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Richert : « Je suis le dinosaure du groupe »
A 36 piges, Teddy Richert vit une seconde jeunesse. Doyen d'une des équipes les plus joueuses de Ligue 1, le meilleur gardien de la saison 2006-2007 ne se met pas trop de pression dans la course à l'Europa League. Enfin, c'est ce qu'il dit...
En début de saison, Sochaux visait le maintien. En plus de l’avoir acquis assez rapidement, vous êtes à un point de l’Europe. Cette sixième place, c’est un réel objectif ou alors que du bonus ?
L’objectif c’est de finir dans les dix premiers. Quand on regarde bien le classement, c’est vraiment très serré. En une ou deux journées, on peut se retrouver onzième ou douzième en faisant deux mauvaises performances. En plus on a calendrier pas évident : on doit encore se déplacer à Bordeaux et à Lille. On verra bien à deux journées de la fin où on en est, et là on pourra voir quelle place on peut accrocher. Mais après trois saisons difficiles à jouer le maintien, c’est sur que c’est que du bonus. Même si au fur et à mesure, notre ambition grandit.
Pour atteindre l’Europa League, il faut aller gagner à Bordeaux ce week-end. Tu ne ressens pas trop de pression dans le groupe ?
Non, non, pas du tout. L’objectif est vraiment de finir dans la première moitié de tableau. On va là-bas en voulant collectivement jouer au ballon, avec beaucoup d’application. La grosse pression c’était le maintien donc maintenant c’est du bonheur de pouvoir se confronter à une équipe comme Bordeaux et d’être au coude à coude avec eux.
Tu n’as pas justement peur qu’avec un effectif, certes talentueux, mais si jeune, vous craquiez dans la dernière ligne droite ?
C’est ce qu’on se disait quand on luttait pour le maintien, que la jeunesse pouvait se fragiliser un petit peu avec cette pression. Mais là, vu qu’on est au milieu de tableau, tout le monde est plutôt détendu, plutôt relax. On voit que les jeunes joueurs qui sont rentrés récemment sont très bien. Donc c’est ce qui me fait penser qu’il n’y a pas de pression supplémentaire, mais plutôt un grand ouf de pouvoir être sauvé et de prendre que du plaisir sur les derniers matchs.
En parlant de jeunesse, quel joueur t’impressionne le plus parmi les minots sochaliens ?
Sur la régularité et l’efficacité, c’est Marvin Martin sans hésitation. C’est vraiment le joueur qui est disponible pour l’équipe, qui fait jouer les autres et ce pendant toute la saison. Il a une grosse qualité de passes, il court beaucoup. C’est vraiment LE joueur très collectif.
Avec tes 36 ans, tu te sens pas comme le vieux du vestiaire ?
Ca fait un moment moi que je suis le vieux du vestiaire ! Depuis des années j’ai beaucoup d’écart avec les plus anciens qui ont à peu près 30 ans, ce qui fait déjà six ans d’écart. Et sinon le reste de l’effectif doit avoir 22 ans. Donc bien sûr, je suis un peu le dinosaure du groupe.
Pour en revenir au terrain, pas mal d’aficionados de la Ligue 1 louent le beau jeu développait par Sochaux. Ca te change des années précédentes ?
Je crois qu’il y avait déjà de la qualité dans le jeu mais on avait pas d’efficacité : on ne finissait pas nos actions, on n’avait pas de buteur en confiance alors que cette année, Modibo Maïga et Ideye plantent. C’est eux qui traduisent le fait qu’il y ait du jeu. Mais il y a toujours eu cette philosophie à Sochaux. Sauf que sans efficacité, pas de résultat. Donc quand tu es dans la charrette, on va pas forcément louer ta qualité de jeu.
Physiquement, tu vas mieux ?
L’opération du tendon rotulien c’est quand même un acte chirurgical important. Mais j’avais pas le choix. Je trainais ça depuis le milieu de la saison dernière donc j’ai serré les dents pendant six mois. Là c’était devenu trop douloureux, je pouvais plus travailler. C’était donc une décision claire de ma part de me faire opérer. Après c’est beaucoup de boulot pour revenir, des longues semaines de rééducation, et de longs mois de travail. Maintenant je vais bien donc je suis content de l’avoir fait.
Tu te laisses encore combien de temps à jouer à ce niveau-là ?
Alors ça je sais pas. Je prends chaque match, pas comme le dernier, mais comme si c’était bientôt la fin. Donc je profite au maximum. Tant que je prends du plaisir, je jouerais et puis après quand ça sera la fin, ba… ça sera la fin.
Après ta carrière, tu comptes rester sous le soleil de Sochaux ou redescendre dans le Sud (il est originaire d’Avignon) ?
Ca non plus je sais pas du tout. Comme je te dis, pour l’instant je ne me suis pas trop projeté sur l’avenir. Je compte profiter d’aujourd’hui, du fait de jouer. Je prendrai une décision le moment venu mais là j’en sais trop rien…
Au faite, après la panenka de Landreau en finale de la Coupe de la Ligue et le penalty de Bakya Traoré le week-end dernier, on se demande tous quel est ton truc pour qu’ils tirent tous n’importe comment ?
Moi, je n’ai rien fait du tout! C’est une décision du joueur de frapper d’une façon ou d’une autre. Après c’est pas moi qui vais te dire « il a bien frappé » , ou alors « il n’a pas bien frappé » . Moi mon boulot, c’est de l’arrêter. Après on peut dire qu’il a mal tiré, mais s’il j’étais parti de l’autre côté, on aurait dit qu’il avait bien tiré.
Propos recueillis par Robin Delorme
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