandais n'a qu'une même feinte insupportable (débordement/crochet intérieur/frappe enchaînée), mais elle fait mouche à chaque fois. Pour l'arrêter, rien de mieux qu'un bon taquet placé au-dessous du genou. Question pour un stoppeur : comment ce type arrive encore à persécuter les défenses alors que ses méthodes sont connues de tous ?

Dans le foot, il y a deux types de joueurs. Les uns, imprévisibles, vicieux, constamment en quête d’inventivité et du dernier dribble à la mode. Et puis la seconde espèce. La pire, probablement. Celle qui compte en ses rangs les oiseaux les plus paresseux du game, qui traumatisent les défenses à force de répéter le même geste indéfiniment. On sait comment ça va finir, on connaît d’avance le résultat et, pourtant, on se fait avoir à tous les coups. Comme un film que l’on aurait déjà vu dix fois et qu’on se repasserait, encore et encore. Il n’y a qu’à se remettre quelques compilations Youtube pour s’en convaincre. Si Thierry Henry – et sa spéciale crochet à l’angle droit de la surface puis enroulé petit filet opposé – et Lionel Messi – avec ses chevauchées en crochets courts plein axe plus frappe à ras de terre – ont une bonne place dans ce palmarès, ils n’arrivent pas à la cheville d’Arjen Robben. Dans le genre, le Hollandais est ce qui se fait de pire. Ou de mieux, question de point de vue.

« Un coup de reins exceptionnel »

À 30 ans, le Hollandais est ce que l’on a coutume d’appeler un cas d’école. Positionné sur le flanc droit de l’attaque avec le Bayern Munich et la sélection des Pays-Bas, le gaucher use et abuse du repiquage vers l’intérieur, au point de dégoûter ses adversaires. Habitué à se frotter aux latéraux de Ligue 1 avec son équipe du FC Lorient, Raphaël Guerreiro témoigne : « Robben fait tout le temps le même geste et tout le monde le sait. Mais il a un coup de reins et un sens du but exceptionnel. À chaque fois c’est pareil, t’essayes de l’emmener un max vers l’extérieur, mais il est tellement rapide qu’il parviendra quasi toujours à revenir. Ce qui est cruel, c’est que je pense que dans la tête des défenseurs, t’as envie de te dire qu’il va changer, que justement, cette fois-ci, il ne va pas le faire. Et puis, au final, à chaque fois c’est pareil. » Alors, que faire ?

Stratégie d’un pion

Pour l’expérimenté Franck Signorino, mettre en place des subterfuges pour contrer ce type de joueurs n’est pas la solution : « On sait ce qu’ils vont faire, mais on ne sait pas ce qu’il faut faire. Si tu fermes intérieur, tu lui laisses un boulevard sur l’extérieur, et ça l’empêchera pas de rentrer après. En fait, il ne faut pas faire de fixation sur ce geste au risque de devenir grossier et de lui ouvrir d’autres brèches. Il faut préparer son match comme d’hab, sinon tu te brides et tu passes à côté. » Autrement dit, même si l’on connaît l’issue finale, aucun stratagème miracle ne permet de stopper ces poisons. La faute, généralement, à une vitesse d’exécution hors norme et un bon positionnement. « Ce sont des joueurs qui ont une fréquence gestuelle supérieure à la moyenne. Une conduite de balle très rapprochée entre chaque foulée. C’est cette fameuse dernière touche qui nous met dans le vent quasi systématiquement » , ajoute Signorino.

Faute qui peut

Mais à force de mettre à mal ses adversaires quinze fois de suite avec la même feinte, on s’expose à quelques pétages de plomb, donc aux fautes, comme le précise le défenseur rémois : « À chaque fois, on pense qu’on l’a et puis ça passe 9 fois sur 10. Et la fois qui reste, on fait faute. » Si certains Cyril Rool dans l’âme n’ont pas la patience pour supporter de telles humiliations, d’autres – plus raisonnés – croient en une méthode fiable basée sur le positionnement. Ancien adjoint de Raymond Domenech en équipe de France et aujourd’hui coach des moins de 20 ans, Pierre Mankowski définit trois points clés pour contrer ces joueurs à la Robben qui se développent de plus en plus : « Premièrement, il faut, si possible, être à son contact dès qu’il reçoit le ballon. Et si on n’a pas su le faire, essayer d’intervenir tout de suite. Deuxièmement, tu sais qu’il rentre sur son côté gauche, donc par ton positionnement, tu dois essayer de le faire aller côté extérieur. Enfin, dès qu’il est en possession du ballon, il faut qu’il y ait un deuxième joueur qui vienne vers l’intérieur pour faire la couverture et l’empêcher de rentrer sur son pied gauche. » Sauf que parfois, vouloir est une chose et pouvoir en est une autre. Et encore faut-il avoir les reins solides.

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