Vous connaissiez ce fan personnellement ? C’était un habitué ?
Non. Avant, nous jouions dans un stade au centre de la ville, qui s’appelait Kingsway. C’était l’un des plus vieux terrains du Royaume-Uni. À cette époque, il venait à pas mal de matchs, mais depuis que nous avons déménagé dans notre nouveau stade, aux abords de la ville, il y a cinq ans, nous ne l’avons vu qu’une ou deux fois. Donc je ne me souviens pas très bien de ce fan.
Auriez-vous pu imaginer qu’un fan vous laisse une telle somme ?
C’était une surprise complète. Cela aurait été une énorme surprise que quelqu’un nous laisse même 500 livres. Ses avocats ont appelé le club et nous ont dit : « Ne soyez pas trop excités, mais quelqu’un vous a laissé de l’argent dans son testament. » Et avec les autres dirigeants, nous pensions que c’était peut-être trois ou quatre mille livres maximum. Quand ils nous ont dit que c’était environ 330 000 livres, je n’arrivais pas à y croire, c’est astronomique pour un club de notre taille. Nous avons un joli petit terrain en dehors de la ville, avec une tribune principale de 250 places derrière l’un des buts. Cela va nous permettre d’avoir un vrai stade avec quatre tribunes. Dans notre ligue, nous avons déjà l’un des plus beaux terrains. Nous allons faire un petit stade fantastique, nous avons seulement besoin d’une équipe sur la pelouse désormais (rires) !
A-t-il laissé, dans son testament, des instructions sur comment dépenser l’argent ?
L’argent doit seulement être dépensé sur les infrastructures, pas pour payer les salaires des joueurs, ou quelque chose comme cela. Donc construction, et surtout maintenance des terrains et des tribunes.
Avez-vous déjà échafaudé des plans ?
Actuellement, nous n’avons pas encore touché l’argent, car le testament est en cours d’homologation. Cela pourrait durer neuf mois avant que nous touchions l’argent, donc pour l’instant, nous ne pouvons pas dépenser ce que nous n’avons pas. Pour l’instant, nous réfléchissons à des plans, à des idées, mais rien n’est encore définitif.
Depuis combien de temps suivait-il le club ? Était-il votre plus vieux supporter ?
70 ans, je crois. Son père l’emmenait voir des matchs lorsqu’il était enfant. Il est allé à Wembley. Bishop Auckland a joué à Wembley plusieurs fois dans les années 50. Nous avons même gagné là-bas trois années de suite devant une centaine de milliers de spectateurs ! Nous sommes le club amateur le plus célèbre du pays. Vous avez la FA Cup, mais il y a aussi la FA Amateur Cup et nous allions en finale à chaque fois. Nous l’avons remportée dix fois, et avons perdu en finale huit fois. Nous l’avons gagnée trois fois d’affilée à Wembley, un truc qui n’arriverait pas aujourd’hui, et devant un public nombreux !
Allez-vous lui rendre hommage la saison prochaine ?
Nous avons décidé que peu importe ce que nous décidons pour le terrain, un élément portera son nom. Si nous construisons une nouvelle tribune, elle portera son nom. Nous avons dispersé ses cendres vendredi dernier, avec une femme qui a été sa compagne pendant un certain nombre d’années. Nous les avons dispersées sur le point de penalty en face de la tribune.
Cette somme d’argent modifie-t-elle vos ambitions pour la saison prochaine ?
Cela ne nous aidera pas directement à avoir une meilleure équipe, mais nous dépensons pas mal d’argent chaque année pour garder notre stade et notre terrain en bon état. Donc cet argent que nous dépensons habituellement reviendra pour renforcer l’équipe. L’une des choses positives que ce geste a apporté est que cela nous a fait connaître. Je suis quand même en train de parler à un journaliste français, là ! Cela pourrait nous apporter quelques supporters en plus. Cela pourrait aussi attirer de nouveaux sponsors, et si vous avez plus de sponsors, vous avez plus d’argent, donc une meilleure équipe. Si vous avez une meilleure équipe, vous aurez plus de supporters… donc c’est comme un effet boule de neige, si vous voulez. Je veux dire… comment est-ce que vous nous avez découvert ? Grâce à lui, non ? Notre masse salariale est d’environ 50 000 livres par an. À Manchester United, certains joueurs gagnent 200 000 livres par semaine. Donc, nous qui payons 50 000 livres de salaires par an, recevoir, comme cela, plus de 300 000 livres, c’est astronomique ! C’est comme si Manchester United recevait deux milliards d’un coup ! Mais il y a une chose sur laquelle j’insiste, c’est que cet argent sera dépensé de la manière dont ce gentleman l’a souhaité, c’est-à-dire sur les infrastructures.
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