- France
- Ligue 2
- 18e journée
Risque d’homicide en Principauté
Dans une journée où les pions sur coups de pied arrêtés ont défilé, Monaco cale devant Nîmes à domicile (1-1) et met un peu plus à cran Claudio Ranieri. Angers réalise l'improbable devant Auxerre (2-1) et Le Havre rebascule en première partie de tableau en battant Le Mans (1-0). En bas, le Gazélec gagne pour la première fois à Ange Casanova, en disposant de Laval (3-1).
Le résultat enregistré et la manière affichée par Monaco face à Nîmes (1-1) ne risquent pas de faire passer la soif de sang de « Chucky » Ranieri. Après l’ouverture du score rapide de Gragnic sur coup franc, sur lequel Sourzac fait regretter un peu plus au Mister la suspension de Subašić, Monaco montre clairement que courir après le score n’est pas son fort. La construction laisse à désirer, les derniers gestes ratés s’empilent, le pichichi Ibrahima Touré se cache et les coups de pied arrêtés font briller Merville dans les buts. Tous, sauf un, celui de Tzavellas à l’entrée de la surface dans le temps additionnel de la première période. Après avoir enroulé parfaitement le cuir par dessus le mur, le Grec réduit le nombre de toiles d’araignée à Louis-II. La deuxième mi-temps est aussi poussive pour les favoris du championnat, malgré les entrées de Bajrami ou d’Ocampos et un dispositif résolument tourné vers l’offensive dans le dernier quart d’heure. La Principauté confond vitesse et précipitation pour une fin en eau de boudin. Si Caen bat Nantes dans le choc prévu demain, l’ASM sera alors troisième.
Hold-up parfait pour Angers
Non sans avoir été bien brassé, Angers se rapproche ce soir des Rouge et Blanc, recollant même à Caen et Guingamp. Mais quel parcours ce fut pour venir à bout de l’AJ Auxerre (2-1)! Certes, les joueurs de Stéphane Moulin ont fait preuve de maladresse, à l’image du défenseur Diallo exclu peu après la demi-heure pour un tacle non maîtrisé. Mais ils sont surtout tombés sur un bloc auxerrois qui confirme son regain de forme. Pourtant en retard au score au quart d’heure, sur une tête retournée dans son propre but du jeune Jullien, suite à un corner rentrant de Keserü, les Auxerrois dominent le reste de la rencontre et obligent Malicki à un maximum de vigilance pour contrer Kapo, Ntep ou Langil. L’ancien portier lillois craque seulement à la demi-heure sur un coup de tête de Willy Boly qui profite d’un biscuit de Rudy Haddad. En deuxième, alors que Jean-Bouin pense à la défaite face aux coups de boutoir bourguignons, le SCO réalise l’improbable sur un maître contre conclu par Nsame à une minute du temps additionnel. Des envies de meurtre pour vous aussi, M. Casoni ?
Au Havre, le coup de balai sur le banc et l’intronisation de Christophe Revault continuent d’être profitables sur le plan comptable. Face au Mans, dans une rencontre largement normande restée longtemps sans suite grâce à Jérémie Janot, c’est le buteur maison Koita qui a permis aux Havrais de l’emporter (1-0). D’un coup de tête aux six mètres, suite à un centre venu de la droite de Mendy, le Guinéen replace le plus vieux club de France dans la première partie de tableau. Pas mal, mais pour le spectacle, rendez-vous est pris en 2013.
Sacré coup pour le Tourangeau Kouakou
Question spectacle justement, il valait mieux se situer du côté d’Avignon. Menés en début de match après un coup franc coupé au point de pénalty par Oniangue, les Provençaux reviennent avant la pause grâce au coup de patte de Ben Saada sur coup franc. À la reprise, Romain Rocchi se prend pour Valbuena et place une volée du droit de l’entrée de la surface pour ajuster Leroy et offrir un bon bol de mistral au premier relégable. Juste avant la bonne blague du jour qui les prive d’une précieuse victoire. Dans la dernière ligne droite, alors qu’Arles-Avignon pense souffler pour une faute sur son gardien sur un corner adverse, Yattara pose le ballon sur sa ligne de but pour dégager. Sauf que l’arbitre n’a rien sifflé et Kouakou saisit l’offrande pour marquer le but le plus sale de sa carrière. Un but qui vaut tout de même un point et confirme le redressement tourangeau.
Si le Gaz’ ne gagne pas à Ange-Casanova depuis son retour dans son stade fétiche, c’est sans doute grâce à sa pelouse infâme, digne d’un enclos de charolaises un soir de janvier. Mais ce vendredi, les Corses ont compris que rien ne servait de jouer les Brésiliens. Rien de tel qu’une bonne balle dans la boîte et un coup de tronche lorsqu’on pratique sur un terrain vague. De la sorte, les hommes de Jean-Michel Cavalli ont gagné pour la première fois depuis début octobre. La victime se nomme Laval, un camarade du fond de la classe, exécuté par des buts de Bocognano, Poggi et Collorédo, malgré l’égalisation entre-temps de Do Marcolino. Enfin, la palme de la purge de la journée revient aux Castelroussins et aux Clermontois. Que retenir de ce match nul et vierge sur le synthétique berrichon ? Mis à part les exclusions d’Imourou côté auvergnat et du capitaine Sambou pour les locaux, vraiment rien.
Par Arnaud Clement