- Éliminatoires
- Mondial 2014
- GroupeI
- France/Biélorussie (3-1)
Ribéry à gorge déployée
Sous l'impulsion du Munichois (passeur-buteur), les Français sont venus à bout d'une pauvre équipe de Biélorussie au terme d'un match maîtrisé (3-1), notamment en seconde période avec trois buts inscrits. Jallet et Lloris ont été à l'aise, Évra nettement moins.
Lloris (7) : Bernado a dû attendre 47 minutes avant de toucher un ballon. Heureusement pour lui, c’est une parade décisive. La suite ? Un pénalty arrêté pendant que toute sa défense bayait aux corneilles derrière. Un patron. Brad Friedel, sérieusement ?
Jallet (7) : On avait de gros doutes sur la capacité du Parisien à rendre une copie correcte au niveau international. Ce soir, le latéral droit a été surprenant. Très propre dans l’apport offensif, volontaire sur chaque débordement, et sur ses gardes quand il s’agissait de défendre. Petit bémol, il ne serre pas assez son défenseur sur le penalty repoussé par Lloris sur la réduction du score. Quant à son but, venu d’ailleurs, on va mettre ça sur la chance du débutant. Attention, le dernier latéral droit parisien à s’être enflammé au Stade de France avec le maillot bleu s’appelait Bernard Mendy. Coup de cœur du soir.
Sakho (6) : Didier Deschamps le sait, Mamad’ aime la chair. Et dans le bordel humain qu’est la surface de réparation adverse, Sakho a pris le dessus dans le domaine aérien. Offensivement, il n’a pas trouvé la faille malgré des coups de casque bien sentis. Défensivement, il est resté dans la lignée de ses deux sorties précédentes : de la présence au duel, une relance parfois confuse mais en amélioration, malgré une sérénité à revoir. Adil Rami peut prolonger ses vacances espagnoles. On n’a plus besoin de lui.
Yanga-Mbiwa (6) : Il a moins d’expérience que son compère de la défense centrale, pourtant, le patron, c’est lui. Détendu, relax, serein, facile, le Montpelliérain confirme qu’il est LA révélation de l’ère Deschamps. Infranchissable (bon, c’est que la Biélorussie en même temps, à nuancer donc) et très propre dans la relance, Mapou s’est tranquillement installé dans le fauteuil. On lui pardonne même le penalty provoqué. Quoique.
Évra (4,5) : Il a survécu à Knysna, à l’Euro 2012, au port de la moustache au XXIe siècle, par contre, Évra ne sait toujours pas centrer en équipe de France. Et ça commence sérieusement à se voir. Surtout contre la Biélorussie. On attendait du taulier de United une présence offensive beaucoup plus marquée. On attendait beaucoup plus de lui, en fait. On reste sur notre faim. Une nouvelle fois.
Mavuba (6) : La sentinelle s’est fait discrète. Tant mieux. Ça veut dire qu’il a assuré son boulot de l’ombre sans faire de faute. Et si l’arrière-garde est aussi sereine, c’est que Rio assure le service après-vente au milieu de terrain avec un SWAG quasi naturel. La force tranquille.
Cabaye (5) : Dans l’orientation du jeu, il est là. Par contre, il a quelque peu peiné dans l’apport offensif. Il a mis du temps à se projeter vers l’avant. On l’a même trouvé un peu fatigué. Moins en forme que d’habitude. Ce qui explique sans doute son match relativement quelconque. Ou beaucoup moins brillant que ses sorties précédentes. Remplacé par Blaise Matuidi, qui enquille les sélections sans parler.
Capoue (6) : Sûrement intimidé par un stade qu’il découvrait – pourtant, il régnait au SDF le même silence qu’au Stadium – Capoue a eu du mal à rentrer dans son match. Il a d’ailleurs passé 45 minutes à roupiller comme un chevalier médiéval autour d’un banquet. Revenu en forme après la pause, c’est lui qui perfore le gardien adverse d’un plat du pied après un bon travail de Ribéry sur le côté droit. Dès qu’il se projette, il est intéressant. Dommage qu’il ne le fasse pas plus souvent. La jeunesse, sans doute.
Ribéry (8) : Francky a cavalé. Francky a provoqué. Francky a tenté. Franck a passedécisivé. Franck a marqué. Bref, Francky avait du jus. C’est de sa prise d’espace sur le côté droit que vient le but de Capoue. Il est également impliqué sur le but de Jallet. Et c’est lui qui enfonce le clou d’un génial lob du gauche après une prise de balle autoritaire du droit. Quand Francky va, tout va. Remplacé sous une ovation et un sourire de Jérémy Ménez. Décidément, Ribéry a tout réussi.
Benzema (6,5) : Avant, Nicolas Anelka dézonait. Aujourd’hui, c’est Karim. Mais salement. Aligné sur le côté droit de l’attaque, le Madrilène a été solide dans les centres et les prises de risque, mais on l’a rarement vu devant. Vu qu’il a décidé que marquer en équipe de France ne l’intéressait plus, Rim-K s’est mis aux offrandes. En mode Jason Kidd. Après celle pour Diaby en Finlande, il a régalé Ribéry sur le troisième but. Il faut s’y faire, Karim n’est pas un buteur. C’est toujours gênant d’avoir un avant-centre qui ne marque pas, mais bon, on lui pardonne presque tout. Presque.
Giroud (5) : LA surprise de la composition de Didier Deschamps. Surtout que cela sous-entendait un schéma offensif à deux pointes, pour mieux entourer Karim Benzema, même si ce dernier devait, en théorie, occuper le côté droit. À la recherche de son premier caramel de la saison, le joueur d’Arsenal s’est déployé dans son registre habituel : jeu aérien et présence dans la surface. Et comme depuis l’ouverture de la chasse, Olivier est rentré brocouille. Il serait temps de toucher la cible, Olivier. Mathieu Valbuena est venu remplacer le Gunner pour terminer la rencontre en numéro dix. Sur le troisième but, il est l’accélérateur. Comme quoi, il sait se rendre utile.
Le Stade de France (1) : Ola à la 25e. Sifflets à la pause. Standing ovation à la 88e. Non, rien.
Par Mathieu Faure