- Ligue des champions
- Finale
- Munich/Dortmund (2-1)
- Notes
Robben, requiem pour un con
Comme à chaque finale, le old dirty Batave a commencé par tout rater. Puis, la chance à tourné et le gaucher a sorti un double-double : un but-une passe. Ou comment le joueur le plus individuel de l'Histoire s'est mué en meilleur joueur, l'espace d'une soirée, d'un sport collectif
Neuer (8) : Le mur de Berlin. Une première période de cochon où il a tout sorti. Absolument tout. Et pas des frappounettes de poussins. Le portier allemand a longuement tenu les siens dans le match à bout de gants. Une machine. Sur le premier but de Mandzukic, tout part de lui avec son contrôle de la cuisse et sa relance de volée dans la foulée qui lance l’action du but. Malgré une tête de mannequin pour les Scholl, il a été le véritable patron de sa défense. Un daron.
Lahm (6) : Le capitaine bavarois a rendu une copie propre et sans bavure, à son image. Cela dit, on aurait aimé le voir plus entreprenant, un poil moins timide et plus offensif. On a connu la Lahm de fond plus tranchante. On serait presque déçu de son match. A force de tutoyer les cimes, le type a banalisé l’exceptionnel, notamment à un poste peu médiatique.
Dante (5) : Le maillon faible de l’arrière-garde bavaroise. Alors qu’il pouvait conclure sa saison sur une note sexy, le défenseur central s’est raté. Sa faute incompréhensible qui amène le penalty de Dortmund reste un mystère. Un geste défensif d’une rare laideur. Moins impressionnant que d’habitude dans les airs.
Boateng (5) : Comme son pote de l’axe, l’Allemand n’a pas été au top niveau. Trop lent pour les vagues du Borussia, l’ancien de Berlin a livré un match quelconque. Pas de cagade, pas de folie. Petit, il devait être abonné au « Vu » sur ses copies.
Alaba (5,5) : Bah alors David ? 52 minutes avant de dépasser la ligne médiane, c’est quoi ce bordel. Complètement à côté de ses pompes en début de match, le jeune Autrichien a mis du temps avant de prendre la mesure de l’événement. Mais une fois les chevaux lâchés, le gaucher a fait du bien sur toute la longueur du terrain. Il s’est même fait plaisir avec sa frappe « grosse Bertha » de la 75ème. Quand il combine avec son attaquant sur le côté gauche, ça fait mal, ça fait mal. La Fouine peut en témoigner.
Martinez (7) : En début de saison, certains s’étonnaient du prix trop élevé de l’Espagnol. 40 millions pour un mec qui fait contrôle-passe, ça fait cher le Toulalan. Sauf que l’ancien de Bilbao a vraiment pris l’entrejeu bavarois en main. Enorme présence dans le jeu aérien, grosse activité à la récupération et quelle première passe. Un Sergio Busquets sans vice. Et moins laid.
Schweinsteiger (6) : L’ancien de la maison a eu du mal à trouver sa place entre les lignes, il a débuté son match trop reculé et son équipe ne voyait pas le jour. Après la pause, il s’est enfin mis en route et la donne a changé. Il s’est même porté vers l’offensive en fin de match, comme l’atteste sa minasse de la 87ème. Pas en réussite sur les corners.
Robben (8) : Tu connais le type le plus énervant du monde ? C’est lui. Un con, chauve, avec un seul pied et le même dribble depuis quinze ans. Quand il faut passer la gonfle, Robben tire. Quand il faut tirer, Robben tire mais dans le gardien. Bref, son match a longtemps ressemblé à sa carrière : des face-à-face ratés avec les gardiens adverses en finale. Comme à la Coupe du Monde 2010. Comme à la finale de C1 de l’an dernier. Puis, Dieu s’est penché sur Arjen et le miracle est arrivé. Une passe kleenex pour Mandzukic sur le premier but, un crochet, une accélération et une caresse à la 89ème pour le but libérateur. La crevure a bien mérité son titre de MVP.
Müller (6,5) : 45 minutes à ronronner, 45 autres minutes à dézoner pour foutre en l’air la défense « n’importe quoi » du Borussia. Sans aucun doute le joueur le plus intelligent d’Europe. Un mec toujours disponible, collectif au possible et indispensable sur toute la largeur du terrain. Le meilleur joueur de cette Ligue des Champions 2013, c’est lui. Pas mal pour un mec qui ressemble à un stagiaire d’AXA assurance.
Ribéry (6,5) : Comme ses petits copains, le Français a eu un mal de chien à rentrer dans sa finale. Francky était mieux après la demi-heure, quand il a – enfin – quitté son couloir où il était en grande difficulté face à Piszcek. Sur le premier but, il fixe trois défenseurs avant de lancer Robben dont l’appel déclenche tout. Sur le second, il contrôle dos au bus avant d’envoyer encore Robben au paradis par une passe du talon. On parle du numéro 7 pour le Ballon d’or. Il sera recalé au grand oral.
Mandzukic (6) : L’histoire retiendra que le premier buteur de cette finale restera l’homme aux bras maigres et beaucoup trop longs. Dans un match très moyen de sa part, il aura eu le mérite de claquer une belle tête à la 25ème avant d’en rater une autre à la 58ème. Et puis il a ouvert le score. Assurément le but le plus facile de sa saison, mais il était au bon endroit, au bon moment. Le but qui lance vraiment la finale. Le caramel le plus important.
par Mathieu Faure