- Serie A
- 22e journée
- Juventus-Inter (3-1)
Rien ne résiste à cette Juventus
Après en avoir passé trois au Napoli, et trois à la Roma, la Juventus a réservé le même sort à l'Inter au Juventus Stadium. Un succès 3-1 qui permet aux Bianconeri de consolider leur première place au classement. Pour l'Inter, en revanche, c'est la crise. Aucune victoire en 2014, et seulement deux points en cinq matchs.
Juventus – Inter (3-1)Buts : Lichtsteiner 15′, Chiellini 47′, Vidal 56′ / Rolando 70′
La Juventus n’est pas du genre à faire des jaloux. Cette saison, tous les grands clubs italiens sont venus prendre leur rouste au Juventus Stadium. Pas question, donc, que l’Inter y échappe. La Lazio avait pris un 4-1, le Napoli et la Roma un 3-0, alors les Turinois ont décidé de faire payer le même genre de tarif à l’Inter. Un succès 3-1 qui ne fait pratiquement pas un pli, et une domination nette pendant l’intégralité de la rencontre, hormis peut-être lors du dernier quart d’heure, après que l’Inter a réduit l’écart. Mais la différence de niveau entre les deux formations, ce soir, était criante. Mazzarri s’est montré trop prudent en alignant Palacio seul en pointe en première période. L’entrée de Milito, en deuxième mi-temps, a fait beaucoup de bien à l’Inter, mais le match était déjà plié. Pour la Juve, en revanche, tout va bien. Le match nul concédé à Rome la semaine dernière est déjà oublié. La Vieille Dame a repris sa marche triomphale, avec un succès qui lui permet de prendre provisoirement neuf points d’avance sur la Roma, dont le match face à Parme a été reporté à une date ultérieure. Les chiffres sont forts : la Juve a remporté l’intégralité de ses matchs à domicile cette saison (en championnat), et est en train de battre tous les records de points de la Serie A. Pour l’Inter, en revanche, les choses sont vraiment compliquées. Les Nerazzurri n’ont pris que deux points sur 15 possibles en 2014, et n’ont plus gagné depuis le 22 décembre dernier. La nouvelle recrue, Hernanes, présent sur le banc ce soir, a vraiment dû se demander ce qu’il était venu faire dans ce pétrin.
Domination tactique et technique
Au coup d’envoi, Conte annonce la couleur. Tous les titulaires sont là. De Pirlo à Tévez, en passant par Vidal, Lichtsteiner, Barzagli ou encore Pogba. Seul Buffon, expulsé la semaine dernière face à la Lazio, manque à l’appel. Côté Inter, Mazzarri aligne un 3-5-1-1 pas franchement très ambitieux, avec Alvarez en soutien du seul Palacio. Seul. C’est bien là le mot qui va caractériser l’attaquant argentin au cours de cette première mi-temps. En effet, le schéma tactique choisi par l’ancien coach du Napoli ne fonctionne pas du tout. La Juve est patronne du terrain, et le pauvre Palacio se fait manger tout cru par l’arrière-garde turinoise. Une seule fois, en toute fin de première période, il parvient à se dépatouiller du marquage des trois tours de contrôle, mais frappe au-dessus. C’est la seule occasion nerazzurra des 45 premières minutes et, qu’on se le dise, cela aurait été un joli hold-up.
Pour le reste, c’est donc un monologue turinois. Et celui-ci commence très rapidement, avec, dès la 3e minute, une double occasion pour Tévez, qui trouve sur sa route un excellent Handanović. Mais la domination turinoise est trop intense. Au quart d’heure de jeu, Pirlo envoie un délice de passe vers Lichtsteiner, qui part dans le dos de la défense et trompe le portier slovène d’une tête plongeante décroisée. 1-0, et c’est déjà l’euphorie au Juventus Stadium. Cet avantage permet évidemment à la Juve de contrôler avec classe et sérénité la suite de la rencontre. À deux reprises, les Bianconeri vont même avoir l’occasion de doubler la mise. Kuzmanović (qui prend un jaune orangé en début de match pour un tacle sur Vidal) est d’abord à deux doigts de marquer contre son camp sur corner, puis Asamoah perd son duel face à Handanović sur une frappe puissante. Une domination tactique et technique, un but d’avance, une maîtrise totale : bref, tout va bien dans le meilleur des mondes pour la Vieille Dame.
La Juve déroule, Rolando sauve l’honneur
Et les 15 minutes de pause ne vont rien changer à la donne. On joue à peine depuis deux minutes lorsque la défense interista se laisse littéralement endormir par le pressing turinois. Pogba se jette en puissance sur un ballon qui traîne dans la surface, celui-ci termine dans les pieds de Chiellini, qui fusille Handanović à bout portant. 2-0, l’Inter a la tête sous l’eau. Mais Palacio tente tout de suite de la remettre à flot, avec une frappe puissante du gauche sur un centre de Ricky Álvarez. Cela termine largement au-dessus, mais l’intention, au moins, y est. Sauf que l’intention, c’est bien, le réalisme, c’est mieux. Alors que Mazzarri fait entrer Milito, la Juve profite de la passivité de la défense nerazzurra pour frapper encore. Handanović réalise à nouveau une parade prodigieuse sur une frappe de Pogba, Vidal déboule et propulse le ballon au fond des filets. C’est le naufrage pour l’Inter, et le triomphe total pour la Juve. Et le pire, c’est qu’on ne joue que la 55e minute.
Mais la Juve semble avoir un peu de peine (ou de respect ?) pour son adversaire. Les joueurs d’Antonio Conte relâchent légèrement la pression, et se contentent de ce 3-0 en faisant tourner, baissant ainsi le rythme et l’intensité du match. Alors qu’on se dirige tranquillement vers un 3-0 net et sans bavure, l’Inter se relance. Des suites d’un corner, la défense de la Juve s’endort légèrement, et Rolando en profite pour tromper Storari d’une frappe qui passe entre les jambes de tout le monde. L’Inter, pourtant totalement hors du coup, se met alors à croire à un improbable retour. Et ce retour se concrétise presque lorsque Palacio se retrouve seul face à Storari, mais fait le mauvais choix en mettant la tête plutôt que le pied. Cela aurait fait 3-2 à dix minutes du terme, et cela aurait été une tout autre histoire. Après cet épisode, la Juve reprend le contrôle des opérations, et passe tout proche du quatrième but par Vučinić, qui trouve le poteau. Cela aurait été un drôle de pied de nez au destin que le Monténégrin marque contre le club pour lequel il a failli signer il y a quelques jours. On en reste là. La Juve s’impose 3-1 et continue son voyage tranquille sur l’autoroute du Scudetto. Sans escale.
Eric Maggiori