- Ligue 1
- 2e journée
- AS Monaco/Montpellier (4-1)
Rivière flingue Montpellier
Les supporters présents à Louis II attendait Falcao, ils ont eu Rivière. Auteur d'un triplé, le nouveau meilleur buteur de Ligue 1 a fortement contribué à la victoire tranquille de l'AS Monaco face à Montpellier (4-1). Réduits à dix après l'expulsion de Congré en deuxième période, les Montpelliérains n'ont jamais vraiment eu leur mot à dire.
Ah, les éternels débats du football. Le ba.-ba, comme on dit dans les écoles de jeunes. Parmi les commandements du footballeur à respecter, même sous 30 degrés de soleil monégasque, figure celui qui dit de ne pas s’arrêter en pleine action, coute que coute. Hors-jeu ou pas, faute ou pas. Accroché par Emmanuel Rivière parti dans son dos, Daniel Congré n’a pas vraiment aimé que le Monégasque tire son short. Persuadé de la faute de l’ancien toulousain, le défenseur héraultais gueule un coup pendant que Rivière part dans son dos avant d’ajuster parfaitement Pionnier d’un lob bien senti. Cette pirouette de malin vaut bien un salto. Elle offre trois points à des Monégasques bien en place offensivement mais parfois fébriles derrière, comme sur le but de Victor Hugo Montano. Elle offre également un plein de confiance à Emmanuel Rivière, auteur d’un triplé, qui va peut-être réussir à se faire une place de choix dans le onze de Ranieri. Fou.
C comme chaleur et Colombie
Chaleur chaleur. À l’instar de Marseille et Évian qui se tiraient la bourre hier, sous un soleil de plomb, Monégasques et Montpelliérains comprennent vite que les efforts doivent être méticuleusement calculés. Bien entrés dans leur rencontre, les joueurs de Claudio Ranieri mettent à mal ceux de Jean Fernandez qui, acculés dans leur moitié de terrain, concèdent vite quelques bribes d’occasions. Embêtés par Carrasco, virevoltant sur son côté gauche, c’est suite à une frappe enroulée du gauche d’Ocampos que les coéquipiers de Benjamin Stambouli s’inquiètent vraiment. Désireux de vite plier l’affaire, les promus pensent faire le plus dur quand Rivière part dans le dos de la défense adverse, mais Manu oublie Falcao dans l’axe et voit sa frappe au premier poteau renvoyée par Pionnier. Sur la pelouse comme sur le banc, les joueurs suffoquent un peu. Alors on se la joue camping à accrocher des serviettes pour que le banc de touche reste à l’ombre et on a toujours un peu de mal à réaliser que oui, c’est bien Falcao qui vient de se faire tacler parfaitement par Marveaux. Le rythme de la rencontre baisse, Monaco lache un peu son emprise, mais au moment où Montpellier commence à respirer, notamment grâce à Mounier et Montano, Ocampos enrhume Tiéné qui concède un pénalty logique. Falcao prend Pionnier à contre-pied et plante sa première banderille à Louis II. À ce moment de la rencontre, l’ASM a 58% de possession de balle. On ne peut pas parler de braquage. La fameuse « pause fraîcheur » de rigueur en été arrive, les joueurs ont soif, mais Montano lui, veut autre chose. Une belle combinaison entre Deplagne et Camara permet à Stambouli d’envoyer un centre parfait à destination de l’autre colombien de la rencontre, qui se fait un plaisir de décroiser un amour de coup de boule dans le but de Subašić. 1-1 avant le « scandale » Rivière – Congré qui a lieu juste avant la pause. Monaco mène mais a sué.
Rhum trois Rivière
46e minute, breaking news : Montpellier ne joue pas à dix, Emanuel Herrera est sorti de sa cachette. Bien servi au centre, l’Argentin dégaine une tête dans l’espoir de se joindre au bal de buteur sud-américain. En vain. Dommage, c’était le dernier bol d’air héraultais d’une rencontre que les Monégasques vont tuer, avec l’aide de Daniel Congré. Il faut dire qu’avec Ocampos et Carrasco, qui donnent à la Ligue 1 des airs de championnat du monde d’athlétisme, les défenseurs de Jean Fernandez fatiguent. Bousculés sur les côtés, les Montpelliérains craquent finalement sur corner. Parfaitement botté par le jeune belge, le coup de pied de coin est repris du genou droit par Emmanuel Rivière qui s’offre un doublé mérité. Libéré par le travail de l’ombre d’un Falcao discret, mais encombrant pour les défenses, l’ancien toulousain prouve, après deux journées, qu’il est peut-être plus qu’un choix par défaut. Hargneux, utile et donc, double buteur, Rivière peut espérer. Montpellier ne peut plus. Complètement larguée par un contre supersonique de Carrasco, la défense héraultaise est poussée à la faute. En position de dernier défenseur, Congré commet l’irréparable et est invité à rejoindre les vestiaires. L’heure est grave pour le MHSC, mais Siaka Tiené trouve quand même le moyen de nous faire marrer. Un coup franc qui passe à 15 mètres du but de Subašić suivie d’une moue exceptionnelle. Merci Siaka. Il y a des jours comme ça, où tout va bien. En pleine bourre, Emmanuel Rivière voit une frappe mal dégagée par Pionnier lui retomber dessus. L’attaquant monégasque n’a plus qu’à pousser la balle au fond des filets, d’une tête tranquille, avant de sortir sur une standing ovation de Louis II. Le mot est lancé. Monaco aussi qui, pour rappel, a joué sans Moutinho et James Rodríguez.
Swann Borsellino