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Riqui Puig, l’héritier naturel
Entré en jeu lors du premier match amical face à Tottenham, Riqui Puig a effectué une excellente première avec les professionnels. Considéré comme l'un des joyaux de la Masia, il est le remplaçant naturel d'Andrés Iniesta au cœur de l'ADN du Barça. Découverte de ce mediocentro, une espèce devenue rare en Catalogne.
Rose Bowl Stadium. Le FC Barcelone entame sa tournée américaine lors de la traditionnelle International Champions Cup, face à Tottenham. On joue alors la 53ème minute et le numéro 8 des Blaugrana effectue un superbe sombrero sur Christian Eriksen, le milieu des Spurs. Dans le stade, le geste enflamme le public. Et une question se pose. Iniesta parti respirer l’air asiatique, qui a hérité de la tunique floquée du numéro 8 ? Le réalisateur effectue alors un gros plan pour résoudre l’énigme. Maillot dans le short, mèches rebelles et un visage juvénile. Son nom est Ricard Puig. Riqui pour les intimes. 1,69 m de talent pur à 18 piges et l’ADN du Barça dans la peau. À la Masia, il est déjà présenté comme le digne héritier de Don Andrés.
Des Cadete B à l’équipe pro
Né à Terrassa comme un certain Xavi, formé à Jàbac comme Sergio Busquets et porteur du numéro 8 comme Andrés Iniesta. Qui d’autre que Riqui Puig peut incarner au mieux l’ADN du Barça ? Arrivé au FCB alors qu’il est âgé de 13 ans lors de l’année 2013, il intègre alors les Cadete B. Pour le début d’une ascension dont personne ne sait où elle va le mener. Tant son talent et son intelligence de jeu ont de quoi surprendre. Tant l’un des joueurs les plus prometteurs de la Masia, prône avec merveille le jeu des Catalans. Avec, dans sa poche, simplicité, capacité d’analyse, justesse technique et tactique et bien sûr vision du jeu.
Il y a un an, le gamin de Terrassa débute avec les Juvenil A (U19) pour une saison qui le verra gravir les échelons à une vitesse aussi rapide que son cerveau exécute. Malgré son mètre soixante-neuf, il est déjà plus grand que les autres et les portes de l’équipe B s’ouvrent à lui. Il apprend et s’assoit sur le banc. Jusqu’au 24 février dernier et une titularisation face au Gimnàstic. 61 minutes en Liga 2 plus tard, Ernesto Valverde lui offre son premier entraînement avec les professionnels : « Nous ne savons pas ce que sera son avenir et cela dépendra beaucoup de lui. Mais c’est un joueur qui a le style du Barça. Et on attend beaucoup de lui » , expliquait alors l’entraîneur de son idole Lionel Messi. Un signe de plus qui prouve l’importance et le potentiel du joyau au sein de la Masia.
La Youth League comme tremplin
Mais avant de s’imposer totalement chez les grands et de fouler régulièrement le centre Joan Gamper, Riqui Puig a dû prouver dans sa catégorie. Pour cela rien de mieux que de briller en Youth League, la compétition référence chez les U19. Et l’ancien de Jàbac n’a pas eu à forcer son talent pour ramener le trophée à la maison, après un triomphe 3-0 en finale, face à Chelsea. Titulaire indiscutable au sein de l’équipe (il n’a raté aucune minute de jeu), Riqui Puig s’est aussi distingué avec trois buts et trois passes décisives dans la compétition. Et avec ses collègues Abel Ruiz, Oscar Mingueza ou Alejandro Marquès, il a littéralement roulé sur ses adversaires, avec neuf victoires en dix matchs. « Beaucoup disent que mon physique est un problème, mais je vois que c’est plutôt une vertu » confiait le Barcelonais au visage d’ange après la victoire face aux Blues.
Une clause à 100 millions d’euros
Ricard Puig Martí de son vrai nom est donc un talent à garder au sein du FCB. Une pépite comme il en existe peu. Un mediocentro qui rappelle Andrés Iniesta, dans un football où règnent les petits gabarits et le cerveau prime sur les jambes. Et où la taille ne fait plus office de défaut. Il fait partie de ces bajitos au physique lambda, mais doté d’une intelligence qui fait du cœur du jeu son lieu favori. Un joueur rare dont le ballon est l’instrument de sa partition. Et ça, le Barça l’a bien compris. Le 24 mai dernier, le club Culé lui faisait signer une prolongation de contrat avec à la clé une clause de 100 millions d’euros. Une étape de plus dans la construction de sa carrière. L’ADN et le maillot lui collent à la peau, ne manque plus qu’à le prouver au plus haut niveau. Avec le numéro 8 dans le dos.
Par Rémi Salvayre