- Coupe du monde 2014
- 8e de finale
- Pays-Bas/Mexique (2-1)
Robben, chenapan, chacripouille, sacré Arjen
Joueur aussi génial qu'insupportable, Arjen Robben a, de nouveau, déclenché la discorde avec ce pénalty obtenu en fin de match face au Mexique. Après la rencontre, le joueur a assuré qu'il y avait bien faute sur lui, mais qu'en revanche, il ne s'était pas gêné pour simuler lors d'un autre épisode en première période. Agaçant, c'est ça ?
Cela avait tout l’air d’une compensation. Fauché dans la surface en fin de première période, Arjen Robben n’avait pas bénéficié d’un pénalty, alors qu’il aurait dû. Un peu plus tôt dans le match, il avait déjà chuté dans la surface, sans que l’arbitre ne bronche. Alors, lorsqu’à la 92e minute, l’arbitre portugais a sifflé un péno en faveur des Néerlandais, pour une faute sur le même Robben, tous ont pensé à une compensation. Les ralentis ont confirmé la thèse : contact, il y a, exagération monumentale, il y a aussi. Du Robben dans le texte. En zone mixte, le leader des Oranje en remet une couche, histoire d’attiser encore un peu plus la polémique : « En première période, j’ai plongé alors qu’il n’y avait pas faute sur moi. C’est stupide, je ne devrais pas faire ça. Mais ensuite, en toute fin de match, il y avait bien faute sur moi » , a-t-il affirmé, avant de préciser qu’il y avait également faute sur lui en fin de première mi-temps : « Là, le type a frappé mon tibia, si ça ce n’est pas penalty… » Un aveu honorable ? Ou juste l’énième preuve que ce gars-là est résolument le génie le plus insupportable de ce Mondial ?
Arsène et les plongeurs
On résume. En première période, Robben plonge dans la surface pour obtenir un péno. Il ne l’obtient pas. Et il avoue ensuite avoir plongé. Plus tard, il est fauché dans la surface et n’obtient toujours pas de péno. Il assure avoir été balancé. Enfin, en toute fin de match, il obtient finalement ce qu’il cherchait depuis le début du match, sur un contact litigieux, et affirme qu’il y a bien faute. Quelle morale retenir de ces trois faits de jeu ? Que Robben est un type bien parce qu’il avoue sans vergogne avoir tenté de tricher ? Ou bien, à l’inverse, qu’il est un salopard qui passe son temps à vouloir tromper l’arbitre en en faisant des tonnes ? Peut-être un peu des deux. Comme on dit, « faute avouée, à demi-pardonnée » , n’est-ce pas ?
Il faut toutefois être bien conscient d’une chose : Robben et les plongeons, c’est une longue histoire. Depuis son arrivée au Bayern Munich, ses plongeons lui ont souvent été reprochés. Le Néerlandais avait même été la risée de tous pendant plusieurs semaines après ce plongeon complètement absurde face à Bochum… Parodies, moqueries, critiques, Robben avait eu droit à tout.
Le joueur s’était également rendu coupable d’un joli « dive » en Ligue des champions, face à Arsenal, qui lui avait valu les foudres en public d’Arsène Wenger. Le coach français n’avait pas hésité à lui signifier qu’il était un simulateur, et avait enfoncé le clou en conférence de presse d’après-match, en critiquant l’attitude du joueur : « Robben est un très bon joueur, mais aussi un excellent plongeur. » Bim !
Le gamin qui crie au loup
Du coup, après ce match face au Mexique, le débat refait surface : Arjen Robben est-il trop doué avec ses pieds au point de manipuler les défenseurs adverses et les obliger à faire faute, ou bien est-il juste un vicieux filou ? Le match de Ligue des champions contre Arsenal, en mars dernier, avait déjà soulevé les mêmes interrogations. Au cours de cette rencontre, Robben avait offert deux jolis plongeons, avec toujours un petit contact pour le faire chuter. Une fois, l’arbitre n’a pas bronché. Une fois, l’arbitre a accordé un pénalty après une légère poussette de Koscielny. Un peu comme si les arbitres, eux-mêmes, ne savaient pas comment réagir face à ce joueur. Siffler ? Ne pas siffler ? Se faire embobiner ? Passer à côté d’une vraie faute ? Des questions auxquelles il faut souvent répondre en une fraction de seconde.
Et l’attitude de Robben agace également ses adversaires. En 2010, lors d’un quart de finale de Coupe du monde face au Brésil, il s’était fait pourrir en plein match par Robinho, qui lui reprochait d’avoir tenté d’entourlouper l’arbitre.
Meilleur joueur des Pays-Bas depuis le début de la compétition, meilleur dribbleur en compagnie du Colombien Cuadrado, Robben n’en demeure pas moins ce joueur exaspérant, qui peut faire basculer un match soit par un éclair de génie, soit par une fourberie. Et le pire, c’est qu’il n’hésite pas à l’avouer à la fin de la rencontre, comme pour mettre encore plus le doute dans la tête des futurs arbitres qui croiseront sa route. Mais attention, Arjen… Tu ne connais donc pas l’histoire du gamin qui criait au loup ?
Par Éric Maggiori